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En quoi cette scène d’aveu est-elle révélatrice du caractère héroïque des deux personnages ?

Publié le 15/06/2022

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« Lecture linéaire : un aveu extraordinaire Problématique : en quoi cette scène d’aveu est-elle révélatrice du caractère héroïque des deux personnages ? Mouvement n° 1 : l’aveu de la princesse l.

1 à 11 • la scène a une dimension théâtrale très forte : discours direct + didascalie au gérondif « en se jetant à ses genoux » ⇒ mise en place d’une scène pathétique frappante • elle s’apprête à faire une confession hors du commun : voir hyperbole « je vais vous faire un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari ».

La princesse est depuis le début du récit un personnage hors du commun et c’est finalement aussi le cas dans sa manière de lutter contre sa passion.

L’emploi de la périphrase « vais faire » annonce en même temps qu’il retarde l’aveu lui-même : dramatisat° de la sc • la PDC évoque les raisons qui lui donnent la « force » de faire cet aveu : « innocence de ma conduite et de mes intentions » ⇒ lexique de l’héroïsme (et non de la culpabilité) « innocence », « éviter les périls »… ⇒ fait cet aveu p/ vertu • l’aveu est contenu dans une phrase impersonnelle qui contourne une formulation trop explicite : veut parler mais prend des précautions oratoires « il est vrai que j’ai des raisons ...

».

On retrouve cette réticence par la périphrase dans la fin de la phrase « les périls où se trouvent ...

».

Présente sa situation comme dangereuse • Elle insiste sur ses résolutions visibles pour lutter contre sa pass° considérée comme une maladie : vb de volonté « je veux éviter » ⇒ apparaît comme une héroïne tentant de lutter par la raison, par la vertu • par un ensemble de tournures négatives l.

4-5, elle évoque sa conduite passée, afin de nier toute compromission (alors qu’il y en a eu) ainsi que les risques de sa conduite à venir. • Face à ces dangers de la pass°, la PDC s’appuie sur deux boussoles morales évoqués dans les deux propositions circonstan cielles de condition l.

5-6 : se présente comme une femme victime, faible ayant besoin d’être guidée par le mari, ou par sa mère, dont elle semble se rappeler les dernières recommandations.

Demande à pouvoir se retirer loin de la cour comme l’y avait incité sa mère • Semble sincère et consciente de la situation périlleuse ds laquelle elle se trouve « dangereux » ⇒ admirable car capable de surmonter les périls au nom de la vertu.

Chemin difficile mais valorisé ds cc de manière « avec joie » : cherche à se montrer honorable aux yeux de son mari : cf ct de but « pour me conserver digne d’être à vous ».

Effort de volonté extraordinaire. • Fait appel à la pitié du mari dans la formulation hyperbolique « mille pardons » en même temps qu’elle reconnaît avoir des sentiments pour un autre dans la proposition de condit° « si j’ai des sentiments qui vs déplaisent » : manière atténuée de dire son amour pr un autre.

Ne veut pas blesser un homme qu’elle estime • Distingue, dans antithèse, ce qu’elle ressent (« sentiments ») et la manière dont elle agit (« par mes actions ») ⇒ par emploi du futur s’engage à adopter une attitude conforme à son statut d’épouse, mais pas à ne plus aimer • invite, par l’impératif, son mari à considérer de manière positive son attitude, et son aveu.

Elle définit alors le lien qui l’unit à son époux, non comme de l’amour, mais comme de « l’amitié » et de l’ « estime » : termes en lien avec son devoir.

Insiste une nouvelle fois sur le caractère exceptionnel de son aveu par la négation hyperbolique « que l’on en a jamais eu » • enfin en trois impératifs, elle se place sous la protection morale de son mari « conduisez-moi », se présente comme une victime de ses sentiments et lui demande de renouveler son amour.

La proposition de condition « si vous pouvez » exprime le souhait de voir son mari à la même hauteur morale qu’elle ⇒ certes, la princesse reconnaît ses sentiments coupables, mais de manière très atténuée, détournée.

Son aveu, loin de la diminuer, en fait une femme extraordinaire de vertu qui va provoquer, chez le mari, des sentiments contrastés. Mouvement n°2 : l.

12-15 : description des attitudes des personnages • réaction de M de Clèves pdt le discours = stupéfaction et le désespoir visible ds sa posture (cc de manière) « la tête appuyée sur ses mains » et « hors de lui ».

La négation « il n’avait pas songé » souligne ces deux émotions : personnage tout entier tourné vers sa souffrance.

Immobilité révélant l’impact de l’aveu • réaction ap le discours : prop° de sub temporelle pour marquer la transition + passage au passé simple ⇒ changement ds l’at titude du prince qd il considère sa femme.

Mme de Clèves apparaît alors comme sublime « à genoux, le visage couvert de larmes », « beauté si admirable » (énumération) ⇒ accentue la dimens° pathétique de la scène, en insistant sur la douleur de Mme de Clèves, qui apparaît comme une femme digne d’admiration • réaction hyperbolique « mourir de douleur » & marques d’affection dans le participe présent « l’embrassant ». • symboliquement, il la redresse ds le gérondif « en la relevant »/ On attend maintenant une réponse correspondant à ce que ses gestes annoncent. ⇒ ce deuxième mouvement est donc très théâtral en ce qu’il donne à voir les postures de deux personnages qui se trouvent ds une si tuation inédite et touchante Mouvement n°3 : la réponse du mari • reprend dans un premier temps les derniers termes de la princesse « ayez-pitié de moi, vous-même, Madame / « j’en suis digne »/ « pardonnez » ⇒ il est lui aussi la victime de cette situation • revient sur sa propre douleur ds des termes hyperboliques « affliction aussi violente » & cherche à se montrer à la hauteur de la situation, selon ce que lui a demandé la princesse • la périphrase « un procédé comme le vôtre » témoigne de la délicatesse de M.

de Clèves qui relève le caractère inédit de la situation et n’accable pas son épouse • il insiste plutôt sur le trouble qui l’agite, ses sentiments contrastés : à la fois de l’« estime » et de l’« admiration » pour une épouse exceptionnelle (hyperbole) et souffrance amoureuse.

La conjonction « mais » au milieu de la phrase marque le passage de l’un. »

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