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Définition: AFFLEURER, verbe transitif.

Publié le 08/12/2021

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Définition: AFFLEURER, verbe transitif.

I.- [Le sujet désigne un inanimé]

A.- Au propre .

1. Arriver au niveau de... Être à fleur de... (le plus souvent par un mouvement vertical de bas en haut).

a) Affleurer quelque chose . [Le complément d'objet direct désigne la chose au niveau de laquelle arrive ce que désigne le sujet] :

Ø 1. Une torsade pratiquée dans l'épaisseur de la tranche, qui ne l'occupe pas tout entière, et l' affleure sans l' excéder, empêche les pièces d'être
rognées sans qu'il y paraisse. L'empreinte, quand elle est saillante, doit l'être peu, pour que les pièces se tiennent facilement empilées, et surtout pour
qu'elles soient moins exposées à l'action du frottement.

JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 296.

Ø 2. Comme les hauts gradins [du théâtre d'Éphèse] affleuraient le sol de la colline, une foule énorme pouvait en un instant se déverser par le haut et
tout inonder.

ERNEST RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Saint Paul, 1869, page 428.

Ø 3. Ces assises s'élevaient d'un mètre environ au-dessus de terre, d'une hauteur de trois ou quatre marches pour l'habitat des hommes, d'un peu moins
pour les étables et les granges. Mais les seuils de celles-ci affleuraient presque le sol, afin qu'on pût entrer de plain-pied dans la grange avec les
chars,...

JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, tome 2, 1928, page 134.

Ø 4.... ce qui caractérise le lambris arasé, c'est l'arasement des panneaux, qu'ils affleurent ou non le nu du bâti.

E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, tome 2, 1928, page 101.

- Absolument . Affleurer :

Ø 5. On voyait deux ou trois murs

Épais, lyriques et pauvres;

Ils formaient cette chapelle

Telle un voeu de franciscain.

Le toit affleurait à peine,

Les fenêtres étaient rares;

PIERRE-JEAN JOUVE, Tragiques, Toscanes, 1922, page 135.

Ø 6. Il surveille le four. Partout la flamme affleure. Ses têtes pointent, percent la couche de terre, s'agitent comme un flot aux crêtes étincelantes.

JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, tome 2, 1923, page 202.

- Affleurer à.. Venir, parvenir jusqu'à :

Ø 7. La lumière du jour a fini par s'infiltrer dans les crevasses sans fin qui sillonnent cette région de la terre; elle affleure aux seuils de nos trous.

HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 17.

Ø 8. La mer de nuages affleurait au ras de la fenêtre comme l'océan au ras d'un hublot; au-dessus de cette mer, la neige des sommets, comme l'écume
au-dessus d'un océan furieux.

HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1448.

b) En particulier .

- [En parlant de couches géologiques, de roches...] Arriver à la surface du sol, être apparent.

· Affleurer le sol :

Ø 9.... campagnes bretonnes, qu'on dirait toujours recueillies dans le passé... Grandes pierres que couvrent les lichens gris, fins comme la barbe des
vieillards; plaines où le granit affleure le sol antique, plaines de bruyères roses...

JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 413.

· Absolument . Affleurer (souvent avec un complément circonstanciel de lieu) :

Ø 10. Le calcaire carbonifère, (...), affleure dans le Boulonnais, sous la forme de calcaires marbres à Productus de couleurs variées.

ALBERT DE LAPPARENT, Abrégé de géologie, 1886, page 184.

Ø 11.... ils se mirent à traîner les bêtes jusqu'à un endroit choisi par eux comme étant un des mieux pourvus de terre, vu que, presque partout ailleurs, la
roche affleure ;...

CHARLES-FERDINAND RAMUZ, La Grande peur dans la montagne, 1926, page 128.

- [En parlant de l'eau, de liquides] Monter jusqu'à la surface, arriver à niveau :

Ø 12. Les jattes sont alignées, pleines de lait toujours plus jaune jusqu'à ce que toute la crème en soit montée. La crème affleure lentement;...

ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 212.

Ø 13. Les fouleurs gagnaient les comportes réparties dans les allées, y jetaient les fruits, et retournaient vers les coupeurs et puis vers les comportes,
jusqu'à ce qu'une d'elles fût pleine. Alors ils y écrasaient les grappes, et cessaient quand le vin affleurait.

JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, tome 2, 1923, page 91.

Ø 14. Le lit de la rivière, en cette saison, n'est qu'une arène sèche. On gratte le sol; l'eau affleure aussitôt.

ANDRÉ GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, pages 945-946.

Remarque : 1. Dans l'exemple suivant, affleurer l'air signifie « arriver jusqu'à l'air, c'est-à-dire à la surface de l'eau » :

Ø 15. Les poissons, devinant cette couche de jeunesse abattue sur la mer, la déchiraient de leur nageoire dorsale toute hors de l'eau. Dans la coupe des
vagues, on apercevait des bancs de harengs affleurer l'air même de tous leurs flancs argentés,...

JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, page 96.

Remarque : 2. Occasionnellement, affleurer quelque chose peut signifier « apparaître à la surface de » :

Ø 16. - « Ah?... » murmura Jacques. Un léger frisson lui parcourut les membres, et un peu de sueur vint affleurer son front.

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 242.

2. Par extension. Toucher de très près. Affleurer quelque chose :

Ø 17. En dehors du mur d'enceinte, qu' affleurait le pavillon, se dressait une rangée d'arbres taillés en pointe...

THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, pages 240-241.

Ø 18. Le village flotte dans une vaste enceinte qu'entoure une forêt de rôniers. Très pittoresque, un bras mort du Logone vient l' affleurer .

ANDRÉ GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, page 873.

Ø 19. Le bord de sa jupe, [de M me. Haume] affleurait le gravier.

GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Chambre d'hôtel, 1940, page 28.

Remarque  : Sens voisin de effleurer « toucher légèrement ».

- Affleurer à.. Toucher à :

Ø 20.... il gratta toujours, il gratta toute la nuit, espérant dans le rocher la faille libératrice... Lentement selon une courbe inflexible et cruelle, le plancher
de roc remontait insensiblement pour venir affleurer à l'entrée du terrier; mais renard enfiévré ne s'en aperçut pas :...

LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 15.

Ø 21. Il y a deux entrées, très basses, très étroites, à ras du sol. À celle-ci affleure la bouche d'une galerie en pente, étroite comme une conduite
d'égout.

HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 304.

- Par comparaison :

Ø 22. Marchant vers la chaire, il ondulait entre les rangs sans les toucher comme une flamme blanche, puis, quand il eut gravi les marches, le buisson
de cierges l'éclaira par-dessous et fit jaillir des mâchoires une dure ombre carnassière; la face entière sembla venir affleurer à la surface indécise de la
nuit;...

JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 192.

- MARINE. [En parlant d'un bâtiment] " Toucher, aborder à. " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)).

B.- Au figuré, littéraire . [Le sujet est un inanimé humain, plus rarement une personne]

1. Apparaître, transparaître (sous telle ou telle chose) :

Ø 23.... le scepticisme en moi consiste essentiellement dans la soudaineté avec laquelle le doute affleure sous la forme suivante : « Cela semble vrai à
tel point qu'il est impossible que ce le soit. »

CHARLES DU BOS, Journal, avril 1927, page 226.

Ø 24. La lutte politique avait de la grandeur. Elle était vraiment la lutte pour l'être ou le non-être. La première génération radicale, formée par la Troisième
République dans ses écoles et son université, affleurait. Elle réclamait son droit à l'existence. Or elle trouvait sa route barrée par les privilégiés du
XIXe. siècle.

JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 63.

Ø 25. Mais au-dessous de cette interprétation naturaliste de la mort au profit de la loi de permanence et d'équivalence du kosmos matériel, affleure et
perce déjà, dans la philosophie d'un Zénon de Cittium, le sens anthropologique et la signification humaine du monisme;...

JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 299.

- [Le plus souvent avec un complément de lieu] :

Ø 26. Et tant que la musique chanta, il [le duc Phing] demeura ainsi le regard attaché sans illusion avec compassion, sur ce visage fier et délicat, où
affleuraient les ardeurs contradictoires d'une âme violente...

MAURICE BARRÈS, Le Mystère en pleine lumière, 1923, page 84.

Ø 27. Il se tourna. Sur son visage affleura soudain le masque du grand homme, que le savoir sépare de l'ignorance des simples.

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, l'Été 1914, 1936, page 122.

Ø 28. Y a-t-il un couple amoureux, si parfait, si génial soit-il, dans lequel - sans aller jusqu'à l'imprécation de Samson - le malentendu foncier des
sexes n' apparaisse ou n' affleure ?

ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 70.

Ø 29. Depuis longtemps, j'avais vu apparaître le côté pion du caractère de Michel. Chez lui, le casuiste affleurait sous le puriste.

RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 156.

Ø 30.... et Mainville ne voit que les yeux verdâtres, inexpressifs, où le regard semble affleurer par instants pour disparaître aussitôt, ainsi qu'une eau
trouble qui ne parvient pas à atteindre son niveau.

GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 946.

Ø 31.... le lapement insensible et le minuscule gargouillis dans les creux de roche de la marée montante, donnaient à l'écoulement du temps, par leurs
longs intervalles suspendus et leurs soudaines reprises, une incertitude flottante coupée de rapides sommeils, comme si la conscience légère qui venait
affleurer en nous par instants eût puisé dans cette émersion même le minime surcroît de poids qui la replongeait aussitôt dans un court
évanouissement.

JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 160.

Ø 32. Le Voyage en Orient serait emporté dans un ballet délié sans les contes mythiques qui donnent au récit le poids de l'obscur, et des arabesques
plaisantes courent jusque sur l'histoire de la reine de Saba. Même dans Sylvie la malice affleure, même dans l'effrayante Pandora.

MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 38.

2. Affleurer à la surface, à la conscience :

Ø 33. Notre moi est fait de la superposition de nos états successifs. Mais cette superposition n'est pas immuable comme la stratification d'une
montagne. Perpétuellement des soulèvements font affleurer à la surface des couches anciennes.

MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, La Fugitive, 1922, pages 544-545.

Ø 34. L'univers des songes d' Aurélia est tout peuplé de symboles provenant de couches très diverses : images de sa propre vie, mythes et poèmes de
tous les temps qui s'étaient incorporés à sa substance, formant ensemble une sorte de monde sous-marin, très proche de la surface et prêt à y affleurer
au moindre appel.

ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1949, page 363.

Ø 35. Avant Freud, la psychologie classique n'a étudié que les manifestations du moi qui affleurent à la surface.

MARYSE CHOISY, Qu'est-ce que la psychanalyse ? 1950, page 111.

Remarque  : Le sens figuré est souvent un emploi métaphysique nettement perceptible du sens physique noté sous A 1 b.

II.- TECHNOLOGIE. rare . [Le sujet désigne un animé; emploi toujours transitif]

A.- Réduire au même niveau deux surfaces contiguës; réduire autour les inégalités d'une surface :

Ø 36. L' affleurage du parquet consiste à gratter seulement les joints des frises pour les affleurer, ...

E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, tome 2, 1928, page 183.

- PAPETERIE. Délayer et raffiner la pâte à papier (en ramenant à fleur de cuve la partie de la pâte qui, insuffisamment délayée, retombe au fond).

Remarque  : Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (PIERRE-CLAUDE-VICTOIRE BOISTE) 1834, Dictionnaire de l'Académie
Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel
du XIXe . siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe
Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique .

B.- Par analogie . BOULANGERIE, MEUNERIE. Mélanger des grains, des farines (par exemple d'orge, de seigle, de froment).

Remarque  : Sens attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-
NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe . siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ)
et Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter).

Remarque générale  : Ce verbe et ses dérivés n'ont jamais tout à fait quitté le plan technique auquel ils appartiennent en propre.

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 131.

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