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Etude Linéaire Manon Lescaut, Prince Italien

Publié le 02/05/2025

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« Objet d’étude : le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Œuvre intégrale : Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731 Parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque EL2 : “Le Prince italien”, 2e partie Amorce : La littérature romanesque, longtemps méprisée, rencontre enfin un large public au XVIIIe siècle : elle met en scène, dans un décor réaliste, des individus au destin à la fois singuliers et intrigants.

C’est dans ce contexte que paraît, en 1731, L’Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, dont le succès est immédiat.

Dernier tome du romanmémoire écrit par Prévost, il raconte, du point de vue du héros éponyme, les aventures de deux jeunes gens en marge : Manon, une jeune femme aux moeurs légères et Des Grieux, un jeune noble en rupture de banc pour être tombé amoureux fou de Manon. Situation de l’extrait : Le passage à l'étude se situe dans la 2e partie du roman. DG reprend son récit, après un souper partagé avec M.

de Renoncour, et raconte les jours heureux à Chaillot avec M.

Mais averti par son serviteur qu’un prince italien vient voir M. régulièrement au Bois de Boulogne et témoigne d’un échange de lettres.

La jalousie de DG est ainsi attisée.

Veut en avoir le coeur net et quand il revient au logis, il est étonné de la grande gaieté de M.

Elle lui demande de bien vouloir se livrer à un “amusement” dont elle est coutumière autour des cheveux de son amant.

Cependant, au terme de cette après-midi légère, Manon fait entrer le prince italien dans leurs appartements… LECTURE : Projet de lecture : en quoi le stratagème élaboré par Manon rend-il à ce personnage toute sa possible complexité ? Mouvements du texte : 1.

La mise en scène élaborée par Manon : lignes 1 à 7 2.

La surprenante tirade de M.

: lignes 8 à 14 3.

Réactions de DG et du Prince : lignes 15 à 23 4.

La clôture de cette saynète : lignes 24 à fin La mise en scène de Manon : lignes 1 à 7 Notre extrait débute avec l’adversatif “mais” qui marque une rupture avec les récriminations de DG au sujet de l’arrivée du Prince italien invité par Manon et intervient comme un marqueur de l’action qui va suivre. Action menée par Manon qui s’offre à nous et DG comme la maîtresse du jeu, la metteuse en scène de cette saynète cocasse.

Voir l’utilisation du n.c “spectacle” ligne 5 : omniprésence du pronom “elle” désignant Manon ( citer les lignes) = sujet de l’action traduit par une succession de verbes au passé simple ( au nombre de 5, à citer) = opposition avec “je” qualifiant DG qui reste spectateur, objet de l’action DG est donc objet de l’action, comme réifié par Manon : il est celui qui est “traîné” par Manon ligne 3 signifiant ainsi son refus mais aussi la ferme volonté de Manon, peut-être aussi la mise en place d’un stratagème élaboré de longue date. Objet d’étude : le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Œuvre intégrale : Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731 Parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque Cette volonté ferme s’exprime également par la rudesse avec laquelle elle “empoigna” ( l.1) = étym.

prendre avec rudesse Idée de rudesse réitérée, renforcée par le COD = “toute sa force”, “je faisais des efforts inutiles pour me dégager” lignes 16-17 + l’objet de la rudesse : “mes cheveux” (l.2) ==} inversion des rôles masculins / féminins = Manon du côté de la force et DG du côté de la faiblesse. DG est un spectateur passif, il devient une forme d’ objet scénique au service de la mise en scène de Manon. -miroir + DG = objets scéniques -> Manon est metteuse en scène, elle donne le LA de cette saynète ( Petite farce en un acte du théâtre espagnol, en vogue du début du xviie siècle à la fin du xixe siècle.

D’abord simple intermède, la saynète, notamment sous l’influence de Ramon de la Cruz, devint un genre à part entière mêlant à la danse et au chant une vive critique sociale. ▪ Par extension.

Pièce courte, le plus souvent légère et comptant peu de personnages, jouée par des artistes comiques, des comédiens amateurs, etc.) - Scène qui s’affiche telle une scène de comédie voire de farce = ici, comique de situation et de gestes.

Rire/sourire appuyé du spectateur devant le caractère cocasse de cette scène où un jeune noble, DG, est amené par les cheveux devant un autre noble, le Prince italien, qui s’attend vraisemblablement à tout autre chose de la part de cette belle jeune femme du peuple “ jeter dans l’embarras”, “arrêté au milieu de la chambre” + “l’ouvrant du genou” : CCmanière qui nous fait imaginer les contorsions comiques de la jeune femme pour mener à bien son dessein. Ce moment comique est l’occasion pour DG de brosser le portrait du prince= “fort bien mis” importance de l’apparence = code vestimentaire l’affilie à la noblesse / “mauvaise mine” qui dit sa laideur physique et explique sans doute le dégoût de Manon, esthète/ DG, manifestement bel homme : “Faites la comparaison vous-même” ligne 12 - traits de caractères du Prince en filigrane = le prince est un aristocrate italien.

Malgré la situation inconfortable, il doit sauver les apparences, conserver la figure de l'honnête homme en dépit de sa stupeur, de son “étonnement” ligne 179 : “ profonde révérence”.

L'utilisation de l’adjectif évaluation “profonde” marque son obséquiosité en toutes circonstances ( voir plus loin le GN prép “ avec un sourire forcé” ligne 20).

Dans ce monde des apparences qu’est l’aristocratie, il s’agit de conserver la face, de sauvegarder les apparences.

Critique de ces codes sociaux/candeur, naturel de Manon ? En filigrane, Prévost ne se range-t-il pas du côté de Manon ? Le Prince Italien est manifestement humilié, qui plus est devant un de ses pairs ( DG) = affront, impudence, il apparaît tel le dindon de la farce amère dont la metteuse en scène est Manon, fille du peuple. Le stratagème mis en place par Manon surprend le lecteur aussi bien que DG et le Prince. Le caractère particulièrement comique de cette scène cède cependant la place à une “harangue” de Manon, véritable tirade qui termine de surprendre les spectateurs (le lecteur, DG, Le Prince) tant par sa forme que par son contenu Objet d’étude : le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Œuvre intégrale : Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731 Parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque La surprenante tirade de M.

: lignes 8 à 14 -”ne lui donna pas le temps d’ouvrir la bouche ” =utilisation de la négation totale à travers les deux adverbes de négation “ne”...”pas” = ne donne pas le choix au prince mais de manière radicale.

Le prend de court et d’une manière qui rompt avec les codes sociaux de la bienséance, qui plus est à l’endroit d’une personnalité.... »

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