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DISSERTATION sur le personnage de roman selon une citation de François Mauriac

Publié le 17/05/2020

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« DISSERTATION sur le personnage de roman selon une citation de François Mauriac (sujet CAPES 2004) Introduction et développement synthétique____________________________________________________________ _________________ Introduction Depuis le roman épique, la conception du personnage a considérablement évolué d'une figure emblématique jusqu'à une individualité plus marquée, dotée auXIXème siècle, par le roman réaliste, de tous les attributs d'une personne réelle.Les personnages sont les « personnes » fictives d'une œuvre littéraire et ils sont aussi le « moteur » de la fiction romanesque ; c'est avec eux que nous pouvonsmesurer le degré de vraisemblance et d'authenticité qu'il faut leur accorder.

Le romancier se fait alors « peintre » de la vie en esquissant des personnages plus oumoins singuliers ; fidèles ou non à l'image de la réalité.Ainsi François Mauriac, romancier, essayiste et critique littéraire, affirme dans son ouvrage intitulé Le Romancier et ses personnages en 1933 : « (…) En un mot,dans l'individu, le romancier isole et immobilise une passion, et dans le groupe, il isole et immobilise un individu.

Et, ce faisant, on peut dire que ce peintre de la vieexprime le contraire de ce qu'est la vie : l'art du romancier est une faillite.

» Nous pouvons dire que la citation opère par « emboîtements » successifs.

Il y a différentsniveaux : le romancier isole et immobilise dans un individu « une passion » et en plus de cela, il isole et immobilise celui-ci dans un « groupe ».

Nous avons ici undouble mouvement avec l'anaphore des verbes « isoler » et « immobiliser » : celui de « l'isolation » et de la sélection.

François Mauriac compare ici le romancier avecun « peintre ».

Son ambition est de « peindre la vie ».

En affirmant cela, il nous renvoie à une tradition ancienne qui a trouvé avec Balzac, auteur du XIXème siècle,son expression la plus systématique.

En effet, ce dernier désirait que les lecteurs retrouvent dans ses œuvres, non seulement des personnalités, des passions, descaractères, des vices ou des vertus, mais aussi une image renvoyant à la société de son époque.

Selon François Mauriac, cette « ambition » aboutirait à un échec :« l'art du romancier est une faillite ».

Cela est explicable par le fait que le « romancier » opère des choix ; il sélectionne un individu parmi un groupe et desinformations le concernant.

Alors que la vie confronte des individus les uns aux autres (« le groupe ») , le romancier choisit lui-même « d'isoler » un individu parmiceux-ci et il le fait devenir le héros de son roman.

Cependant, cet individu ne l'intéresse pas « tout entier ».

Le romancier sélectionne ce qui peut justement attirerl'attention ; une partie « limitée » du personnage qui se veut être une passion « dominante » qui déterminera sa personnalité et son évolution dans l'œuvre.

Nousdevons faire face à un double problème qui est, d'une part, l'étroitesse du cadre social dans lequel est plongé l'individu et, d'autre part, la prédominance excessive decet individu « héros ».

Ainsi, c'est une illusion que de prétendre que le roman est à l'image de la vie selon Mauriac ; il est justement contraire à celle-ci.

Il sous-entendque le romancier n'est capable de fournir qu'une vision éclatée et partielle du monde .Le personnage de roman ,« isolé » et « figé » dans sa propre personnalité, est-il vraiment à l'image de ce qu'est la vie ou n'est-il qu'un être fictif « déformé » et inventéde toute part par le romancier ?Dans une première partie, nous verrons que l'art du romancier est une faillite dans le sens où le personnage est « déformé » par celui-ci ; il ne représente pas en soi cequ'est vraiment la vie et reste un « être » fictif.

Ensuite, nous montrerons que le romancier peut toutefois choisir, par le biais de l'écriture, d' « éloigner » sonpersonnage de la fiction ; celui-ci peut donner une image plus ou moins proche de la réalité .

Enfin, nous analyserons le fait que même si le personnage est un êtreappartenant à la « fiction » du roman, il permet néanmoins de créer un lien de proximité avec le lecteur et ainsi avec le romancier. I) L'art du romancier est une faillite : le personnage de roman n'est pas ,en soi, à l'image de la réalité ; il est « déformé » par le romancier et reste un être « fictif ». Le personnage est une donnée essentielle de la fiction romanesque.

Il appartient au monde imaginaire crée par le romancier.

Selon Mauriac , celui-ci fait de sonpersonnage un être « isolé »(individu isolé et détaché au sein d'un groupe), déterminé par une passion qui fait de lui un stéréotype (figure universelle , typearchétypal).Il exprime ainsi le contraire de ce qu'est la vie dans le sens où il manque d' « opacité » (de personnalité, de « caractère » ; c'est un être « fade ») ; il n'estpas à l'image du réel .

