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Éthiopie (1996-1997)

Publié le 15/09/2020

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« file:///F/dissertations_pdf/0/451071.txt[15/09/2020 14:08:44] Éthiopie 1996-1997 Le gouvernement a poursuivi son programme de libéralisation économ ique, qui lui vaut les louanges des institutions financières internationales, malgré des mouvements so ciaux significatifs.

Le comité consultatif de la Banque mondiale a accordé ainsi à Addis-Abeba une assistance de 2,5 milliards de dollars pour la période 1997-2000.

Elle devrait notamment financer des projets dans l 'éducation, la santé et la sécurité alimentaire.

Le 24 janvier, le Club de Paris décidait un allégemen t de la dette publique permettant l'annulation de plus de 67 % des échéances concernées auprès des créanciers membres de cette institution.

La récolte de 1997 devait être excellente après ce lle déjà très bonne de 1996: l'autosuffisance alimentaire ne paraît plus hors d'atteinte.

Les revenus de l'exportat ion de café se sont élevés à 300 millions de dollars, la hausse de la production compensant la baisse des cours internationaux.

Néanmoins, l'Éthiopie demeure encore l'un des pays les plus pauvres du monde et reste soumise à une triple dépendance vis-à-vis de l'aide internationale (36 % des recettes au budget 1996-1997), des conditions climatiques et des exportations de café (environ 50 % des recettes d e l'État).

Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Tamrat Layne a é té destitué le 24 octobre 1996, sous l'accusation d'avoir été à la tête d'un réseau de corrupt ion de plus de 2 000 personnes qui avait réussi à détourner près de 19 millions de dollars.

Cette décision a pré figuré une campagne anti-corruption qui s'est traduite par la destitution de plusieurs dizaines de responsables régionaux.

Elle a surtout mis en lumière la formation de nouveaux groupes d'affaires très liés à certaines personnalités du régime et qui entendent profiter au mieux de la privatisation du système parapublic , de l'ouverture de nouvelles opportunités (notamment au niveau bancaire) et de l'arrivée d'en treprises étrangères.

Plusieurs attentats dans la capitale, notamment en août 1996 et en av ril 1997, ont prouvé que l'appel à la violence de certains secteurs de l'opposition n'est pas resté vain.

L es islamistes d'al-Ittehat ont notamment revendiqué l'attentat de juillet 1996 contre le ministre de s Transports Abdul Majid Hussein, et paraissent avoir créé un véritable foyer de troubles dans certa ines portions de l'Ogaden ou Région 5 somali.

Des organisations régionalistes armées plus ou moins clair ement indépendantistes comme le Front de libération oromo et le Front de libération nationale de l 'Ogaden sont également actives.

Enfin, le Front de l'unité éthiopienne est plus composite, avec notamment le Mouvement démocratique populaire Beni Shangul, la Coalition des forces démocratiques et le Front patri otique Kefagn.

Cependant, il paraît évident que seule une aide extérieure significative avec l'octroi de sanctuaires pourrait réellement affecter la situation intérieure éthiopienne: d'où, sans doute, la grand e appréhension actuelle d'Addis-Abeba vis-à- vis du Soudan qui a entretenu dans les années quatre-vingt des relati ons avec plusieurs de ces mouvements armés.

L'opposition intérieure qui n'a pas opté pour la lutte armée, s ouvent divisée et peu crédible, éprouve de nombreuses difficultés à s'organiser tant elle est soumise à l' arbitraire du régime: les arrestations de journalistes, de syndicalistes sont d'ailleurs facilitées par l'exist ence de groupes radicaux et n'ont toujours pas suscité de réactions officielles des donateurs.

La mise en pla ce d'un Conseil des affaires islamiques et l'élection d'un mufti, Haji Nur Musa, en novembre montrent la déte rmination du pouvoir à ne pas laisser le champ religieux aux seuls radicaux.

De la même manière, l'amé lioration substantielle des relations avec Djibouti indique qu'au-delà des dividendes économiques que les deu x pays peuvent retirer d'une meilleure coopération (notamment au niveau des douanes et des transp orts), les opposants afars ne pourront utiliser Djibouti comme une base arrière.. »

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