El Salvador (1998-1999): Nouvelle victoire présidentielle pour l'Arena

« El Salvador (1998-1999): Nouvelle victoire présidentielle pour l'Arena Le 7 mars 1999, Francisco Flores a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour avec 51,4 % des suffrages.

Candidat de l'Alliance républicaine nationaliste (Arena), le parti de droite au pouvoir depuis 1989, il a distancé le représentant du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN) et ancien dirigeant de la guérilla, Facundo Guardado (29 % des voix).

Ce résultat était attendu, et l'élection a surtout été marquée par un taux d'abstention massif, supérieur à 70 %. La reconversion de la guérilla à la vie politique, à la suite des accords de paix de 1992, s'était pourtant soldée par de bons résultats aux élections législatives et municipales de 1997.

Après avoir emporté la moitié des sièges à l'Assemblée législative et une centaine de municipalités, dont la capitale, le FMLN nourrissait l'espoir de parvenir au pouvoir par les urnes, après avoir vainement tenté douze ans durant de le conquérir par les armes.

Mais les primaires au sein du FMLN ont donné lieu à d'âpres disputes qui ont affaibli et divisé le parti.

A cette occasion, les Salvadoriens ont pu constater que les anciens guérilleros étaient devenus des professionnels de la politique aussi aguerris que les autres.

De surcroît, l'absence de propositions originales pour faire face à la hausse spectaculaire de la violence et pour résoudre les problèmes sociaux a annihilé la campagne du FMLN. F.

Flores, 39 ans, ancien professeur de philosophie formé aux États-Unis, et ancien président de l'Assemblée législative, avait séduit la population en conduisant une enquête sur la corruption au sein de la Banque centrale du pays. Ayant perdu son beau-père assassiné par la guérilla, il incarnait bien la réconciliation nationale conduite par l'Arena - pourtant clairement située à l'extrême droite pendant les années quatre-vingt.

Il pouvait aussi faire valoir un bilan économique abouti en termes de stabilité.

L'inflation, qui avait atteint en 1997 son meilleur taux depuis de très longues années, avec 1,9 %, a été maintenue à 2,5 % en 1998.

La croissance économique a atteint 4 % en 1998, soit une performance à peine supérieure à celle de 1997 (3,7 %).

Ce résultat était imputable notamment aux exportations non traditionnelles, et à la forte hausse des investissements étrangers, notamment dans les secteurs récemment privatisés comme les télécommunications ou la distribution d'énergie.

Les transferts financiers des émigrés salvadoriens installés aux États-Unis ont aussi continué d'augmenter, représentant la première source de devises du pays. La croissance s'est traduite par une légère baisse du taux de chômage (7,2 % en 1998 contre 7,5 % en 1997).

L'ouragan Mitch (fin octobre 1998) a toutefois détruit une partie des cultures et sérieusement affecté les activités d'élevage, avec pour conséquence attendue un ralentissement de la croissance en 1999.

Dès la fin de l'année 1998, les prix s'orientaient à la hausse, faisant s'élever de deux points le taux annuel d'inflation pour 1998.. »