Emeutes raciales en 1968
Publié le 11/04/2021
Extrait du document
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L’assassinat de Martin Luther King provoque une onde de choc qui dépasse largement les
frontières des Etats-Unis.
Contesté dans les derniers mois de sa vie, le leader noir devient
un martyr, le pape Paul 6 en personne exprime sa profonde tristesse.
Le 9 avril, Luther King
est enterré dans sa ville d’Atlanta au son des negro spiritual et de l’oraison funèbre qu’il a
lui-même enregistré 2 mois plus tôt.
Le président Johnson a décrété un deuil national, les
drapeaux sont en berne dans tout le pays, sauf dans les Etats sudistes en Georgie où le
gouverneur se bat pour le maintien de la ségrégation raciale.
100 000 personnes
accompagnent la dépouille du pasteur dans les rues d’Atlanta, 120 millions la suivent devant
leur téléviseur.
L’Amérique se sent coupable, elle se demande pourquoi la violence remplace
le dialogue, et quand enfin le cycle des assassinats s’arrêtera.
Plusieurs vedettes assistent à
la cérémonie aux côtés du président Johnson.
La mort de King vient à peine d’être annoncée que l’inquiétude saisit l'Amérique blanche.
Toujours ségrégués, les noirs vont-ils se rebeller violemment ? La réponse ne se fait pas
attendre, les premiers heurts éclatent dans la soirée.
Washington, Baltimore, Chicago,
Detroit, New York, Pittsburgh, Cincinnati, Boston, en tout ce sont plus de 150 villes qui sont
le théâtre d’une lutte raciale.
Après avoir été dépassé lors des soulèvements à Watts en 65,
puis à Detroit 2 ans plus tard, cette fois le gouvernement américain se tient prêt.
Sans
attendre, l’armée et la garde nationale se déploient.
Dans la capitale fédérale où la
population est au deux tiers noire, les incendies sont allumés et les pillages commencent.
Bientôt, les quartiers commerçants du centre sont atteints et les troupes se rapprochent à
500m de la maison blanche.
15 000 soldats quadrillent la ville, dont la 82ème division
aéroportée, la division d’élite de l’armée américaine.
Quand le calme finit par revenir au bout
d’une semaine le bilan est lourd, 46 morts et 2600 blessés sont à déplorer à travers le pays.
Ségrégation, détermination, manifestation, intégration, une boule de confusion, voilà ce
qu’est le monde en 1968 pour les Temptations.
Apôtre du militantisme non-violent, Martin Luther King avait été couronné du prix nobel de la
paix fin 64, quelques mois après qu’une partie de son fameux rêve fut réalisé.
Le 4 juillet, le
Congrès avait en effet ratifié le “civil right act” rendant illégal toute discrimination reposant
sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine.
Après cette première victoire, la
communauté noire s’impatiente, elle veut voir la fin de toutes les formes de ségrégation et le
pasteur King se fait bientôt déborder par des mouvements plus radicaux.
Dans la seconde
moitié des sixtys, le mouvement noir se durcit sur fond d’émeutes raciales qui éclates dans
toute l’Amérique.
C’est d’abord le temps de la “Nation of Islam” de Malcolm X, puis celui du
“Black Panter Party”.
L’assassinat de Martin Luther King renforce donc cette radicalité.
Pour
beaucoup la voix électorale et non-violente ne suffit plus, il faut user de la force pour
renverser le système.
En 1969, les Black Panthers revendiquent 3 000 membres, tous
partisans d’un nationalisme révolutionaire noir, le “Black power”, et de la lutte directe contre
le racisme et le capitalisme..
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