Explication Lineaire ELLE ETAIT DECHAUSSEE - VICTOR HUGO
Publié le 03/05/2024
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ELLE ETAIT DECHAUSSEE, ELLE ETAIT DECOIFFEE
Victor HUGO
Victor Hugo, poète, écrivain, dramaturge, romancier français du 19 e siècle, publie les
Contemplations en 1856 mais l’écriture des poèmes s’étend de 1830 à 1854.
Ce recueil de 158 poèmes est divisé en 2 parties « Autrefois » et « Aujourd ‘hui » , séparé
par un abîme, le tombeau comme l’écrit Hugo dans sa préface.
Il fait référence à la mort de
sa fille ainée, Léopoldine en 1843.
Ce poème est le 21e du livre Aurore, le livre de l’insouciance.
Ce livre est en effet consacré à la
jeunesse, aux 1ers émois amoureux.
Dans ce poème en alexandrins, aux rimes croisés, composé de 4 quatrains, le poète présente
une rencontre amoureuse dans un cadre idyllique et évoqué comme un souvenir de jeunesse.
Comment ce poème construit-il un souvenir idéalisé de rencontre
amoureuse, entre anecdote et archétype idyllique ?
Archétype = symbole primitif universel
On peut distinguer 3 mouvements dans ce poème de 4 quatrains en alexandrins aux rimes
croisées.
Les 2 premiers quatrains évoquent la rencontre et la proposition du poète, les 2 suivants
nous font part de la réponse silencieuse et sensuelle de la belle folâtre et enfin, la date et le
lieu nous permettent d’interpréter ce souvenir : autobiographie ou invention ?.
I/ QUATRAINS 1 ET 2 : LA RENCONTRE ET LA PROPOSITION DU POETE.
Dans ce 1er mouvement évoquant la rencontre et la proposition du poète, nous trouvons une
structure qui sera utilisé dans tous les quatrains du poème : le pronom personnel ELLE
débute chacun des quatrains et MOI ou JE se trouve au 3e vers de chaque quatrain faisant
ainsi un parallèle entre le poète et la jeune femme.
Chaque quatrain se termine par une
interrogative directe.
Le 1er quatrain dépeint le décor bucolique dans lequel le poète fait sa rencontre fortuite.
Au vers 1, le parallélisme entre DECHAUSSEE et DECOIFEE ainsi que le préfixe DÉ, placent
la jeune femme en dehors des codes sociaux.
Ce que rappelle également LES PIEDS NUS du
vers suivants.
Le poète fait ressortir la sensualité et le côté sauvage de la jeune femme.
Au vers 2, ASSISE dans ce décor, elle semble liée à la nature, idée renforcée le CCLieu PARMI
LES JONCS PENCHANTS.
Au vers 3, le CCLieu MOI QUI PASSAIT PAR LA ainsi que la signification du verbe PASSAIT
traduisent que cette rencontre est fortuite.
Dans le même vers, le pronom personnel JE précise bien que c’est du poète qu’il s’agit.
L’image de la jeune femme est associée à une apparition JE CRUS VOIR UNE FEE et cette
femme semble surnaturelle puisque le mot FEE est utilisé pour la décrire.
La conjonction de coordination ET à l’entame du vers 4 traduit une immédiateté : le poète
est immédiatement séduit par la jeune femme
Il décide donc de prendre les devants et de verbaliser sa réaction dans ce vers en utilisant le
verbe de parole DIS et une interrogative directe.
Son désir s’exprime presque directement puisqu’il utilise la métaphore T’EN VENIR DANS
LES CHAMPS et devient familier avec la jeune femme en utilisant le tutoiement T’EN.
Dans le 2e quatrain, le poète devenu plus familier avec la jeune fille va oser lui faire une
proposition amoureuse.
Au vers 5, le rapprochement des pronoms personnels ELLE ME indique un début de
rapprochement.
Le regard de la jeune fille avec le verbe REGARDA implique un consentement et le fait
qu’elle ne réponde que par le regard manifeste sa soumission, le fait qu’elle se laisse séduire
ce que sous-entend également le verbe TRIOMPHER au vers 6.
On a l’impression que ce regard lancé par la femme est le plus beau du monde avec l’adjectif
SUPREME du vers 5.
Dans les vers 5 et 6, Hugo met à distance le côté anecdotique du récit et renvoie à une
généralité, la conquête rapide d’une femme, avec l’utilisation du démonstratif CE devant le
nom regard, l’article défini LA devant le nom beauté et le pronom NOUS qui l’inclut dans un
collectif.
Le désir du poète s’exprime au vers 7 au travers C’EST LE MOIS OÙ L’ON S’AIME qui
exprime également que cette rencontre se fait en mai, au printemps, quand la nature offre
un cadre idyllique.
Le vers 8 montre une progression dans la sensualité : le poète invite de nouveau la jeune
femme mais cette fois-ci dans les BOIS et non plus dans les CHAMPS donc encore plus loin
et il insiste pour avoir une réponse favorable en utilisant l’interrogative directe VEUX-TU
qu’il répète.
On remarque une rupture syntaxique dans ce vers 8.
On attend VEUX-TU T’EN ALLER et
l’auteur écrit VEUX-TU NOUS EN ALLER afin de créer une relation avec la femme, de l’unir
à lui.
Quant aux ARBRES PROFONDS, c’est une expression étonnante car ce sont les bois qui sont
profonds, qui forment un lieu protecteur, qui cachent ce qui s’y passe, pas les arbres.
Le poète décrit cette rencontre fortuite dans un cadre idyllique.
D’abord subjugué par la vision de la jeune femme, il tombe sous son charme et
deviens vite familier avec elle, n’hésitant pas à lui faire une proposition amoureuse.
II/ QUATRAINS 2 et 3 : LA REPONSE SILENCIEUSE ET SENSUELLE DE LA
« BELLE FOLÂTRE ».
On note 5 propositions indépendantes en 5 vers dans la 2 e partie ce qui laisse supposer une
accélération de l’action.
En effet, cette partie du poème nous livre la réponse silencieuse et sensuelle de la belle
folâtre.
Le 3e quatrain prépare....
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