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Dissertation, l’Oeuvre, un roman de l’échec

Publié le 11/10/2023

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« 4GY7 FR Simon, Malik et Alexis Émile Zola, l’Œuvre ; Dissertation, travail de groupe Sujet 5 « L’Œuvre, un roman de l’échec.

» Au XIXème siècle, Paris était le cœur battant de l'art et de la culture, attirant des artistes de tous horizons pour participer à ce qui semblait être une révolution artistique.

De nouveau mouvement pictural et littéraire voient le jour comme l’impressionnisme et le naturalisme. Cependant, derrière la fantaisie du moment et le succès tant convoité se cachait une réalité plus sombre : l’échec, souvent inévitable et qui pouvait ruiner une carrière et même une vie. C’est dans ce contexte que s’inscrit le quatorzième roman des Rougon-Macquart d'Émile Zola : l’Œuvre, publié en 1886.

En effet, ce roman explore la complexité de l’échec au sein de la ville lumière et d’un siècle mouvant.

Dès lors nous pouvons nous questionner sur les différentes manifestations de l’échec dans le roman naturaliste de Zola précédemment cité ou en d’autres termes, quelles sont les nombreux résultats négatifs des tentatives entreprises par les personnages au sein de l’ouvrage littéraire alliant personnage fictifs et inspirés du réel dans lequel ils sont présentés par leurs caractéristiques et leur milieu social.

Ainsi organiserons-nous notre réflexion en analysant tout d’abord les différents échecs des personnages dans le cadre professionnel de leur vie, notamment les nombreux échecs artistiques de Claude puis nous nous pencherons sur la manière dont l'échec s'immisce également dans la sphère privée des différents personnages, affectant leurs relations et leur vie sociale. Les échecs qui apparaissent chez les personnages de l’Œuvre se présentent tout d’abord dans le cadre professionnel de leur vie. Claude, le protagoniste de l’histoire, est perpétuellement soumis aux échecs de ses tentatives artistiques.

Les idées lui apparaissent mais la réalisation lui échappe encore, il en ressort donc une personnalité chaotique.

Zola, par l’intermédiaire d’une figure inspirée de son ami Paul Cézanne, crée le personnage qu’est Claude Lantier.

Une figure qui prendra le rôle de l’artiste incompris, constamment réduit aux échecs de ses tentatives artistiques.

La volonté de Claude à imposer une « nouvelle » vision de la peinture, passe par son acharnement sans relâche, qui le mène souvent vers sa propre frustration.

Il tente de gommer les banalités artistiques afin de se démarquer, mais son art innovateur sera très rapidement perçu comme inadapté.

C’est ainsi que ses tentatives vont le diriger tout droit vers l’échec de son ambition créatrice.

Il est possible de le percevoir dès son premier tableau, où Claude fait immerger ce fantasme de la 4GY7 FR Simon, Malik et Alexis chair féminine.

La figure qu’il cherche inutilement pour ce tableau, Plein Air, il l’a trouvé en Christine Hallegrain, dont la nudité qu’il a pu entrevoir lui paraît idéale.

En effet, cette première toile, une œuvre qui reprend avec quelques modifications, la composition du Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet, cause à Claude de nombreuses difficultés lors de sa réalisation.

Il tente par tous les moyens de trouver cette forme, cette couleur, ce trait qui complètent son tableau comme il l’imagine.

Lors de multiples essais, il ne parvient pas à trouver cette composition idéale dont il serait satisfait.

Il se retrouve donc plongé à de multiples reprises dans un profond agacement.

Ses pulsions le conduisent « d’un élan, dans une crise de folle rage » (II, p.114) à « se jeter sur sa toile, pour la crever du poing » (II, p.114) et il ira jusqu’à se reprocher « Aussi, tonnerre de Dieu ! Est-ce qu’on plante la tête d’une femme sur le corps d’une autre !...

Je devrais me couper la main » (IV, p.189).

Étant perçu comme le début de son désespoir artistique, ces échecs à répétitions apparaîtront tout au long du roman.

Après le séjour à Bennecourt de Christine et Claude, avant même le troisième salon, « une année, deux années s’écoulèrent, sans que le tableau aboutît, presque terminé parfois, et le lendemain gratté, entièrement à reprendre » (IX, p.349).

Il recommence sans cesse certains éléments de sa toile mais son œuvre est inéluctablement présentée comme un futur échec.

La réalisation idéale lui échappe encore, il ne parvient toujours pas à exprimer ses pensées de la manière dont il souhaite « puisqu’il était incapable de grands labeurs » (IX, p.336-337).

L’écart entre l’idéal artistique que Claude se représente dans l’imaginaire et l’incapacité à peindre cet idéal, explique cet acharnement sans succès dont il est/sera victime. Ce trouble de l’inspiration, cette douleur à la création que Claude subit de manière répétitive, le mène tout au long du livre vers des échecs cycliques.