Le romancier opère par choix dans l'esquisse de son personnage .

Celui-ci finit par manquer de crédibilité face au lecteur … A) Le personnage « isolé » au centre du roman :* Romancier choisit d' « immobiliser » par l'écriture un individu, un personnage, dans le roman.

Celui-ci devient le « pivot » de l'action romanesque et de l'intrigue.Tout converge autour de lui ( ex : évolution du personnage de Frédéric Moreau et son périple « amoureux » pour conquérir Mme Arnoux , dans L'éducationsentimentale de Flaubert)* Héros éponyme le plus souvent (ex: Le père Goriot de Balzac, Manon Lescaut (L'abbé Prévost) , La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette , Adolphe deBenjamin Constant).* Il est au premier plan et les autres personnages s'effacent face à lui ; ils ne sont là que dans un but purement pratique ou esthétique ( par exemple ils sont là pouraider le héros, pour l'empêcher d'évoluer, pour lui faire obstacle etc.) Ils n'ont pas un grand rôle dans le déroulement de l'intrigue (ex : Dans la Religieuse de Diderot,la supérieure de Moni éprouve de l'amitié pour l'héroïne Suzanne Simonin ; elle est d'une grande bonté avec elle et lui procure une aide précieuse dans l'épreuve) B) Un personnage devenu un « stéréotype » sous la plume du romancier, bien loin de la réalité :* Le romancier « isole » dans un personnage un trait de personnalité, un caractère, une passion ou un vice et c'est ce qui fait de lui un personnage « archétypal » quele lecteur mémorisera facilement ( ex : La princesse de Clèves est réputée pour sa grande vertu ; elle ne cède pas face à la passion qui la lie au duc de Nemours ; lepersonnage de Jeanne dans Une Vie de Maupassant est accablé de désillusions et fait preuve de passivité et de naïveté , le père d'Eugénie Grandet = l'avarice )* Le romancier exagère ce « trait » de personnalité , cette passion ou ce vice ; il procède par grossissement (voir parfois caricature).

Il « hypertrophie » un traitparticulier chez le personnage et le réduit à celui-ci , personnage sans « nuances » ( ex : personnages de Rabelais qui sont caractérisés par leur très grand appétit :Pantagruel , Gargantua ) .* Le personnage n'est plus à l'image des êtres que nous pouvons trouver dans la réalité .

Il est en quelque sorte « résumé » , ce n'est plus un personnage complexe (cf.

« L'essentiel dans la vie n'est jamais exprimé » = Mauriac )* Personnage manque d' « opacité » cf.

critique de Nathalie Sarraute dans L'Ere du soupçon : Il ne procure donc plus rien au roman (remise en question du statut depersonnage dans le Nouveau Roman au XXème siècle). C) Le manque de crédibilité des personnages* Selon Nathalie Sarraute, il n'y a plus de réalité psychologique dans le personnage (dans l'Ere du soupçon)* Le lecteur ne « croit plus » au personnage et donc à son histoire.

Il n'est pas « intéressé » par les stéréotypes .Histoire n'est plus aussi attrayante qu'avant.

Pas desurprises ni de suspens dans la découverte du personnage.* Le personnage n'est que la pâle figure d'un autre ( ex : Nous pouvons comparer les amoureux passionnés tels que le chevalier des Grieux et Adolphe.) Personnagespeuvent être des figures interchangeables.* Il n'y a plus de personnages singuliers à l'image des « être humains » qui ont tous une personnalité, un caractère, une physionomie, une passion et un vice différents. Ainsi, le romancier « fabrique » , en opérant des choix, un personnage.

Il ne sélectionne que ce qui l'intéresse .

Le personnage est « isolé », au centre du roman, lesautres personnages sont effacés et ne sont là que pour le faire avancer ou pour lui faire obstacle.

De plus, il est gouverné par une passion ou un vice qui fait de lui un« stéréotype », un être de fiction loin de la vie réelle , manquant d' « opacité ».

Il présente une existence figée.

Cependant, le romancier peut toutefois choisird'éloigner son personnage de la fiction , de le rendre un peu plus « vivant » , à l'image de la réalité , ce qui implique une démarche particulière. II) Le romancier peut toutefois accepter d'éloigner ses personnages de la fiction, de faire d'eux des êtres qui seraient à l'image de ce qu'est la vie (effet detransposition du réel) Le personnage de roman est certes un être de papier mais il peut donner au lecteur l'illusion de faire partie du monde réel.

Pour que cette illusion opère, celui-ci doitcroire à l'existence même du personnage.. »

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