Databac

EST-CE CONDAMNER UNE THEORIE POLITIQUE QUE DE LA QUALIFIER D'UTOPIE ?

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : EST-CE CONDAMNER UNE THEORIE POLITIQUE QUE DE LA QUALIFIER D'UTOPIE ? Ce document contient 562 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« EST-CE CONDAMNER UNE THÉORIE POLITIQUE QUE DE LA QUALIFIER D'UTOPIE ? RAPPEL DE MÉTHODE • On présente un plan fondé sur la recherche de nombreuses déterminations de la notion clé du sujet (= l'utopie).• En suivant un plan du type Thèse/Antithèse/Synthèse, on s'efforce de montrer que l'utopie est un mixte depensée et d'imaginaire (= Première partie), qu'en cela elle est progressive (= Deuxième partie), mais qu'elle trouve salimite en ce qu'elle ne se soucie guère de réfléchir sur les moyens de son éventuelle réalisation (= Troisième partie). PROPOSITION DE PLAN I.

Introduction — On qualifie généralement d'utopie tout rêve de songe-creux.— La conception d'un Etat juste éloigne cependant aisément de la réalité empirique.— Suffit-il donc de qualifier d'utopie une théorie politique pour la condamner ? Première partie. Etymologiquement, «u-topie» signifie: «d'aucun lieu».

L'insularité du pays d'Utopie imaginé par Thomas More n'est,bien sûr, pas accidentelle.

Platon ne situait-il pas la merveilleuse civilisation engloutie évoquée dans son Critias surune île (= l'Atlantide) ?• Et si ce n'est pas d'île qu'il s'agit, l'exotisme est ici de rigueur: le cadre géographique de l'utopie estnécessairement singulier. L'utopie a partie liée avec le rêve ; elle est onirique, en ce qu'elle tourne délibérément le dos à la réalité concrètepour mieux tendre vers un ailleurs dont les plans sont confiés à l'imagination. L'utopie est, tout compte fait, chimérique.

Elle semble n'avoir de réalité que dans la fantaisie, dans l'imagination dephilosophes dépourvus de tout sens pratique. Deuxième partie. L'utopie a l'indéniable mérite d'invoquer de «bons sentiments»: cette générosité, pour impuissante qu'elle soit, n'estpas sans avoir des vertus consolatrices — durant les périodes d'oppression notamment: « le poète en des joursimpies/Vient préparer des jours meilleurs./ll est l'homme des utopies ;/Les pieds ici, les yeux ailleurs », écrit VictorHugo dans Les Rayons et les ombres. Parce qu'elle rêve, l'utopie est donc, en un sens, progressive.

Elle est, déclare Anatole France, «le principe de toutprogrès (...).

De rêves généreux sortent les réalités bienfaisantes» (Discours aux étudiants, 1910). Parce qu'elle a une fonction critique, parce qu'elle dénonce — implicitement, au moins — les tares de l'ordreexistant, l'utopie est levain social.

Elle peut même jouer un rôle historique et devenir l'étendard de mouvementssociaux bien réels (ex.

: projets messianiques de Thomas Munzer pendant la Guerre des paysans en Allemagne). Troisième partie. L'utopie semble, toutefois, vouée à n'être jamais que contemplative, quasi indifférente àsa propre réalisation.

«La cité dont nous avons tracé le plan, déclare Socrate, dans laRépublique, n'est fondée que dans nos discours» (Platon, La République, livre IX). L'utopie est donc susceptible de revêtir une fonction narcotique : elle peut, à sa façon,être un opium du peuple.

Opposant son propre socialisme — «scientifique» — auxdiverses variantes du socialisme «utopique», Marx va jusqu'à prétendre que «quiconquecompose un programme de société future est réactionnaire» (Lettre à Beesly, 1869). Aussi ne s'agira-t-il pas de proposer, une fois de plus, un modèle définitif ni uneconfiguration statique de la société future.

Ce qui caractérise, en effet, l'utopie, c'estque l'image de l'avenir y est purement et simplement juxtaposée à l'état présent, commeson contraire abstrait. Conclusion L'utopie est muette sur le chapitre des moyens de sa propre effectuation.

Aussi, plutôt que de prendre ses désirspour des réalités, le réformateur social doit-il s'efforcer de « dégager des principes mêmes du monde les nouveauxprincipes» (Marx, Lettre à Ruge, septembre 1843).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles