Explication Linéaire La mort de Manon Lescaut
Publié le 17/05/2025
Extrait du document
«
Texte étudié
Alors on vit s’avancer sur l’estrade une petite vieille femme de maintien craintif,
et qui paraissait se ratatiner dans ses pauvres vêtements.
Elle avait aux pieds de
grosses galoches de bois, et, le long des hanches, un grand tablier bleu.
Son
visage maigre, entouré d’un béguin sans bordure, était plus plissé de rides
qu’une pomme de reinette flétrie, et des manches de sa camisole rouge
dépassaient deux longues mains, à articulations noueuses.
La poussière des
granges, la potasse des lessives et le suint des laines les avaient si bien
encroûtées, éraillées, durcies, qu’elles semblaient sales quoiqu’elles fussent
rincées d’eau claire ; et, à force d’avoir servi, elles restaient entrouvertes,
comme pour présenter d’elles-mêmes l’humble témoignage de tant de
souffrances subies.
Quelque chose d’une rigidité monacale relevait l’expression
de sa figure.
Rien de triste ou d’attendri n’amollissait ce regard pâle.
Dans la
fréquentation des animaux, elle avait pris leur mutisme et leur placidité.
C’était
la première fois qu’elle se voyait au milieu d’une compagnie si nombreuse ; et,
intérieurement effarouchée par les drapeaux, par les tambours, par les
messieurs en habit noir et par la croix d’honneur du Conseiller, elle demeurait
tout immobile, ne sachant s’il fallait s’avancer ou s’enfuir, ni pourquoi la foule la
poussait et pourquoi les examinateurs lui souriaient.
Ainsi se tenait, devant ces
bourgeois épanouis, ce demi-siècle de servitude.
Flaubert, Madame Bovary
INTRODUCTION :
Flaubert en 1857 fait paraître Madame Bovary qui deviendra le symbole du
réalisme.
Œuvre scandaleuse à l’époque, Flaubert gagne finalement le procès
pour immoralité intenté contre son livre, et rencontre le succès.
PROBLEMATIQUE :
À travers ce récit FLAUBERT ne cherchait -t-il pas à dénoncer la souffrance
humaine vécue par une catégorie de personnes à son époque ?
ANNONCE DU PLAN :
Dans un premier temps le narrateur décrit ici le portrait réaliste d’une pauvre
femme humble et usée, Catherine Leroux, qui au cours d’un rassemblement
d’agriculteurs et de propriétaires terriens est récompensée pour avoir passé de
nombreuses années dans la même ferme ;
Puis dans un second temps montre son aspect symbolique lors de sa
confrontation à un monde qui lui est étranger.
I.
Une figure humble et usée :
"Alors on vit s'avancer sur l'estrade une petite vieille femme de maintien craintif,
et qui paraissait se ratatiner dans ses pauvres vêtements." Le début de ce
passage marque une entrée en scène, soulignée par l'imparfait du verbe "vit" qui
installe une atmosphère de constatation.
L'adjectif "petite" et l'expression "se
ratatiner" insistent sur la fragilité et la modestie de cette femme.
Ses "pauvres
vêtements" sont une première indication de sa condition sociale modeste.
Le
texte ne nous donne ni son nom ni ses pensées directes.
Elle est présentée
comme une figure parmi d'autres "Alors on vit s'avancer...", soulignant son
statut de personne peu considérée, presque anonyme dans cette assemblée.
Elle
subit plus qu'elle n'agit, typique des personnages en marge qui subissent les
événements ou le regard des autres.
"Elle avait aux pieds de grosses galoches de bois, et, le long des hanches, un
grand tablier bleu." La description s'attarde sur des détails vestimentaires
concrets et rudimentaires, symboles de son travail manuel et de sa vie simple.
Les "grosses galoches de bois" évoquent la pesanteur de son labeur, tandis que
le "grand tablier bleu" suggère une activité domestique ou agricole.
La
description s'attarde longuement sur les détails physiques et vestimentaires qui
sont autant d'indices de son appartenance aux classes populaires et de son rôle
dans un monde rural et probablement subalterne.
"Son visage maigre, entouré d'un béguin sans bordure, était plus plissé de rides
qu'une pomme de reinette flétrie, et des manches de sa camisole rouge
dépassaient deux longues mains, à articulations noueuses." La focalisation se
resserre sur le visage et les mains, révélant les marques du temps et de la
fatigue.
La comparaison frappante avec la "pomme de reinette flétrie" souligne la
vieillesse et le dessèchement.
Les "mains, à articulations noueuses" témoignent
d'un travail physique intense et prolongé.
La "camisole rouge" apporte une
touche de couleur inattendue, qui....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Manon Lescaut Lecture analytique 5 Support : La mort de Manon
- ETUDE LINEAIRE MANON LESCAUT Le coup de foudre
- Explication linéaire Ma bohême Rimbaud
- Explication linéaire n°2 : Molière, Le Malade imaginaire, Acte III, scène 3
- explication linéaire Merleau ponty: Les champs perceptif donne une ubiquité spatiotemporelle a l’homme