dissert
Publié le 22/05/2020
Extrait du document
«
Quelques questions pour vous aider dans votre travail au brouillon :
(1.) / travail de compréhension du sujet : ♦ Analyser l’expression « peut-on » pour préciser le sens du pb posé et cerner alors
différents axes de réponse.
♦ Identifiez 3 conceptions distinctes de la notion de bonheur et montrez dans quelle mesure elles
semblent impliquer ou non : d’une part la liberté d’action et d’autre part la liberté de penser.
♦ L’expression « sans » indique qu’il
convient de se demander si la liberté est une condition nécessaire au bonheur.
Demandez-vous dans quelle mesure elle peut l’être
et si elle est alors une condition suffisante.
Précisez à chaque fois de quel type de liberté et de quelle forme de bonheur vous
parlez.
Puis demandez-vous dans quelle mesure la liberté peut, à l’inverse, être considérée comme une entrave au bonheur.
S’agit-
il alors d’un bonheur collectif ? Individuel ? ♦ Dans quelle mesure peut-il y avoir ou non une opposition entre la recherche de son
bonheur et celui des autres ?
(2.) / travail de pb° : ♦ Lorsqu’on assimile bonheur et possibilité de jouir de multiples plaisirs, dans quelle mesure la liberté
d’action joue t-elle un rôle fondamental ? Mais une telle liberté est-elle possible, de fait ? En outre, s’agit-il véritablement de
liberté si le sujet est « soumis » à ses désirs ; et par là-même aux événements et aux autres ? Qu’en est-il alors du bonheur auquel
l’homme pourrait accéder par ce biais ? ♦ Dans quelle mesure l’existence de lois peut-elle être considérée comme une entrave à la
liberté mais une condition de possibilité de l’accès à une certaine tranquillité d’esprit ? Pourquoi pourrait-on penser qu’une telle
idée doit être remise en question ? ♦ Est-il fondé d’opposer nécessité, liberté et bonheur ? ♦ Entre la liberté d’action et la liberté de
penser, y a-t-il une hiérarchisation à opérer ? Laquelle et pourquoi au regard de l’accès à une véritable liberté ? Et au regard de
l’accès au bonheur ? ♦ Le sujet présuppose que le bonheur serait la fin et que la liberté serait un moyen pour accéder à cette fin
suprême.
Ds quelle mesure ce présupposé peut-il ou non être remis en Q° ? Quelle en st les conséquences au regard du lien entre
bonheur et liberté ?
Quelques textes ou références qui pourront vous être utiles
" Nous avons la belle t a b l e de Crantor : il fait comparaître aux jeux olympique la Richesse , la Volupté [=plaisir intense des sens], la
Santé , la Vertu ; chacune demande la pomme.
La Richesse dit : « C'est moi qui suis le souverain bien, car avec moi on achète tous
les biens».
La Volupté dit : «La pomme m'appartient, car on ne demande la richesse que pour m'avoir».
La Santé assure que sans
elle il n'y a point de volupté, et que la richesse est inutile.
Enfin la Vertu représente qu'elle est au-dessus des trois autres, parce
qu'avec de l'or, des plaisirs et de la santé, on peut se rendre très misérable si on se conduit mal.
La Vertu eut la pomme.
La fable est
très ingénieuse, mais elle ne résout point la question absurde du souverain bien .
La vertu n'est pas un bien , c'est un devoir ; elle
est d'un genre différent, d'un ordre supérieur.
Elle n' a rien à voir aux sensations douloureuses ou agréables .
L'homme vertueux
avec la pierre et la goutte [ce sont deux mal adies douloureuses] , sans appui, sans amis, privé du nécessaire, persécuté, enchaîné par
un tyran voluptueux qui se porte bien, est très malheureux ; et le persécuteur insolent qui caresse une nouvelle maîtresse sur son lit
de pourpre est très heureux .
Dites que le sage per sécuté est préférable à son insolent persécuteur; dites que vous aimez l'un, et que
vous détestez l'autre ; mais avouez que le sage dans les fers enrage.
Si le sage n'en convient pas, il vous trompe, c'est un charlatan.
Voltaire, Dictionnaire philosophique, article Souverain Bien (1764)
« Incontestablement, l'être dont les facultés de jouissance sont d'ordre inférieur [= les jouissances liées aux sens ], a les plus grandes
chances de les voir pleinement satisfaites ; tandis qu'un être d'aspirations élevées sentira toujours que le bonheur qu'il peut viser, quel qu'il
soit (le monde étant fait comme il est) est un bonheur imparfait.