Il cherche péniblement cette couleur qui n’apparaît pas, cette figure qui ne se laisse pas dessiner, ces nuances qui ne font que se dégrader, pour en arriver à des retouches qui se succèdent infiniment sans pour autant parvenir au résultat attendu.

Une impuissance créatrice frappe donc le peintre qui anéantit son estime artistique à chaque coup de pinceau.

Claude « dans un de ces jours de défaite où il fuyait son tableau manqué » (IX, p.355) commence à ressentir une forte redondance d’incapacité à créer les choses de la manière dont il l’imagine.

Une fois de plus, ses émotions l’emportent « puis, aveuglé de rage, d’un coup de poing terrible, il creva la toile » (IX, p.351). Une ultime pulsion ramène Claude devant son tableau, et dans son élan exaspéré de créateur, il se met à la tâche une dernière fois.

Plongé dans son effervescence artistique, Claude ne « reconnaît » même plus sa femme, qu’il avait réduit au simple rôle de modèle.

Lorsqu’il peint ce dernier tableau, il se retrouve plongé dans une passion qui l’isole de toutes les réalités extérieures.

Pris de furie dans son exaltation, il peint une femme nue, fleurissant son sexe 4GY7 FR Simon, Malik et Alexis d’une rose mystique.

Il se retrouve happé dans ce fantasme illusoire qui n’était borné d’aucune limite.

Une seule prise de distance lui suffit pour se rendre compte qu’« il avait peur de son œuvre » (XII, p.470).

Tout de suite repris dans sa rage de création, plus il s’acharnait, plus l’incohérence augmentait.

En effet, Claude avait atteint le paroxysme de son échec artistique.

La question était ; « puis-je vivre encore, si le travail ne veut plus de moi » (XII, p.473) mais malgré sa persévérance, il termine par accepter la fatalité de son destin et se délivre à l’échec.

N’ayant été capable de faire triompher cette passion du réel, poussée jusqu’à l’analyse scientifique, Claude a été logique en avouant son impuissance face à cet ultime échec, Claude mourrait « pendu à la grande échelle, en face de son œuvre manqué » (XII, p.476).

Malgré ses tentatives manquées, Claude échoue également dans l’exposition de ses œuvres.

Elles se retrouvent constamment dans le salon des refusés.

Mais une fois avoir réussi à exposer une de ses œuvres dans le vrai salon, personne n’y prête attention.

En effet, les difficultés à s’inscrire dans un siècle artistique, sans choquer le grand public, demeure encore difficile.

Les représentations artistiques qui ne parviennent pas à s’inscrire correctement dans les mœurs du mouvement en question, sont aussitôt rejetées.

Zola l’exprime parfaitement par l’intermédiaire d’un avant-gardiste qui n’est autre que son personnage Claude Lantier.

Il pourrait être qualifié comme le génie incompris des peintures dans l’Œuvre.

Il peut également être caractérisé comme un peintre novateur voué à l’échec, plongé dans l’effervescence artistique de son siècle.

Claude aime exposer sur ses toiles, la vie telle qu’il la perçoit de manière naturelle voir même scientifique.

Cependant cette méthode s’oppose radicalement au mouvement plutôt « classique » dans lequel il devrait s’inscrire pour ne pas choquer.

Sa vision « révolutionnaire » le dirigera donc à de multiples reprises vers l’échec car il considère que « le public ne comprendra pas » (II, p.108).

Son travail est loin de rejoindre les pratiques artistiques de son époque et heurtent souvent la sensibilité de la plupart de ses contemporains. Le peintre poursuit cependant sa voie et ses œuvres sont de manière récurrente sujet d’opposition.

Certains de ses amis reconnaissent véritablement en lui son talent mais le grand public s’oppose incontestablement de lui offrir toute reconnaissance.

L’art qu’il propose dans son contexte est donc perçu comme inadapté et même parfois comme trop ouvert.

Son parcours professionnel depuis le début de l’histoire est donc intimement lié à l’échec.

Lors de différents salons, les œuvres de Claude sont refusées de manière rédhibitoire.

Dès le premier salon des refusés « où allait être exposée son œuvre, repoussée par le jury du Salon officiel » (V, p.193), Plein Air provoquera beaucoup de moqueries.

Malgré la satisfaction de Claude envers son œuvre avant de l’avoir envoyée au salon, une fois face à elle, il ne la reconnait plus.

Il est tout de même content de certains éléments mais l’avis du public fait de son tableau 4GY7 FR Simon, Malik et Alexis un échec ahurissant, « C’était de son tableau qu’on riait » (V, p.205).

Les critiques n’étaient pas forcément tournées vers Claude mais indirectement sur cette femme, qui n’est autre que Christine car «.... »

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