Érythrée (1997-1998)

« file:///F/dissertations_pdf/0/451108.txt[15/09/2020 14:08:47] Érythrée 1997-1998 Le conflit frontalier avec l'Éthiopie, déclenché par une escarm ouche à Badme, le 6 mai 1998, ne pouvait qu'avoir de très graves conséquences pour l'Érythrée.

D'une part, cette crise a mis en lumière, au-delà du statut du ter ritoire à la souveraineté contestée (triangle de Yirga), l'incapacité du régime à entrer dans une négociation sans moyens militaires : ses opposants ont rappelé l'expédition militaire sur les îles Hanis h, conduisant à une confrontation armée avec le Yémen en décembre 1995 avant l'instauration d'une média tion française, et la mini-crise avec Djibouti au printemps 1997 après la publication par Asmara d'une cart e qui déplaçait frontière à son profit.

D'autre part, la mobilisation nationaliste ne pouvait suffire à dissi muler les profondes déceptions à l'égard d'un régime qui n'a pas su tenir les promesses faites à l'aube de l'indépendance (1993).

La transition vers un système démocratique aurait dû être achevée à la fi n de 1997 et l'allié américain n'a pu que critiquer les arrestations arbitraires (notamment celle, en avril 1997, de la rep résentante de l'AFP, détenue sans jugement) et le contrôle absolu sur les moyens d'expression.

La situation économique était préoccupante après l'introduct ion, en novembre 1997, d'une monnaie remplaçant le berr éthiopien, le nakfa.

Addis-Abéba a limité l'usage de cette devise au seul commerce frontalier pour un montant ridiculement bas (2 000 berrs, soit moins de 300 dollars), le reste de échanges devant se faire en devises fortes.

L'activité du port d'Assab, fermé depuis le 20 mai 1998, devrait également être réduite à la suite du " réchauffement " de s relations entre Djibouti et Addis-Abéba.

Les relations avec le Soudan étant exécrables depuis 1994, l'Érythr ée, politiquement et économiquement isolée, risquait de pâtir du nationalisme intransigeant de ses dir igeants.. »