Databac

Défendre ses droits, défendre ses intérêts, défendre ses privilèges: est-ce la même chose ?

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Défendre ses droits, défendre ses intérêts, défendre ses privilèges: est-ce la même chose ? Ce document contient 3693 mots soit 8 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.


« Introduction Qu'elles soient de natures philosophiques, politiques ou morales, certaines pensées ont axé leurs réflexions sur lesnotions de « légitimité » et de « légalité ».

Celles-ci sont fondées sur la reconnaissance d'un état conflictuel entreles hommes.

Nul besoin, en effet, de spéculer sur la permission ou la proscription dès lors que l'on se trouve dans unétat de paix général et de respect mutuel.

Au sein d'une opposition entre les tenants du « droit naturel » et ceux du« droit positif », seront abordées de manière polémique les notions de « droit », d' « intérêt », de « privilège ».

Cesdernières seront elles-mêmes analysées à tous les niveaux : étatique, collectif, individuel. Rousseau problématisera nouvellement ces questions par rapport aux concepts de justice, d'intérêt, d'utilité (Cf.

Du contrat social ).

Ces concepts seront, antérieurement à cette œuvre, éclairés selon deux périodes distinctes (Cf. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ) : celle d'un état dit « de nature » et celle de l'état « social ».

La thèse de Rousseau est que loin d'être l'instauration d'une paix harmonieuse entre les individus, lasociété pervertit plutôt une nature originellement « bonne » de l'humain.

La puissance hiérarchique créée n'infléchitpas le rapport de force (débutant dans le « troisième état de nature »), selon l'auteur.

Ce serait plutôt l'inverse :l'ordre civil contractualisé (d'abord faussement) serait intensificateur de conflits.

La nécessité pour chacun de sedéfendre face aux menaces extérieures (l'autre) conduirait donc à constituer un état social nécessaire.

Mais les« droits », les « intérêts » et les « privilèges » de l'individu ne se rapportent-ils pas juridiquement à la création d'un« état social » ? Doit-on, dès lors, identifier la défense des droits, des intérêts et des privilèges dans et par la constitution d'un Étatde droit positif ? La question ici posée demande donc qu'on établisse philosophiquement cette identification. Mais la philosophie n'est-elle pas justement cette science qui considère que chaque mot à son sens propre etexclusif ? I.

Identification formelle du droit, de l'intérêt et du privilège De prime abord, la défense de ses droits, de ses intérêts et de ses privilèges ne semblent pas participer du mêmeniveau.

Parler de droit, c'est aborder la sphère juridique alors que l'intérêt et le privilège semblent être inscrits dansune sphère non-institutionnalisée et primaire de la possession individuelle. Cependant, Rousseau insiste sur le fait que le droit, l'intérêt et le privilège s'identifient dans l'exigence d'une défensede ses biens et de son intégrité.

Celle-ci, légitime, apparaît nécessaire à partir du moment où l'humain quitte ce« paradis terrestre » (état heureux de vie simple) pour prendre conscience de ce qu'il est et de ce qu'il a.

Naissentalors le sentiment « d'amour propre », d'égoïsme, de convoitise, donc de conflit d'intérêts entre les hommes.

Si lavolonté de se prémunir contre les autres apparaît légitimement, l'instauration d'un premier ordre encore « non-contractualisé » (relève d'un simple pacte précaire) d'anti-agression demandera à trouver une forme légale.

De fait,les notions de droit, d'intérêt et de privilège, d'abord notions légitimes, seront légalisées à partir du « contrat »passé entre les hommes, reconnaissant l'établissement d'une instance propre à installer l'ordre et la cohésion au seinde la communauté.

La « loi » permettra de créer cet ordre en reformulant la notion de droit.

En s'y soumettantlibrement, les individus acceptent de remettre leur liberté première (leurs droits, intérêts et privilèges) à celui ouceux qu'ils élisent pour préserver le droit et l'intérêt « commun ».

Ils acceptent en fait de perdre ceux-ci au profitdu gouvernant qui leur redonnera sous une nouvelle forme qui tiendra compte de cette exigence d'ordre et de paixcommune. Mais si nous nous tournons vers l'idée que Calliclès (Cf.

Platon, Le Gorgias ) se fait du droit, alors c'est la nature qui prime : le « droit du plus fort » est consacré naturellement.

Il est ce droit naturel qu'à le plus fort de dominer le plusfaible.

En cela Calliclès condamne l'usage que fait Socrate de la nature et de la loi, jetant la confusion dans lesesprits puisqu'il en appelle de l'une à l'autre systématiquement pour servir son argumentation.

Mais la loi estnaturelle, réitère Calliclès, et celle – artificielle – édictée par les « faibles » n'est faite que pour qu'ils puissent seprémunir de l'action des « forts ». Une première conséquence est la suivante : les « forts » ont un droit, un intérêt et un privilège naturel : celui dedominer.

Ces trois notions s'identifieront donc dans l'idée de « domination naturelle », certes, mais pas dans celle de« défense ».

les « forts » n'ont naturellement pas à se défendre puisqu'ils sont dominateurs par nature. Une deuxième conséquence philosophique de cette thèse est la suivante : il est donc dans la nature des « forts »de vouloir dominer et ainsi les faibles cherchent artificiellement à se défendre contre cette volonté naturelle.

De fait,la défense de ses droits, de ses intérêts et de ses privilèges est l'avatar des « faibles » et participe d'un mêmemouvement réactif : se défendre en créant une loi (anti-naturelle) constitutive de ces notions illusoires.

Ces troisnotions seraient donc, selon Calliclès, identifiées dans le stratagème d'édification d'une loi contre-nature.

C'est lanotion même de « défense » qui permettra d'identifier ces trois notions (droit, intérêt, privilège). Nietzsche réutilisera cette conception calliclèsienne du droit naturel en y apportant toutefois une rectificationintéresante.

Les « forts » sont certes ceux dont la nature à conféré un droit de domination.

Leur intérêt est doncde faire valoir ce privilège naturel.

Mais selon l'Allemand, l'histoire (Cf.

Généalogie de la morale ) prouve que ce sont. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles