Databac

ET3 ML, mort de Manon

Publié le 27/06/2025

Extrait du document

« ET3 ML, mort de Manon Introduction Depuis le mythe antique de Pyrame et Thisbé, la mort des amants malheureux est un topos de la littérature occidentale.

Etrangement ce n’est pas le cas dans le roman d’amour de ML publié en 1731. Dans le dénouement , les protagonistes exilés dans les colonies françaises en Amerique fuient dans le désert car le héros croit avoir tué en duel le neveu du gouverneur qui convoitait Manon.

Celle-ci y meurt d’épuisement.

DG l’enterre puis rentre en France et raconte à Renancour précisément le moment où il a enterré son amante. Alors que le récit de la mort de Manon avait été expédié en qq mots, la scène de l’enterrement est longuement décrite. Lecture En quoi cet épisode est-il littéralement “sans exemple” comme l’avait annoncé DG qq lignes plus haut ? D’abord de la l.1 à 12, DG ouvre la fosse puis de la l.12 à 15, il ferme la fosse, enfin de la l.12 jusqu’à la fin, il se couche sur la fosse. I) DG ouvre la fosse (l.1-12) a ) La protestation Tout d'abord, cette scène se distingue par son caractère pathétique, marqué par l'immobilité de Des Grieux.

L'expression "Je demeurais" traduit son accablement et son incapacité à agir, tandis que le complément de temps "plus de 24 heures" accompagné d'un comparatif de supériorité constitue une hyperbole romanesque montrant son désespoir.

Le héros ne peut se résoudre à la séparation et reste proche de Manon, comme le souligne le lexique du corps ("bouche", "visage","main") qui établit un lien entre les deux amants.

Ce lien est renforcé par la structure de la phrase, qui débute par "je" et se termine sur "ma chère Manon".

L'expression, avec son déterminant possessif “ma” , traduit l'union entre Des Grieux et Manon.

Des Grieux apparaît comme un véritable héros tragique.

À l'instar des héros classiques, il manifeste un désir de mourir, soutenu par le champ lexical de la mort ("ma fin", "trépas", "fossé", « mourir »).

L'emploi du mot "trépas", propre au registre tragique, renforce cette idée d'un destin inéluctable.

Des Grieux souhaite rejoindre Manon dans la mort, ce qui lui confère une grandeur tragique. b) l’ouverture de la terre Ce récit s'écarte ensuite des conventions littéraires classiques, où les amants meurent souvent ensemble et sont réunis pour l'éternité.

Ici, Des Grieux ne meurt pas d'amour, et le corps de Manon est menacé par des charognards, marquant un retour brutal à la réalité. L'idée est introduite par la conjonction "mais", suivie de réflexions sur les dangers naturels. L'image triviale d'un corps exposé dans un lieu sauvage accentue cette vision réaliste.

Le narrateur évoque également le passage du temps, avec "au commencement du second jour", pour souligner la dégradation inévitable du corps.

Ces détails, bien que crus, ancrent le récit dans les lois naturelles et temporelles.

Le personnage de Des Grieux se distingue ici par son héroïsme, illustré par des hyperboles telles que "j'étais déjà trop affaibli". Son affaiblissement physique et moral est mis en avant par des mentions du jeûne et de la souffrance.

Les phrases courtes et juxtaposées ("je rompis", "j'en tirai", "je la mis") mettent en valeur ses actions déterminées.

L'environnement hostile ("campagne", "sable") reflète l'aridité du lieu et accentue la difficulté de la tâche.

Par cette inhumation, Des Grieux offre à Manon une dignité posthume et sublime son image. c) dimension religieuse Enfin, cette scène prend une dimension religieuse.

Les gestes rituels ("je rompis", "je la mis") et l'acte d'enlever ses habits, puis de briser son épée, symbolisent un renoncement à son rang de noble et un ultime hommage à Manon.

Certains termes prennent un sens polysémique: "les liqueurs" rappellent le vin eucharistique, "l'office" évoque la messe, et "l'idole de mon cœur" suggère une divinité.

Chaque geste confère à Manon une dignité qu'elle n'avait pas de son vivant.

Ces gestes, comme envelopper son corps ou l'embrasser "1000 fois", font de cet enterrement un acte d'amour ultime. II) DG ferme la fosse (l.12-15) Le caractère solennel de l'instant est renforcé par la narration: les actions sont décrites avec des verbes.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles