DESIR:

« DÉSIR: I. Platon, Le Banquet : Le désir comme manque et élévation de l’âme Idée principale : Dans Le Banquet, Platon met en scène plusieurs discours sur l’amour.

Celui de Socrate, rapportant les paroles de Diotime, propose une théorie du désir fondée sur l’idée de manque et d’élévation vers le Beau. Points essentiels : ● Le désir est défini comme ce que l’on n’a pas, ce dont on manque : il suppose une insatisfaction. ● On ne désire pas ce que l’on possède déjà, ni ce dont on est totalement privé (car on ne peut pas le concevoir). ● L’amour (éros) est un intermédiaire entre les dieux et les hommes, entre la pauvreté (Pénia) et la richesse (Poros) : il est fils de l’union des deux. ● Le désir d’amour commence par l’attirance pour un beau corps, puis pour tous les beaux corps, puis pour les beaux esprits, les lois, les idées, jusqu’à atteindre le Beau en soi. ● Le but ultime du désir est la contemplation de l’Idée du Beau, éternelle et parfaite. ● Ce processus d’élévation s’appelle l’érotique platonicienne : le désir est ascendant, il permet d’élever l’âme du sensible vers l’intelligible. ● Le désir n’est donc pas seulement physique, mais spirituel et philosophique : il mène à la vérité. Conclusion I : Chez Platon, le désir est un moteur de dépassement : il manifeste un manque fondamental mais permet l’élévation de l’âme vers ce qui est beau, bon et vrai. Cependant, on peut se demander si ce désir n’est pas condamné à l’inassouvissement, puisque le Beau en soi semble inaccessible dans le monde sensible. II.Épicure, Lettre à Ménécée : La satisfaction maîtrisée des désirs nous conduit au bonheur Idée principale : Dans la Lettre à Ménécée, Épicure expose une philosophie du bonheur accessible à tous, fondée sur la maîtrise raisonnée des désirs et la recherche du plaisir stable, libéré de la douleur. Points essentiels : ● Le « tétrapharmakos » ou quadruple remède : ○ Les dieux ne sont pas à craindre ○ La mort n’est rien pour nous ○ Le bonheur est à notre portée ○ La souffrance est supportable ● Il faut classer les désirs : ○ Désirs naturels nécessaires (manger, boire) ○ Désirs naturels non nécessaires (mets raffinés) ○ Désirs vains (richesse, gloire, immortalité) ● Le bonheur consiste en deux états : ○ Ataraxie (paix de l’âme) ○ Aponie (absence de douleur physique) ● Les désirs vains sont à fuir : ils sont illimités, insatiables et provoquent angoisse et frustration. ● Le désir de richesse ou de gloire est illusoire, car on désire sans fin ce que l’on ne possède jamais pleinement. ● Le désir naturel, lui, a une limite : boire apaise la soif. ● Il faut calculer les plaisirs : ne pas rechercher tous les plaisirs, mais seulement ceux qui procurent une satisfaction durable sans engendrer de souffrance. ● Un ascétisme apparent est en réalité un véritable hédonisme réfléchi. ● Parfois, il faut accepter un petit déplaisir présent pour un plus grand plaisir futur (ex.

: réviser plutôt que regarder la télé). ● Il faut viser un plaisir stable et en repos (catastématique), plutôt qu’un plaisir en mouvement (dynamique), lié au manque. ● Ce plaisir d’exister, simple et calme, suffit au bonheur. ● Le.... »