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Doit-on toujours attendre d'une oeuvre littéraire qu'elle nous donne une leçon ?

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Doit-on toujours attendre d'une oeuvre littéraire qu'elle nous donne une leçon ?. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
L'expression « doit-on toujours ? » signifie qu'une action est nécessaire en toutes circonstances, de telle sorte qu'il n'y a aucune exception au caractère obligatoire de sa réalisation.   Par oeuvre littéraire, nous entendons dans un sens général une production de l'esprit humain qui s'incarne dans le langage, quelque soit la forme de celui-ci (vers ou prose, notamment) et qui se distingue des autres productions langagières par différents critères. Nous pouvons en retenir deux principaux : la plurivocité et l'attention portée au style. Alors que les écrits utilitaires et non littéraires n'attachent guère d'attention a la forme et ne se préoccupent que de délivrer un message, l'oeuvre littéraire se distingue au contraire par le fait que sa forme est inséparable de sa signification, et par celui que sa signification n'est jamais univoque puisqu'elle supporte au contraire une pluralité d'interprétations contradictoires et cependant compossibles.   Par « leçon » nous pouvons entendre la délivrance d'une information qui sert valablement à celui qui la reçoit. Cette leçon peut avoir pour but de délivrer a autrui une connaissance qu'il ne détient pas, on parlera alors de leçon éducative. Ou alors cette leçon peut avoir pour but de suppléer à l'expérience d'autrui, en délivrant des informations d'ordre moral sur le monde et l'humanité : on parlera alors de leçon expérientielle.   Si nous posons la question « doit-on toujours attendre d'une oeuvre littéraire qu'elle nous donne une leçon ? » nous entendons par la que dans toutes circonstances, et sans exceptions aucune, notre attente vis-à-vis d'une oeuvre littéraire doit être qu'elle nous délivre une leçon éducative ou expérientielle. Dans un premier temps, nous ne pouvons adhérer à une telle thèse, dans la mesure où l'oeuvre littéraire a souvent été dévalorisée en raison de son caractère mensonger et trompeur. Cependant, ne pouvons-nous pas lui reconnaitre également une fonction éducative, et voir en elle un moyen adéquat de délivrer des leçons d'ordre cognitif et moral (en ce sens l'oeuvre littéraire délivre un savoir sur un contenu précis – historique, culturel…-  mais aussi une information sur l'ordre du monde et les moyens de se garder d'expérience négative) ? Enfin, nous nous demanderons si l'oeuvre littéraire ne peut pas être considérée comme autre chose qu'un moyen de délivrer une leçon : loin de nous apprendre quelque chose, l'oeuvre littéraire a peut être aussi pour fonction de remettre en cause nos certitudes…   La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si l'oeuvre littéraire est nécessairement le moyen de délivrer une leçon d'ordre éducatif et expérientiel ?

« L'expression « doit-on toujours ? » signifie qu'une action est nécessaire en toutes circonstances, de telle sorte qu'iln'y a aucune exception au caractère obligatoire de sa réalisation.

Par œuvre littéraire, nous entendons dans un sens général une production de l'esprit humain qui s'incarne dans lelangage, quelque soit la forme de celui-ci (vers ou prose, notamment) et qui se distingue des autres productionslangagières par différents critères.

Nous pouvons en retenir deux principaux : la plurivocité et l'attention portée austyle.

Alors que les écrits utilitaires et non littéraires n'attachent guère d'attention a la forme et ne se préoccupentque de délivrer un message, l'œuvre littéraire se distingue au contraire par le fait que sa forme est inséparable de sasignification, et par celui que sa signification n'est jamais univoque puisqu'elle supporte au contraire une pluralitéd'interprétations contradictoires et cependant compossibles.

Par « leçon » nous pouvons entendre la délivrance d'une information qui sert valablement à celui qui la reçoit.

Cetteleçon peut avoir pour but de délivrer a autrui une connaissance qu'il ne détient pas, on parlera alors de leçonéducative.

Ou alors cette leçon peut avoir pour but de suppléer à l'expérience d'autrui, en délivrant des informationsd'ordre moral sur le monde et l'humanité : on parlera alors de leçon expérientielle.

Si nous posons la question « doit-on toujours attendre d'une œuvre littéraire qu'elle nous donne une leçon ? » nousentendons par la que dans toutes circonstances, et sans exceptions aucune, notre attente vis-à-vis d'une œuvrelittéraire doit être qu'elle nous délivre une leçon éducative ou expérientielle.

Dans un premier temps, nous nepouvons adhérer à une telle thèse, dans la mesure où l'œuvre littéraire a souvent été dévalorisée en raison de soncaractère mensonger et trompeur.

Cependant, ne pouvons-nous pas lui reconnaitre également une fonctionéducative, et voir en elle un moyen adéquat de délivrer des leçons d'ordre cognitif et moral (en ce sens l'œuvrelittéraire délivre un savoir sur un contenu précis – historique, culturel…- mais aussi une information sur l'ordre dumonde et les moyens de se garder d'expérience négative) ? Enfin, nous nous demanderons si l'œuvre littéraire nepeut pas être considérée comme autre chose qu'un moyen de délivrer une leçon : loin de nous apprendre quelquechose, l'œuvre littéraire a peut être aussi pour fonction de remettre en cause nos certitudes… La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si l'œuvre littéraire est nécessairement le moyende délivrer une leçon d'ordre éducatif et expérientiel ? I.

L'œuvre littéraire ne saurait nous donner une leçon, car elle ne forme que des simulacres des choses a.

L'œuvre littéraire ne nous apprend rien, car elle ne nous fait pas connaître les réalités qu'elle représente Si l'œuvre littéraire nous apprend quelque chose, alors elle est non seulement l'activité pratiquée par quelqu'un quidétient un savoir (il faut le posséder soi même pour pouvoir le délivrer aux autres) en même temps qu'il est unmoyen d'accroître chez autrui la somme de ses connaissances.

C'est précisément contre ces deux présupposés ques'élève Platon dans La République : non seulement l'artiste ne détient pas le savoir de ce qu'il représente (il peut décrire la production d'un menuisier, sans rien connaître à l'art du menuisier) ; mais les produits de son activité nedélivrent aucune connaissance.

En effet, l'œuvre d'art est éloignée « de trois niveaux de ce qui est réellement » (La République, Livre X, 598b).

Car Platon distingue entre trois niveaux de réalité : ce qui est réellement (la formeintelligible) ; le phénomène existant (celui que nous apercevons de manière sensible) ; et le simulacre (la copieartificielle du phénomène existant).

Pour Platon, l'œuvre littéraire en particulier et l'art en général ne nousapprennent rien, car ils ne produit que des faux semblants.

Comme nous le lisons dans la République : « L'art de l'imitation est assurément loin du vrai, et apparemment, s'il s'exerce sur toutes choses, c'est parcequ'il ne touche qu'à une petite partie de chacune, et qui n'est qu'un fantôme.

Ainsi le peintre, affirmons-nous,nous peindra un cordonnier, un menuisier, les autres artisans, alors qu'il ne connaît rien à leur art.

Cependant,pour peu qu'il soit bon peintre, s'il peignait un menuisier et le leur montrait de loin, il pourrait tromper au moinsles enfants et les fous, en leur faisant croire que c'est véritablement un menuisier ».

La République, Livre X, 598b. Ce que nous dit Platon du peintre est valable aussi pour l'écrivain qui se chargerait de décrire dans son œuvre l'artdu menuisier : il ne produirait lui aussi qu'un simulacre, sans délivrer aucune leçon sur l'art véritable de l'artisan.. »

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