Mais il peut apprendre à supporter ce qu'il y a d'imperfections dans ce bonheur, pour
peu que celles-ci soient supportables ; et elles ne le rendront pas jaloux d'un être qui, à la vérité, ignore ces imperfec tions, mais ne les ignore que
parce qu'il ne soupçonne aucunement le bien auquel ces imperfections sont attachées.
Il vaut mieux être un homme insatisfait qu'un porc
satisfait ; il vaut mieux être Socrate [ philosophe grec : Il ph ilo soph ait e n in te rro g e a n t s es c on c ito ye n s , le u r m o n tra n t p a r se s q u e s tio n s q ue le u rs s av o irs
étaient illusoires.
Il affirmait qu'il vaut mieux subir l'injustice que la commettre.
Ce qu'il a pratiqué puis que, condam né à m ort par les A théniens , il a refusé
d'avoir la vie s a u v e p o u r n e p a s e n fre in d r e le s lo is d e s o n p a y s ] insatisfait qu'un imbécile satisfait.
Et si l'imbécile ou le porc sont d'un avis
différent, c'est qu'ils ne connaissent qu'un côté de la question : le leur.
L'autre partie, pour faire la comparaison, connaît les deux côtés. »
Mill, L’Utilitarisme
On dit, je le sais qu’un pouvoir supérieur [cad les lois, dont la force de « contrainte » repose sur le pouvoir exécutif] peut nous
enlever la liberté de parler ou d’écrire, mais pas du tout la liberté de penser .
Mais penserions-nous donc beaucoup et quel serait
la justesse de nos pensées, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en communauté avec d’autres qui nous font part de leurs
pensées et auxquelles nous communiquons les nôtres? On peut donc bien dire que le pouvoir extérieur [dès lors qu’il y a société
civile, il y a création d’un Etat, et donc pouvoir extérieur] qui enlève aux hommes la liberté de communiquer publiquement leurs
pensées leur ôte aussi la liberté de penser » Kant, « Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée »
Kant montre ici qu’il est faux de croire que la liberté de penser ne peut être atteinte par un pouvoir extérieur ; il ne s’agit là que
d’une apparence de courte vue car la pensée même ne gagne en rigueur, en clarté, en justesse, en étendue cad en liberté que sous la
condition d’un débat public .
En fait, ce n’est qu’à cette condition que la pensée peut progresser vers plus de lumière et de rigueur.
En effet, nous pouvons constater que : -nous n’allons bien souvent au bout d’une réflexion et ne la concevons rigoureusement
que si nous lui donnons une forme accessible à tout autre
- nous ne peaufinons nos arguments et n’étayons notre raisonnement que pour le rendre acceptable pour tout autre et le
défendre contre les faiblesses que le dialogue peut justement faire apparaître.
Þ Si le débat public est interdit par la loi, alors il y a de fortes chances que je ne puisse pas réellement penser par moi-même (du
moins, cela est plus difficile) car rien ne m’incitera à reconnaître les imperfections ou les erreurs de ma pensée ; rien ne me
poussera à « peaufiner » mes arguments et donc à me les rendre parfaitement clairs à moi-même
Ainsi, l’existence de débat public ne peut que favoriser la pensée libre, et son absence (ou son refus), la rendre très difficile
Pistes de réflexions : - Analyser et comparer les positions de Hobbes et de Rousseau concernant les fondements de la société
civile (cf aliénation de sa liberté pour gagner paix civile et sécurité pour Hobbes ; et contrat social pour que l’existence de lois
communes aille de paire avec la création d’une liberté civile).
La sécurité et un certain bien être matériel sont-ils des conditions
suffisantes au bonheur ? Pourquoi pouvons-nous le penser ? Qu’est-ce qui pourrait nous conduire à remettre en Q° une telle idée ?
- reprenez le texte de Kant donné à la fin du cours sur le bonheur.
Dans ce texte, quel est le RL qui unit
liberté et bonheur ? Le bonheur absolu peut-il être atteint ? Est-ce à dire que nul bonheur ne soit accessible à l’homme ?.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dissert SES: travail et intégration
- Leroy dissert
- Philosophie dissert sur la vérité et science - DM : Ce qui est vrai est-il toujours vérifiable ? (plan)
- perdre son temps dissert
- Methodo dissert philo