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Définition: AFFERMER, verbe transitif.

Publié le 08/12/2021

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Définition: AFFERMER, verbe transitif.

I.- Emploi transitif .

A.- Donner à ferme.

1. DROIT PRIVÉ, PUBLIC. [L'agent désigne un ou plusieurs particuliers]

a) Fréquent . [Le complément désigne un bien rural] :

Ø 1. 1774. Le bail, sans écrit, d'un fonds rural, est censé fait pour le temps qui est nécessaire afin que le preneur recueille tous les fruits de l'héritage
affermé. Ainsi le bail à ferme d'un pré, d'une vigne, et de tout autre fonds dont les fruits se recueillent en entier dans le cours de l'année, est censé fait
pour un an.

Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 322.

Ø 2. Dans l'état actuel des propriétés en France, le fermier qui ne peut être expulsé, est plus réellement propriétaire que le citadin qui ne l'est qu'en
apparence d'un bien qu'il afferme. Il est donc juste d'accorder à l'un les mêmes droits qu'à l'autre. Si l'on objecte qu'à la fin du bail le fermier perd sa
qualité de propriétaire, je répondrai que par mille accidents, chaque propriétaire peut, d'un jour à l'autre, perdre sa propriété.

BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Principes de politique, 1815, page 57.

Ø 3. Je vais affermer ce que ma femme faisait valoir, car elle s'est dégoûtée de son métier de fermière.

PAUL-LOUIS COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1824, pages 926-927.

Ø 4.... celui des deux, du propriétaire ou du fermier, qui fait l'amélioration à ses frais, ne retire que la moitié du fruit de sa dépense, puisqu'il est obligé
d'en partager le produit. Cette manière d' affermer était plus usitée dans les temps féodaux que de nos jours.

JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 416.

Ø 5. Le domaine devrait fournir des recettes considérables : il se compose des mines et des carrières, des eaux thermales, des salines, des pêcheries,
des forêts, des plantations d'oliviers, des vignes à raisins de Corinthe, des jardins, des bâtiments et des mines appartenant à l'État et affermés aux
particuliers.

EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 309.

Ø 6. Je sais bien que la plupart louent leurs bras aux compagnies, et il le faut, puisque les terrains aurifères sont tous vendus ou affermés par le
gouvernement. Mais à celui qui n'a rien, qui ne peut ni louer ni acheter, il reste encore une chance de s'enrichir.

JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 149.

Ø 7.... il [Séguin] continuait à se plaindre des rentes dérisoires que lui rapportaient les immenses terrains incultes de Chantebled, simplement affermés à
des sociétés de chasse.

ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 294.

b) [Le complément désigne une partie de journal, un emplacement, etc., en vue d'une opération de publicité (Larousse commercial illustré 1930, Grand Larousse
encyclopédique en dix volumes, Larousse trois volumes en couleurs)] :

Ø 8. (...) de nombreux périodiques afferment leur publicité à des agences spécialisées qui, contre redevance déterminée en valeur absolue ou en
pourcentage, ont la libre disposition des emplacements réservés aux annonces payantes. Les sociétés de transport font généralement de même.

Dictionnaire des sciences économiques (JEAN ROMEUF) tome 1 1956.

- Péjoratif, ironiquement :

Ø 9.... le Petit Parisien, qui était l'un des journaux français qui avaient affermé l'entretien de la gloire de Witte, disait que la grande grève d'octobre
1905 se termina par suite de la misère des ouvriers;...

GEORGES SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, page 231.

2. DROIT FISCAL. [L'agent désigne une autorité publique]

a) [Le complément désigne l'objet sur lequel est concédé le droit de percevoir des impôts ou des taxes publiques] :

Ø 10. Je ne voudrais cependant pas répondre que les prises couvrissent les frais d'armement, à moins que cet établissement ne se rançonnât, ou que le
gouvernement n'accordât un dédommagement pour la ruine des bâtimens et des usines, qui sont une dépendance du fisc, puisque le gouvernement
afferme le privilège exclusif de la pêche de la baleine.

Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 4, 1797, page 96.

Ø 11. Autre part on joue à des jeux que n' afferme point le gouvernement : au palet, à la boule, aux quilles.

PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Pétition pour des villageois que l'on empêche de danser, 1822, page 136.

Ø 12. Buonaparte, qui versoit le sang des François pour sa gloire, s'empara de leurs cendres à son profit; il mit les cimetières en régie, et afferma nos
funérailles.

FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Discours et opinions, 1826, page 89.

Ø 13. Le droit de chasse et de pêche a été de tout temps réservé aux seigneurs et aux propriétaires : aujourd'hui, il est affermé par le gouvernement et
par les communes à quiconque peut payer le port d'armes et l'amodiation.

PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété?, 1840, page 194.

Ø 14. En 1748, l'Opéra avait traité avec Royer à l'effet de lui affermer le concert, (...) pour une durée de quatorze ans.

LIONEL DE LA LAURENCIE, L'École française de violon, 1922, page 390.

b) [Le complément désigne l'impôt lui-même] :

Ø 15. Si l'impôt est affermé, que de fermiers, que de traitans dont les profits sont faits sur le public! les poursuites seules qu'il faudrait diriger contre les
fermiers de l'impôt, exigeraient une administration étendue.

JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 534.

Ø 16. Le gouvernement a essayé d'abord d' affermer l'impôt, mais les fermiers, après s'être témérairement engagés, manquaient à leurs engagements, et
l'État, qui est sans force, n'avait aucun moyen de les contraindre. Depuis que l'État s'est chargé lui-même de percevoir l'impôt, les frais de perception
sont plus considérables, et les revenus sont à peine augmentés.

EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, pages 298-299.

B.- Prendre à ferme .

1. [Le complément désigne un bien rural] :

Ø 17. Rome avait ruiné l'Italie indépendante par ses colonies, où elle rejetait ses pauvres; désormais elle ruinait l'Italie colonisée, par l'envahissement
des riches qui partout achetaient, affermaient, usurpaient les terres et les faisaient cultiver par des esclaves.

JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, pages 122-123.

Ø 18.... sa surprise [de Luc] était grande de voir dans quel état de souffrance il [Feuillat] laissait les terres qu'il avait affermées ...

ÉMILE ZOLA, Travail, tome 2, 1901, page 58.

Ø 19. On le rencontrait souvent dans cette partie de la rivière. Ayant affermé le lot, il y tendait des nasses et des verveux pour prendre le poisson que
sa femme allait porter, tous les vendredis, au marché de la ville.

ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 179.

Ø 20. Il loua une métairie attenante, et il cherchait partout autour de lui d'autres biens à affermer ou à acquérir, où rayonner et enfoncer ses pas.

JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, tome 2, 1928, page 206.

2. Au figuré :

Ø 21. La pauvre, ayant rempli jusques au bout son rôle,

S'en allait au début de l'année agricole.

Elle se séparait de la terre au printemps,

Pour affermer le ciel, sans nuire à ses enfants.

Son bail se terminait ici-bas sans reproche,...

FRANCIS JAMMES, Les Géorgiques chrétiennes, 1911, page 34.

- Par extension, archaïque, dialectal . [L'objet désigne une personne] :

Ø 22. Non, il faudrait pour cela être certain d' être affermé par Dieu, d'être habité tout entier par lui.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 233.

Remarque  : Cette construction s'employait et s'emploie encore en parlant de domestiques.

II.- Emploi pronominal passif . S'affermer.. Être donné ou pris à ferme (Dictionnaire général et grammatical des dictionnaires français (NAPOLÉON LANDAIS)
1834, Grand dictionnaire universel du XIX e . siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, Larousse du XXe . siècle en six volumes, Dictionnaire encyclopédique Quillet 1934) :

Ø 23. Le tabac et la poudre s'affermaient en régie, sous une surveillance. Le système sur ces deux régies (...) fut si convaincant que cette loi n'eût point
passé dans une Chambre à qui l'on n'aurait pas mis le marché à la main...

HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, 1837, page 26.

Remarque : 1. a) Affermer s'emploie aussi bien au sens A qu'au sens B; à chaque sens correspond un substantif particulier : " donner à ferme " renvoie à affermeur,
" prendre à ferme " à fermier. b) Dans le cas d'un bien rural, affermer est usité tant dans le domaine privé (exemple 1 à 3) que dans le domaine public (exemple 4, 5, 6).
Il s'oppose à vendre ou à acquérir (exemple 6, 17, 20), à " exploiter en faire valoir direct " (exemple 3) ou " selon un bail à métayage ". Dans ce dernier cas,
l'opposition n'est pas toujours bien nette : aucun verbe particulier ne correspondant au substantif métayage, certains auteurs emploient abusivement affermer dans
ce dernier cas, à la place d'un verbe plus généralement (exemple 4). c) Complétant les indications données par les dictionnaires, les exemples montrent que le
gouvernement peut affermer à des particuliers ou à des sociétés le droit de chasse ou de pêche (exemple 10, 12), certains jeux (exemple 11, allusion à la " ferme des
jeux ", faculté accordée par un État de tenir des maisons de jeux). d) Certains dictionnaires signalent une signification vieillie de affermer : " affirmer " (confer

Glossaire de l'ancien droit français (DUPIN, ÉDOUARD LABOULAYE) 1846, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) : "
vieilli ", Dictionnaire encyclopédique Quillet 1934 : " vieux "). 2. Affermer se trouve en relation synonymique avec amodier et louer; il se distingue de ce dernier par
ses conditions d'emploi : affermer concerne essentiellement des biens ruraux, cédés en vue d'exploitation, pour un temps relativement court; louer, de valeur plus
généralement, concerne une variété plus étendue de choses cédées en vue d'une utilisation pure et simple, pour un temps plus ou moins long. 3. Syntagmes
fréquents : affermer un bien, - une terre, - un privilège, - l'impôt; - à des particuliers, - à des sociétés; être affermé par le gouvernement.

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 49.

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