Eugène Rouher

« Eugène Rouher (1814-1884) Ardent partisan du prince Louis-Napoléon, le futur Napoléon III, qui le récompensa en lui confiant le ministère de laJustice, Rouher joua un rôle capital lors du coup d'Etat du 2 décembre 1851. Tout pour l'Empire.Eugène Rouher commença par être simple avocat à Riom, sa ville natale, pendant douze ans.

En 1848, lors de 1 'avènement de la IIe République, il se fit élire à la Constituante sur les bancs républicains.

Réélu à la Législativel'année suivante, après avoir rallié le parti de l'Ordre, il se vit confier le ministère de la Justice à deux reprises, en1849 et en 1851, après le coup d'Etat du 2 décembre.

Un mouvement d'humeur, consécutif à la confiscation desbiens de la maison d'Orléans, ne l'empêcha pas de devenir par la suite conseiller d'Etat (1852-1855), puis ministre duCommerce, de l'Agriculture et des Travaux publics (1855-1863).

A ce poste, il entreprit de nombreuses réformes,parmi lesquelles on peut citer les conventions avec les grandes compagnies de chemin de fer, la signature d'untraité de commerce avec l'Angleterre qui institua une ère de libre-échange en Europe, de grands travaux à Paris,l'aménagement des Landes et des réformes sociales. Bonapartiste jusqu'au bout.Fidèle serviteur du monarque, épris d'autoritarisme, bon exécutant, Rouher se dévoua à sa tâche sans discerner lesmonumentales erreurs du régime.

Ainsi, il taxa la désastreuse expédition du Mexique de "plus grande pensée durègne".

Il occupa le rang de premier ministre de 1863 à 1869, tout en déplorant l'évolution du règne vers unapparent libéralisme.

Il s'opposa avec violence à l'opposition républicaine, bien décidé à ne pas trahir ses convictionsbonapartistes; Emile Ollivier — républicain, chef du "tiers parti" — l'appela le "vice-empereur" et parla de"rouhernement" pour définir sa façon autoritaire de gouverner.

Après les élections de 1869, il fut forcé dedémissionner face à l'opposition de plus en plus marquée au pouvoir personnel.

Il fut toutefois président du Sénat en1870.

Après le désastre de Sedan et la chute de Napoléon III, il se réfugia un temps en Angleterre; revenu enFrance, il prit la tête du parti bonapartiste et fut élu député de la Corse (1872-1879); il défendit encore l'Empireavec ardeur, contre Gambetta, mais se retira de la vie politique à la mort de Napoléon III. Repères chronologiques.1848 : abdication de Louis-Philippe; proclamation de la IIe République; Louis-Napoléon élu président de la République-1852 : proclamation du Second Empire -1862 : intervention franco-anglo-espagnole au Mexique - 1870 : guerrefranco-allemande; proclamation de la République.. »