DISSERT: La vérité est-elle une illusion .

« Ordinairement, la vérité est assimilée à ce qui est commun avec la réalité, mais que faut-il entendre par réalité ? et ne confond-on pas la réalité et notre perception de celle-ci ? Ces interrogations nous amènent à nous demander : la vérité est-elle une illusion ? Ou autrement dit, la vérité existe-t-elle ? Pouvons-nous l’atteindre ? Difficile de répondre à cette question puisque l’essence même du problème vient de la difficulté voir de l’impossibilité à définir le terme. Etymologiquement, le mot vérité vient du latin « veritas » un dérivé de « verus », qui signifie vrai.

Par conséquent, la première définition que l’on pourrait donner à ce terme est un caractère de ce qui est vrai.

Mais comment savoir que ce qui est dit « vrai » est véritablement vrai ? Nous pourrions simplement définir ce qui est vrai par une correspondance entre une représentation et la réalité.

Les déflationnistes, comme le philosophe Frege, réfutent cette thèse qui est, d’après eux, impossible puisque cette représentation c’est-à-dire une image mentale n’est pas de la même nature que le réel, ce n’est pas comparable.

Ils affirment alors que la vérité ne peut faire l’objet d’une définition.

Mais la vérité est bien définissable, elle a du sens, puisque dire « il est vrai que tu as raison » et « tu as raison » n’a pas le même sens.

Ainsi, la vérité est un terme dur à définir, chaque personne a son avis sur la définition de la vérité.

L’illusion, du latin « illisio » issus du verbe « ludo » qui signifie « jouer » ou « se jouer de », est couramment définit par fausse apparence matérielle ou morale qui, en nous faisant voir les choses autrement qu'elles ne sont, semble se jouer de nos sens ou de notre esprit, est ici comparé à la vérité.

Mais ces deux mots : vérité et illusion sont-ils comparables ? Pour répondre à cette question nous verrons dans un premier temps, une vision sceptique de la vérité, à savoir que la vérité n’est pas une illusion, deuxièmement, nous verrons que la vérité est une illusion d’après les relativistes.

Finalement nous étudierons le rapport entre la science et la vérité. Premièrement les sceptiques affirment que la vérité n’est pas une illusion.

Le scepticisme est une doctrine selon laquelle l’esprit humain ne peut atteindre aucune vérité générale, qui nie la possibilité de la certitude, les sceptiques doutent de tout et adoptent une attitude critique à tous égards.

Cette doctrine s’oppose au dogmatisme, une attitude intellectuelle qui s’appuie sur des certitudes inébranlables et rejette le doute ou la critique. Certains philosophes se plaisent à vouloir trouver l’argument du vrai, c’est-à-dire l’argument qui prouverait la véracité d’une théorie.

Le philosophe, du IIe siècle, Sextus Empiricus, a écrit dans l’ouvrage Esquisses pyrrhoniennes où il expose la doctrine sceptique que « celui qui dit qu’il existe quelque chose de vrai n’emportera pas la conviction s’il le dit sans démonstration, à cause du désaccord, et s’il veut apporter une démonstration et qu’il convient qu’elle est fausse, il n’emportera pas la conviction, mais s’il dit que la démonstration est vraie, il tombe dans l’argument du diallèle, et on lui demandera aussi une démonstration de ce que cette démonstration est vraie, et une autre pour celle-là, à l’infini».

Par cette thèse, il affirme que si une proposition est vraie, il faut alors le prouver, si cette preuve admet que la proposition est fausse alors elle est fausse mais si au contraire elle admet qu’elle est vrai alors il faudra démontrer que cette preuve est vraie, et ainsi de suite.

Alors, il démontre que la justification de la vérité n’est qu’un cercle vicieux sans fin, il est impossible de prouver que l’argument du vrai est vrai.

Ainsi, il ne considère donc pas la vérité comme illusion, mais que la prétention de la trouver en est bien une.

D’une façon générale, on ne peut définir le critère de la vérité car, pour être sûr qu’il est bien ce critère, il faut déjà disposer du critère de la vérité.

On ne peut donc à fortiori jamais être certain d’être dans le vrai. Mais d’autres philosophes réfutent cette thèse et prônent la doctrine du caractère manifeste de la vérité.

C’est le cas du philosophe néerlandais Baruch Spinoza du XXe siècle.

En effet, au XXe siècle les progrès scientifiques sont nombreux et l’espoir de trouver la vérité de plus en plus fort. Spinoza affirme que « la vérité est norme d’elle-même et du faux » dans son œuvre Ethique publiée. »