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Eugène Ionesco

Publié le 15/05/2020

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« EUGÈNE IONESCO né en 1912 LE 11 mai 1950, dans un petit théâtre de la rive gauche aujourd'hui disparu, la troupe de M.

Nicolas Bataille créait la première pièce de M.

Eugène Ionesco, la Cantatrice chauve, au milieu de l'hostilité de quelques-uns et de l'indifférence de presque tous.

Mais cette calvitie était un porte-voix.

Peu de gens connaissaient l'auteur qui faisait à trente-huit ans des débuts relativement tardifs, qui avait été dans l'entre-deux-guerres successivement étudiant roumain en France, puis professeur de français en Roumanie, avant de se fixer à Paris.

Son heure était arrivée : en moins de dix ans, son théâtre allait passer des petites salles désertes à la grande renommée dans presque tous les pays du monde occidental, si bien qu'on parlera peut-être dans l'histoire du théâtre de la décennie centrale de ce siècle comme de la décennie d'Ionesco.

Dans son intention et dans son principe, le théâtre de M.

Ionesco est un réalisme, ou, si l'on préfère, un vérisme : il s'agit d'atteindre la vérité vraie de la condition humaine, ce qui ne peut se faire qu'en mettant en évidence sa véritable étrangeté au-delà de toute familiarité appa­ rente.

Or, vers 1950, la scène française dans son ensemble reste soumise à un certain nombre de conventions de langue, de construction et de psychologie qui n'ont guère bougé depuis la fin du siècle précédent.

Le roman, et surtout la poésie, se sont renouvelés.

Au théâtre, pour prendre quelques exemples, M.

de Montherlant est néo-classique jusqu'à l'académisme, M.

Jean-Paul Sartre verse le vin nouveau de l'existentialisme dans les vieilles outres bernsteiniennes (sauf dans Huis clos), le brillant vernis verbal de Giraudoux commence à se craqueler, Claudel vieillissant rogne les ailes métaphysiques de son œuvre ancienne, les tentatives de Roger Vitrac sont oubliées, celles de M.

Jean Tardieu ne sont malheureusement jamais sorties tout à fait du laboratoire.

Sauf chez ces derniers, la vérité de théâtre est une sorte de transposition arbitraire où les person­ nages parlent et agissent dans une lumière psychologique artificielle.

Donc, soucieux de la vérité de l'art dramatique, M.

Ionesco commencera par une anti­ pièce.

Et il comprend très bien que s'il exerce sa pesée sur les conventions du langage il fera du même coup voler en éclats les conventions des personnages et de l'action.

Mais il ne peut être question au théâtre d'une vérité de langage purement phonographique : il faut souligner, amplifier la vérité retrouvée de la parole.

Voilà pourquoi au dix-septième coup de la pendule qui marque neuf heures, les Smith et les Martin de la Cantatrice et derrière eux tous les personnages des pièces de M.

Ionesco, se mettront à dire des banalités plus banales que les banalités, des absurdités plus absurdes que les absurdités que nous proférons tous les jours par automatisme de la langue, et le dérèglement systématique de tous les mots s'étendra au dérèglement systématique de tous les gestes, jusqu'à donner une image grossie du dérèglement de nos opinions et de nos conduites.

La machinerie verbale et sociale s'affole, puis accélère son dérèglement jusqu'à la violence et la destruction sadique.

PHOTO IDA KAR. »

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