El Salvador (2005-2006): L'Arena se maintient au pouvoir

« El Salvador (2005-2006): L'Arena se maintient au pouvoir Les élections législatives et municipales du 12 mars 2006 ont confirmé la polarisation de la vie politique salvadorienne entre l'Alliance républicaine nationaliste (Arena, droite), au pouvoir depuis seize ans, et l'ancienne guérilla du Front Farabundo Marti pour la libération nationale (FMLN), devenu parti politique après les accords de paix de 1992.

Les deux formations se sont trouvées de nouveau au coude à coude à l'Assemblée : le FMLN a obtenu 32 sièges, contre 34 pour l'Arena.

Celle-ci devra donc compter pour gouverner sur l'appui du Parti de conciliation nationale (10 sièges), le FMLN conservant une minorité de blocage sur les réformes constitutionnelles.

Quant aux élections municipales, elles se sont traduites, au niveau national, par une progression de l'Arena. Mais le FMLN est parvenu à conserver les plus importantes villes, et en particulier la capitale, San Salvador, détenue depuis 1997.

Pourtant, le maire sortant avait quitté le FMLN, à la suite de tensions internes, pour se présenter sous une autre étiquette.

La candidate officielle du FMLN, Violeta Menjivar, s'est imposée de justesse (44 voix d'avance) devant celui de l'Arena, devenant ainsi la première femme élue à la mairie de San Salvador.

L'étroitesse du score a obligé l'Institut électoral à un recompte des voix, suscitant de vives polémiques quant à la transparence de la procédure. Sur le plan économique, la croissance du PIB a été de 2,8 % en 2005.

Ce niveau, faible pour la région, a néanmoins représenté le meilleur résultat enregistré par le Salvador depuis plusieurs années.

Cette croissance a été largement portée par la demande intérieure, alimentée par le niveau des transferts familiaux (plus de 2,8 milliards de dollars en 2005, soit 410 dollars par habitant).

Si les exportations de café ont été soutenues par des cours internationaux élevés, les maquilas, industries d'assemblage contribuant à près de 60 % des exportations, ont été fragilisées par la hausse du prix du pétrole, qui a pesé sur les coûts de fabrication et de transport.

De nombreuses usines ont été contraintes à la fermeture.

En 2005, l'inflation s'est élevée à 6 % et, malgré une importante discipline fiscale, le déficit budgétaire a augmenté, le gouvernement ayant notamment décidé de subventionner les transports publics pour compenser le coût majoré du pétrole. Par ailleurs, la criminalité est restée un sujet extrêmement préoccupant, le Salvador étant affecté, comme ses voisins, par la criminalité des maras (bandes organisées de jeunes).

Enfin, le pays a été touché de plein fouet par le cyclone Stan (5-10 octobre 2005), qui a fait 70 morts, 50 000 réfugiés et plus de 350 millions de dollars de dégâts.. »