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Explication de document : serment des éphèbes

Publié le 05/11/2023

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« Explication de document : Le serment des éphèbes Ce texte est un extrait d’un serment apposé sur une stèle datant du IVe siècle avant notre ère, à l’origine située dans le sanctuaire d’Arès et d’Athéna Areia, dans le dème d’Acharnès.

Il s’agit donc d’un texte écrit durant la Grèce an que, et plus précisément durant la période hellénis que.

Après des réformes qui se succédèrent sur plusieurs années, Athènes connaît la démocra e pour laquelle elle est aujourd’hui célèbre, réputée ancêtre de la démocra e moderne.

Les acteurs de ce e démocra e directe sont les citoyens, des membres du peuple au statut bien par culier.

En effet, pour acquérir leur citoyenneté, les individus athéniens doivent remplir un certain nombre de critères, dont celui d’effectuer l’éphébie.

L'éphèbe devait ainsi recevoir pendant deux ans une forma on à la fois militaire et civique. Comme nous l’indiquent les premiers mots du texte, ce serment devait être prononcé par les éphèbes lors de leur instruc on.

C’est donc ici d’une promesse solennelle, dont la valeur morale et civique est majeure.

Cet aspect officiel est renforcé par l'absence de l’auteur de ce texte ; il s’agit peut-être d’un travail collec f, législa f voire poli que. Cela donne une idée de l’importance que les grecs (ou du moins les athéniens) accordaient à la fonc on de citoyen.

Il semble y avoir parmi eux un réel a achement à ce que l’entrée dans le corps civique représente une étape considérable dans la vie du citoyen.

Alors, qu’est-ce qui était a endu d’un bon citoyen athénien ? Nous allons voir que le serment des éphèbes permet de répondre à ce e ques on selon trois domaines centraux que nous allons analyser.

L'ephèbe se doit en premier lieu de savoir défendre sa patrie ; ensuite, il doit exercer son rôle de citoyen poli que ; enfin, il se doit d’honorer les cultes ancestraux. L’éphébie est avant tout un service militaire, et cela apparaît en tout premier dans le serment : il doit “honorer” ses “armes sacrées”.

Durant toute la première année d’appren ssage, le jeune homme apprend à manier les armes, sous l’autorité d’un instructeur, le pédotribe.

Ils sont formés pour être hoplites, c’est-à-dire des fantassins, soldats à terre, lourdement armés et conçus pour anéan r l'ennemi lors du choc avec ceux-ci.

Le hoplite est le soldat grec le plus répandu.

L’entraînement au combat hoplite était nommé hoplomachie.

Les entraînements se cons tuaient aussi de r à l’arc, de lancer de javelot et de r à la catapulte. Pour le militaire, il importe aussi le sens de la collec vité, comme on le voit exprimé dans la phrase “je n’abandonnerai pas mon voisin”.

Il y a la nécessité de défendre ses semblables, notamment car les Grecs étaient un peuple par culièrement unis.

Ils se rejoignent autour de valeurs communes, une même langue et surtout des cultes et rituels similaires.

La no on de “patrie” est par ailleurs exprimée, qui est fondée sur le sen ment d’appartenance à une communauté sociale et poli que plus qu’à un lieu.

Il y a même une conscience de ce qui sera laissé aux généra ons futures, les “successeurs”, qui démontre bien ce e idée d’appartenance à un peuple, et la volonté que ce peuple perdure dans sa puissance.

Toutefois, évidemment, les éphèbes sont formés pour défendre le pays dans son sens strict, le territoire.

L’époque héllenis que connaît en effet des guerres interéta ques, comme celle contre le Royaume de Macédoine. Cet idéal de l’idéologie militaire est également intrinsèquement lié à la vie religieuse et culturelle (“armes sacrées”, “défendrai ce qui est sain et sacré”).

Il y a une forte dimension symbolique derrière ce e forma on militaire.

La remise des armes aux jeunes gens par exemple, s’opérait dans le cadre d’une cérémonie à la dimension militaire mais aussi à celle agonis que.

Nous reviendrons plus en détail sur la religion plus tard. De toute évidence, le citoyen doit absolument être formé poli quement, la démocra e directe le faisant par ciper lui-même aux assemblées telles que l’Ecclesia ou pouvant être ré au sort à la Boulê ou l’Héliée.

Mais avant de par ciper ac vement à la démocra e, il s’agit surtout d’obéir au système (“j’obéirais à ceux qui gouverneront”).

Pour autant, l'éphèbe ne promet pas une obéissance aveugle au pouvoir ; le serment précise bien qu’il ne faudra obéir qu’à ceux qui gouverneront “sagement” et les lois établies “sagement”.

Il semble qu’il soit par e intégrante du rôle de citoyen éclairé de savoir reconnaître les dérives de la démocra e pour mieux s’en insurger.

D’autant plus que ces dérives sont survenues dans le passé : à la fin du VIe siècle avant notre ère, la famille aristocra que des Pisistrate instaurent un pouvoir personnel en s’appuyant sur le peuple.

Le serment l’affirme comme un devoir civique ; il faudra lu er contre celui voudrait porter a einte à la démocra e, ne pas le laisser faire.

A travers l’éphèbie, le pouvoir démora que est remis aux mains des hommes. Par ailleurs, il est intéressant de noter que l’éphébie est aussi une forma on intellectuelle ; celle-ci perme ra sûrement au jeune d’homme de développer l’esprit cri que nécessaire à la vie du citoyen ac f en poli que.

Des philosophes, des rhéteurs ou des philologues pouvaient venir dispenser un enseignement aux éphèbes, lors.... »

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