Dissertation Langage Philosophie: Le langage nous trahit-il ?
Publié le 13/03/2025
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«
Le langage nous trahit-il ?
Introduction :
Demander si le langage peut nous trahir, c’est personnifier le langage, et donc lui conférer une
certaine indépendance par rapport à nous qui l’utilisons.
Mais si on peut personnifier la
raison, en tant qu’elle a des exigences propres qui se distinguent des exigences de mes désirs
sensibles, est-ce que cela a un sens de personnifier le langage ? Le langage n’a aucune
exigence en propre.
Il est entièrement au service de la pensée qui l’utilise comme un
instrument pour se communiquer.
Mais, précisément, qu’est-ce qu’un traître ? C’est
quelqu’un qui, étant à mon service, ne mérite pas toute la confiance que j’ai placé en lui, soit
parce qu’il me fait défaut quand j’ai besoin de lui (mes forces me trahissent), soit parce qu’il
se met au service de quelqu’un d’autre en allant contre mes objectifs (être un traître à la
patrie).
Nous avons peut-être ici une piste de recherche : à quelle puissance le langage va-t-il
prêter ses services et ainsi me trahir ?
Nous verrons donc, dans une première partie si le langage peut me faire défaut, et, dans une
seconde partie, s’il peut se mettre au service d’une puissance en moi, qui n’est pas moi.
I.
Quand le langage me fait-il défaut ?
Remarque : on ne peut pas attribuer au langage la responsabilité du mensonge, de la fausse
promesse, ou de la confusion de la pensée.
Dans tous ces cas, le langage est le reflet fidèle de
la pensée, et remplit donc son rôle d’instrument docile de la pensée.
C’est celui qui me ment
délibérément qui me trahit, non son langage.
D’autre part, que le langage me soit
indispensable ne prouve pas qu’il ne me trahisse de temps à autre.
Il n’est pas besoin que le
langage me trahisse systématiquement, mais seulement quelquefois, pour que je puisse dire
qu’il est un traître.
Le langage me fait défaut quand je veux exprimer mes sentiments (cf.
Bergson).
Il travestit
ma pensée, ma véritable vie spirituelle, en en donnant une image affaiblie ou déformée.
Il y a
donc des pensées que le langage ne me permet pas d’exprimer.
Il y a des textes en langue
étrangère que je puis parfaitement comprendre mais qu’il m’est impossible de traduire
adéquatement en français : « tradutore traditore ».
Le traducteur trahit la pensée, disent les
italiens.
Mais ne faut-il pas, alors, distinguer expression des sentiments (subjectifs, personnels,
changeants) et expression de la pensée rationnelle (objective, universelle).
Est-il aussi
difficile, par exemple, de traduire un ouvrage scientifique que de traduire un recueil de
poésie ? Le langage ne constitue pas un obstacle à l’expression de la pensée rationnelle :
mieux, il est la véritable épreuve de la pensée rationnelle.
C’est à dire qu’un raisonnement qui
ne peut s’exprimer correctement n’est pas un raisonnement clair.
C’est ce qui fera dire à
Hegel « Ce qu’on nomme l’ineffable n’est autre chose que le non-vrai, ce que simplement on
s’imagine » (Phénoménologie de l’Esprit).
De même, pour Saussure, nous ne pensons qu’à
travers des différences conceptuelles que nous offre la langue, nous ne pensons qu’à travers la
langue.
Penser ce qui n’a jamais été pensé, c’est créer de nouveaux mots ou changer le sens
des mots.
La pensée d’un....
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