Etienne Nicolas Méhul1763-1817Méhul naquit le 22 juin 1763 à Givet, bourg perdu des Ardennes qu'un anonyme du XVIIesiècle nous décrit comme le " séjour de la misère et de ses enfants ".
Publié le 23/05/2020
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Etienne Nicolas Méhul
1763-1817
Méhul naquit le 22 juin 1763 à Givet, bourg perdu des Ardennes qu'un anonyme du XVIIe
siècle nous décrit comme le “ séjour de la misère et de ses enfants ”.
C'est auprès des
religieux de son pays que le futur auteur de Joseph reçut sa première éducation musicale.
Un certain Père Hanser, musicien de valeur, semble-t-il, avait fondé non loin de Givet, à
l'abbaye de Laval-Dieu, une petite école de musique.
Méhul y fut admis et y poursuivit ses
études six ans durant.
Peu s'en fallut d'ailleurs que son séjour en cette paisible retraite ne
devînt définitif et que le musicien n'entrât dans l'ordre des Prémontrés auquel se rattachait
la communauté de ses maîtres.
Méhul n'avait pas seize ans lorsque à l'automne de 1778 il se rendit à Paris.
La vie musicale
de la capitale française était alors dominée par la puissante figure de Gluck et c'est tout
naturellement par elle que l'ambition du jeune musicien fut d'abord fascinée.
L'un des
premiers biographes de Méhul, Eugène de Planard, nous a laissé de la rencontre de celui-ci
avec l'auteur d' Alceste un récit romanesque et quelque peu fantaisiste.
Quoi qu'il en soit,
c'est très probablement sur le conseil de Gluck que Méhul s'en fut trouver un musicien
strasbourgeois, Edelmann, auteur des premières transcriptions pour clavecin des œ uvres
de Gluck.
Sous l'influence d'Edelmann, Méhul produisit les premières compositions que
l'on connaisse de lui, des sonates pour piano à côté desquelles il convient de mentionner
une Ode sacrée sur un texte de J.-B.
Rousseau dont l'audition très favorablement accueillie
au Concert spirituel révéla son nom au public.
Cependant, de 1782, époque à laquelle parurent les sonates et l'ode de Rousseau jusqu'à
1788, Méhul observa un silence absolu.
Bien qu'il eût remporté en 1786, lors d'un concours
de poèmes lyriques destinés à l'Académie royale, une médaille pour la musique de Cora
(livret de Valadier), ce n'est qu'en 1790 que Méhul se décida à affronter la scène en
donnant Euphrosine et Conradin .
L'éclatant succès de cette œ uvre et la considération qu'en
retira le musicien eurent sur son talent et sur son caractère les plus heureux effets.
Il y
puisa une confiance et un enthousiasme au travail que ne put affaiblir la faveur très
inégale avec laquelle furent reçus les ouvrages qui suivirent.
Le livret d' Euphrosine était dû
à la plume d'Hoffmann, l'auteur des Rendez-vous bourgeois .
La collaboration de ce talent
aimable et fécond s'avéra heureuse encore, lorsque deux ans plus tard, le Théâtre Favart
créa Stratonice , un acte d'une belle venue et certainement l'une des partitions les plus
intéressantes de Méhul.
Les poèmes d'Arnaud et de Legouvé qui devaient fournir la matière des œ uvres suivantes
sont en revanche d'une telle médiocrité qu'il n'en est à peu près pas une dont on puisse
dire qu'elle eut du succès.
De 1793 à l'automne de 1799 toute une série de pièces voient le
jour qui à peine parues, sont aussitôt abandonnées.
Tel est le sort d 'Horatius Coclès , de
Mélidore et Phrosine , de Doria , de la Caverne et du Jeune Henri dont l'ouverture fut fort
applaudie mais dont le livret devenu absurde par le fait de remaniements dus à des
raisons politiques, fut proprement sifflé.
Cette période de l'activité créatrice de Méhul offrirait un tableau fort sombre, si nous
n'avions à y situer la composition de plusieurs pages d'inspiration civique et patriotique.
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