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En quoi le personnage romanesque donne-t-il Une vision du monde, vision de l'homme ?

Publié le 15/05/2020

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« « L’avènement du roman est lié de façon nécessaire à celui de l’individu » expose Nancy Huston dans son livreL’espèce Fabulatrice.

En effet, le roman survient en Europe au XVIIème siècle avant de prendre une place centraleau XVIIIème, quand la plupart des certitudes religieuses en auront pris un coup par la science.

Toutes les valeursarchaïques étant tombées, l’homme se sent perdu, sa vie n’ayant plus de sens général, il crée un genre littéraire quilui permet de retrouver le monde sous de nouvelles valeurs : une philosophie moderne dans un premier temps puis leroman.

L’homme devient individu.La seule grande chance et la seule source de douleur de l’homme est son aptitude à s’inventer des histoires.

Toutesa vie, l’Homme est bercé par des histoires, il peut ainsi se rassurer, mettre des mots sur ses douleurs et approfondirla vision de son environnement.

Le roman est une belle manière de se raconter des histoires ou de les raconter.

Maisplus loin encore, dans le temps donné par les hommes, la preuve la plus flagrante de ce besoin insatiable defabulations est le palimpseste, peau sur laquelle on écrivait, effaçait puis réécrivait, exemple d’une vie que l’onfaçonne par la fiction, fiction que l’on peut former et reformer.Le roman est une forme aboutie, définie d’histoire, elle amène le lecteur à compléter l’histoire par lui-même.

Parailleurs le roman reflète toujours le contexte de son époque.

En somme, c’est une sorte de lien temporel quirattache le lecteur aux traumatismes du temps d’écriture.

Le personnage romanesque, représentation métaphysiquede l’Homme dans un univers hors du temps, et pourtant défini, il est explicitement ou implicitement ce que nouspensons tous ou ce que nous ressentons et permet une connexion par le biais du roman.Ainsi, à la question en quoi le personnage de roman offre ou non une vision de l’homme et du monde, nous tenteronsde répondre en montrant que l’homme et la fiction ne font qu’un en de nombreux points et qu’ils sont parfoistellement liés que l’on ne peut les dissocier.

Nous nous aiderons pour cela de la définition du roman donnée par laromancière Sylvie Germain «Les mots d’un livre ne forment pas davantage un bloc que les jours d’une vie humaine,ils dessinent juste un archipel de phrases, de suggestions, de possibilités inépuisées sur un vaste fond de silence.

Etce silence n’est ni pur ni paisible, une rumeur y chuchote tout bas, continûment.

Une rumeur montée des confins dupassé pour se mêler à celle affluant de toutes parts du présent.

Un vent de voix, une polyphonie de souffles.».

Lesouffle, la voix, la rumeur, tous ces mots se rapportant au langage sont en effet la clé du roman.

Ils sont lapuissance de l’homme.

Cette description métalittéraire montre l’impossibilité du roman d’être un bloc tout comme lavie d’un homme, l’archipel est exalté, il représente l’homme dans tout son mystère et sa complexité qui sont dévoilésen partie par le roman.Le roman est donc fiction mais rattaché à la réalité par son lien indéniable à l’être, celui qui l’écrit comme celui qui lelit ou encore comme celui qui le vit, « …les personnes vivantes sont des personnages.

» peut-on lire dans L’espècefabulatrice.

Ainsi l’homme, une fois encore se raconte des histoires pour mieux comprendre, c’est quand le silencesurgit dans le bruit que l’on comprend mieux le bruit.La fiction prend la forme qu’elle veut, la forme qui colle au moment de son invention.

Au siècle des Lumières, Voltaireprend conscience que la France a besoin d’un savoir qu’on cache depuis toujours et écrit Candide en réponse àRousseau qui prônait les bienfaits de la divine providence.

La fin du XXème siècle quant à lui verra l’apparition duroman fragmenté en réponse à l’atomisation des certitudes, c’est souvent de cela qu’il s’agit.

« Le roman doitdétruire les certitudes.

» dit Milan Kundera dans son Entretien avec Antoine de Gaudemar.

Ainsi la fiction est là pourdétruire les certitudes avant que l’homme ne le fasse.La fiction, de par son sens même est fictive, elle sert à s’évader.

Même le roman narrant le plus banal est difficile àse représenter dans notre réalité.

La fiction et essentiellement le roman est là pour détruire les barrières duquotidien en exaltant l’inexaltable.

De plus le roman explore les chemins des impossibles avec des genres comme lascience-fiction.

Orwell dans son prodigieux 1984 utilise ainsi la puissance du roman pour se projeter dans un futur, àla fois proche et pourtant indéfinissable car le passé de ce futur a été effacé.

L’auteur délivre ici un roman deprojection tout à fait incroyable et ancré dans son contexte d’après guerre.

En accord avec la doctrine hitlériennede la folie par la raison, le monde d’Orwell est rempli de dictature sans grands sens et pourtant si logique.

De plus, leroman a une petite mais remarquable longueur d’avance sur une guerre froide opposant 2 blocs influents.La fiction, du latin fingere, fingo, is, fixi, fictum, inventer, se figurer, mais également manier, caresser, est unehistoire fondée sur des faits imaginaires ou réels.

Le roman reprend souvent le plus intense d’une vie pour en faire unconcentré.

Et souvent dans le roman, les sensations négligeable sont occultées pour laisser place aux grandesémotions impressionnantes et passionnantes (l’amour parfois mais surtout la douleur).

On imagine mal Le rouge et lenoir de Stendhal sans appréciations du ressenti des personnages amoureux : le jeune Sorel et la timide Mme deRênal.

La fiction du roman est la seule dimension où l’on peut vraiment voir, toucher l’émotion de personnages quis’ils ne sont pas réel n’en sont pas moins plausible.

Parfois même plus plausible qu’un collègue de bureau sur lequelon ne sait rien, après tout si un personnage ressent toutes les émotions comme n’importe quel être humain alorspourquoi n’aurait-il pas autant sa place dans ce monde ? Donc il existe dans le monde « fiction » où l’on peut êtreplus complice d’un être de papier que de chair.Ce monde « fiction » est l’emplacement des périples et des rebondissements les plus grandioses, les plus marquants,parfois les plus prévisibles (dans l’imaginaire collectif), comme les plus discrets et pourtant fins et signifiants.

A lapremière lecture du roman de société Fight club de Chuck Palahniuk, quel lecteurs, aussi avertis soit-ils, pourraient-ils deviner la double personnalité d’un narrateur non-fiable, puisque lui-même mentalement dérangé.

Quel lecteursauraient pu imaginer les embûches, problèmes et autre embrouilles du personnage de Daniel Pennac, l’attachantBenjamin Malaussène.

Si l’on lit des romans, c’est, entres autres, pour lire des histoires que l’on n’aurait jamais puinventer.

De même que le roman est souvent un concentré d’émotions, il l’est aussi d’intrigues, il est là pourcristalliser un instant qui n’aura jamais lieu que dans le roman.

En cela il est fiction, et seulement en cela, car il parleau travers la fiction.Prenons les fables de La Fontaine, dans l’inconscient d’un enfant de 6 ans, bien qu’il sache que la cigale et la fourmine parle pas dans la réalité il ressort tout de même un enseignement de la fable.

La même chose s’applique à toutesfictions dont le roman.

Un exemple différent, est celui de la Bible, le livre ayant le plus dispensé de préceptes à. »

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