Eugène BOUDIN:LA RADE DE VILLEFRANCHE.

« Eugène BOUDIN LA RADE DE VILLEFRANCHE Obligé de séjourner fréquemment sur la Côte d'Azur, dont le climat convient mieux à sa santé, Boudin plante son chevalet en plein air pour brosser une de ces scènes dont il a le secret ...

A partir de 1890, Boudin commence enfin, à soixante-six ons, à entrevoir le succès.

Deux expositions chez Durand-Rue!, une autre à Boston, organisée par le même marchand, attirent de plus en plus d'amateurs.

Le peintre écrit à un ami: «L'atelier devient très fré­ quenté, trop même.

Nous ne nous en plai­ gnons pas, il y a eu tant d'années stérilisées par la manque de vogue de notre vie.

Néan­ moins depuis mon exposition dernière, je suis tout à fait en vogue et parti.

» LE CONTEXTE En 1 892, grâce à Léon Bouf9eois, ministre de l'Instruction publique, l'Etat achète au Salon une oeuvre de Boudin également intitu­ lée La Rode de Villefranche et fait remettre au peintre la croix de la Légion d'honneur.

Bou­ din évoque cette cérémonie dons une lettre adressée en 1891 à l'un de ses amis, le peintre Alfred Stevens: «Depuis bien des années cette promesse m'est faite par quelques amis comme vous qui pensent que je pourrais mériter cette récompense.

Je les en remercie profondément et je suis plus vexé de voir leur désir trompé que pour moi­ même, qui ne suis pas jaloux de ceux qui obtiennent le ruban.

Vous savez, mon cher maître, qu'après avoir lutté pour la vie maté- Les vieux quartiers de Villefranche recèlent des trésors: une citadelle du XVI• siècle et la chapelle des pêcheurs, décorée par Jean Cocteau.

Eugène BOUDIN 1824-1898 • La Rade de Villefranche, vue du quai de la Marine • Huile sur toile 40,6 cm x 55,8 cm • Signé, daté et portant en bas, à droite, J'inscription « E.

Boudin 92 Villefranche» • Peint en 1892 • Localisation: collection particulière • Expositions: Paris, 1899, 1965 riel le pendant nombre d'années, je trouve que c'est un suffisant résultat que d'avoir pu vivre de mon art, et je n'en ai jamais désiré d'autres, faisant peu de cas de mon mérite et ne me croyant pas en devoir d'en demander plus.

» L'ŒUVRE La rade de Villefranche [2 km de long sur 1 km de large) est une des plus belles de toute la Méditerranée.

Son histoire remonte à l'Antiquité el, toul au long des siècles, elle a vu se dérouler de sanglantes batailles.

A la fin du XIX• siècle, elle abritait déjà des vais­ seaux de guerre, dont quelques-uns sont visibles sur la toile au second plan.

Par contraste, Boudin a saisi des pêcheurs dans leur activité quotidienne.

De grandes masses solides - le quai, une grande bâtisse -occupent la partie droite du tableau, opposant leur poids, leur densité, aux éléments naturels - la mer, le ciel -, bros­ sés en touches plus souples.

LA COTE Deux huiles sur toile réalisées à la même époque ont trouvé preneur à Londres en 1993 respectivement pour 481000 FF (87000 dollars) et 540000 FF (98000 dollars).. »