De l'Esprit

« CLAUDE ADRIEN ELVETIUS Helvétius a poursuivi ses réflexions dans un autre traité, De l'homme , de ses facultés intellectuelles et de so n éducation (1772 ).

D_ans cette œuvre posthume, Helvétius s 'intéresse à la question du bonheur, tout en abordant les mêmes thèmes que dans De l' Esprit.

Il se livre notamment à une longue étude _ sur la religion et ses institutions dans la société, pour finalement prôner la séparation de l'Église et de l'État.

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De /'Esprit, frontispice de la première édition De l'Es rit Une menace pour l'ordre établi Q uand Del' Esprit paraît en 1758, un« succès de scandale » accueille cet ouvrage d'Helvétius (1715-1771).

La censure ne tarde pas: Del' Esprit est condamné d'une voix unanime par l'Église et l'État, une année avant L' Encyclopédie.

Les livres sont brûlés, après des débats agités à la Sorbonne et au Parlement.

Pourquoi ce livre dérange-t-il donc pareillement ? Helvétius se propose d'examiner l'esprit« dans toute son étendue », il veut élargir l'examen de l'esprit à la morale, qui selon lui a pour objet le bien public.

Le but de l'auteur est donc de poser la question de l'esprit en relation avec la société et son organisation politique, quels que soient les pays et les gouvernements.

Ainsi, l'objectif principal d'Helvétius consiste à démontrer que l'esprit est un produit de l'édu­ cation, qu'il s'agit de perfectionner pour le bien de tous.

Cette perspective matérialiste mettait radicalement en cause les fonde­ ments religieux et politiques de l'époque.

La formation de l'esprit D e l' Esprit est constitué de quatre grands discours, qui se subdivisent eux-mêmes en de nombreux chapitres.

Dans le premier, « De l'esprit en lui­ même »,Helvétius présente sa concep­ tion de l'esprit.

Pour lui, l'esprit revient à la faculté de sentir, le jugement n'est qu'une conséquence des sensations.

On a donné le nom de « sensualisme » à cette conception.

Elle est en rupture avec l'idée mé­ taphysique d'une dimension immatérielle de l'esprit.

Le deuxième discours, « De l'esprit par rapport à la société »,permet à l'auteur d'éta­ blir le lien entre sa définition de l'esprit et le problème de la morale politique.

C'est le troi­ sième discours qui représente la profession de foi d'Helvétius: «Si l'esprit doit être considéré comme un don de la nature ou comme un effet de l'éducation ? ».

La réponse du philosophe est dans la question.

C'est l'éducation qui détermine à son avis la qualité d'un esprit et c'est elle qui peut corriger l'inégalité des hommes de ce point de vue.

Le dernier discours analyse différentes qualités de l'esprit que l'éducation se doit de développer.

XVIIJt' sü :cLE En étendant l'~xamen de l'esprit humain à ses manifestations morales et politiques, Helvétius veut démontrer que la qualité spirituelle et intellectuelle d'un homme dépend des circonstances et donc de l'éducation.

Notes manuscrites d'Helvétius sur son propre ouvrage. »