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Définition: ADULER, verbe transitif.

Publié le 08/12/2021

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Définition: ADULER, verbe transitif.

A.- Flatter en comblant de louanges excessives ou par une admiration imméritée.

1. [L'objet désigne le plus souvent une personne] :

Ø 1. Ces descendants de Tartuffe sont en grand nombre parmi nous; vous en connaissez plusieurs et il est inutile que je les nomme. Ces tartuffes, on
les reçoit, que dis-je? on les recherche, on les flatte, on les adule! et vous trouvez le rôle d'Orgon exagéré!

ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 268.

Ø 2. Elle était déjà dans le monastère depuis quelques mois, lorsque Régina y fut amenée par sa grand'mère pour achever son éducation. Régina, gâtée
et adulée jusque-là par sa grand'mère, et effrayée par le costume et par la vieillesse des religieuses, se jeta naturellement d'instinct dans l'idolâtrie de sa
seule compagne Clotilde.

ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 156.

Ø 3. Le journal est bridé, muselé par des lois draconiennes; il est sous la surveillance de la police; c'est une publicité de tolérance : ses rédacteurs en
chef sont des rédacteurs en carte... et chose étrange, jamais le journaliste, petit ou grand, Jouvin ou Paradol, n'a eu pareillement le pas sur l'écrivain du
livre; jamais sa personnalité n'a fait plus de bruit, n'a tenu tant de place; jamais il n'a été un personnage adulé , salué, caressé par le public comme
maintenant

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, mai 1860, page 743.

Ø 4.... la goule, dont les suçoirs abolissaient tous les êtres qui l'approchaient, était le pire des fléaux, et ce fléau devait être haï. Que, chez les fainéants
dorés sur tranche, en haut, « dans la grande! », elle fût adulée, courtisée, léchée à cause de son faste et du crédit dont elle jouissait auprès de sa
fameuse amie, la Rousse, la maligne Rousse, qui trônait insolemment là-bas, sur les bords de la Seine, à Paris, il se moquait pas mal de ça,...

LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 109.

Ø 5. Ainsi vont les chefs de parti, suivant moutonnement les foules qu'ils prétendent conduire. Qui osera te dire la vérité sur toi-même, ô peuple
souverain, plus adulé, plus encensé, plus mystifié que les monarques absolus, tes prédécesseurs? C'est tout le problème des démocraties.

GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 188.

Ø 6. Je la vois [la génération à laquelle appartient Mauclair] avec un peu de surprise devenir, à sa maturité, conservatrice, réactionnaire, dauber
Wagner, aduler Ingres, se pâmer devant les clavecinistes,...

CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 35.

Ø 7. - « Écoute, quand tout le monde sera servi, tu n'en auras qu'à la condition de prononcer le mot comme il faut »- « Eh! bien, petit? » - « Je veux
des asparges », ricana Anthime. Alors la mère rit et lui remplit son assiette. Naturellement le collège lui fut épargné; il eut pour précepteur un jeune
prêtre timide et doux. Adulé, adonisé - à dix ans on l'affublait d'un chapeau de forme haute, d'une veste à brandebourgs et de bottes à la Souvarof,
pour que déjà il eût l'air d'un homme!

ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 36.

Ø 8. - Je suis même convaincu qu'ils sont tellement habitués à être flattés, adulés, encensés qu'ils croient sincèrement que c'est vrai, que c'est bien
comme ça; que c'est légitime; puisque c'est établi.

CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1277.

- En insistant sur l'idée de bassesse et de servilité qui souvent connote le mot :

Ø 9. Aduler un homme puissant, c'est la règle; mais aduler chaque jour des comédiens et des comédiennes, c'est le bas emploi des folliculaires.

LOUIS-SÉBASTIEN MERCIER, Néologie ou Vocabulaire des mots nouveaux, tome 1, 1801, page 12.

Ø 10. La presse était non pas seulement muselée, mais avilie. Elle n'était pas forcée seulement de se taire, elle était jalouse de s'humilier et d' aduler la
puissance. Cette absence de polémique donnait aux conversations et aux préoccupations des particuliers un caractère de partialité et de commérage
extraordinaire.

AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 347.

Ø 11. JUDITH. - Où je veux prendre pied? Dans le mépris de moi-même! Dans la bassesse !... que le Dieu des juifs et les juifs se soient occupés vingt
ans à me flatter, à m' aduler, qu'ils aient abusé de ma confiance pour me lancer dans ce guet-apens, non! ma pensée ne peut accepter cette honte. Je
suis perdue corps et biens dans une aventure aussi basse.

JEAN GIRAUDOUX, Judith, 1931, II, 4, page 152.

2. Par métonymie . [L'objet désigne une entité personnifiée] :

Ø 12. - Mais, si, au lieu de ratiociner, je filais, reprit-il, en consultant sa montre. Il jeta un dernier coup d'oeil autour de lui. Ce musée, se dit-il, mérite
d' être adulé; malheureusement, tout y est un peu du vieux neuf; à Dijon, tout est restauré, depuis le Jacquemart, les marmousets, les fresques de Notre-
Dame, les façades et les nefs des autres églises, jusqu'aux mausolées des ducs de Bourgogne et aux retables;...

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 308.

Ø 13. Mais, dès qu'elle [la guerre] est présente, son orgueil est à vif, on ne gagne sa faveur, on ne la gagne, que si on la complimente et la caresse. C'est
alors la mission de ceux qui savent parler et écrire, de louer la guerre, de l' aduler à chaque heure du jour, de la flatter sans arrêt aux places claires ou
équivoques de son énorme corps, sinon on se l'aliène.

JEAN GIRAUDOUX, La Guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935, II, 4, page 106.

3. Emploi pronominal réfléchi :

Ø 14. Quel gâchis, bon dieu! - et dire que ce dix-neuvième siècle s' exalte et s'adule! il n'a qu'un mot à la bouche, le progrès. Le progrès de qui? le
progrès de quoi? car il n'a pas inventé grand'chose, ce misérable siècle!

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 190.

Remarque : 1. Aduler est généralement péjoratif ( confer les termes associés soulignés dans les exemples) avec parfois une idée de fausseté, il s'emploie pour
désigner le sentiment qu'on porte aux personnes de qui on espère tirer avantage. L'exemple 9 montre bien les deux aspects du verbe. 2. Comme le montrent les
exemples, l'emploi du mot est particulièrement fréquent au participe passé ou dans les formes composées à l'aide du participe passé.

B.- Par atténuation, superlatif non péjoratif de adorer ou admirer (un être personnel ou un de ses attributs) :

Ø 15. Elles sont enviables, se dit-il, ces âmes qui peuvent s'abstraire ainsi dans l'oraison; comment font-elles, car enfin ce n'est pas aisé, lorsque l'on
songe aux misères de ce monde, d' aduler la miséricorde si vantée d'un dieu? on a beau croire qu'il existe, être certain qu'il est bon, on ne le connaît pas,
en somme, on l'ignore; il est, et en effet, il ne peut être qu'immanent et permanent, inaccessible.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 128.

Ø 16. Christophe, qui la voyait silencieuse et crispée, s'absorber des jours entiers dans sa mélancolie, s'étonnait qu'elle ne fût pas heureuse. Elle était
parvenue au but; elle était une grande artiste, admirée, adulée ...

ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, pages 1178-1179.

Remarque : 1. Confer aussi supra exemple 12. 2. Par attraction paronymique avec adorer et le mot savant dulie [culte voué aux saints] , aduler semble parfois être
entré dans le domaine religieux ( confer exemple sous B).

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 68.

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