De la représentation à la communication
Publié le 01/07/2020
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« c) Repérage des obstacles et jugement maîtrisé. La recherche des conditions qui peuvent prémunir le jugement contre les apparences, les faux-semblants et les illusions, conduit à trois types d'approche critique : ? problématisation de l'évidence: ? approche critique des généralisations abusives; ? remise en question des formes de représentation collective, des idées reçues, des préjugés les plus répandus. L'objection sceptique (nécessité de suspendre tout jugement) et sa prise en charge par les philosophes (premier approfondissement). L'affirmation que la vérité existe, et que celle-ci peut être découverte par une recherche méthodique, exposée dans un discours rigoureux, et démontrée par un raisonnement bien conduit, s'est souvent heurtée aux objections des penseurs sceptiques, et, notamment, dès I' Antiquité, du fondateur de l'École sceptique : Pyrrhon (dont les assertions majeures sont conservées dans les fameuses Hypotyposes pyrrhoniennes). Rappelons l'essentiel des thèses de Pyrrhon. Il existe selon lui cinq raisons fondamentales de suspendre tout jugement {épo-ché): a) Existence de multiples désaccords sur les propositions que l'on prétend présenter comme vraies (objection que reprendra Montaigne dans le livre Il des Essais). b) Impossibilité d'une régression à l'infini pour démontrer complètement quelque chose (ce qui sert à prouver doit être prouvé à son tour, et ainsi de suite). cl Relativité de la perception de l'objet selon l'individu qui perçoit, et les circonstances. d) Dogmatisme du point de départ nécessaire pour toute démonstration (raison liée à la seconde). e) Cercle vicieux qui consiste à démontrer ce qui doit l'être en sous-entendant le résultat. De ces cinq raisons, que l'on peut en fait résumer dans les trois premières, c'est sans doute le constat des limites intrinsèques de toute démonstration qui a préoccupé le plus les philosophes. Déjà, Platon signalait dans le livre Il de La République les limites de toute pensée discursive {dianoïa) dans la mesure où elle reste assujettie à la validité du point de départ. Le caractère hypothétique de toute démonstration impliquait, selon lui, la recherche d'un principe anhy-pothétique, inconditionné, qui serait à la fois fondement irrécusable et principe suprême d'intelligibilité. La philosophie classique, elle aussi, s'est efforcée de résoudre ce problème en donnant un statut inébranlable aux « principes premiers», aux « semences de vérité», aux « vérités premières » qu'il appartient à la pensée discursive de « travailler » mais non d'inventer. De même, chez Pascal, les deux facteurs fondamentaux de tout processus de connaissance sont d'une part les principes premiers, saisissables immédiatement (c'est-à-dire sans médiation d'une argumentation), et d'autre part la déduction logique propre au raisonnement. Comme Descartes, Pascal affirme donc la possibilité d'une arti ...»
«
De
la représentation
à la communication
■ LE LANGAGE.
REPÈRES I LE
L�NGAGE : QUELQUES ÉLÉMENTS
.
DE REFLEXION.
• Situation philosophique et enjeu d'une réflexion sur le lan
gage.
Ce problème relève d'une approche qu'on ne peut en aucun cas·
réduire à la psychologie.
La nécessité de lui donner une place dans
un ordre linéaire ne doit pas nous faire oublier que la question du
langage pourrait tout aussi bien dépendre de la réflexion générale sur
les données de l'existence (en liaison notamment avec la rubrique
nature et culture) ou de l'analyse des processus mentaux qui pré
parent la démarche scientifique (le sens) ou la contrarient (l'irration
nel).
Nous sommes donc à un « thème-carrefour ».
Les notions pre
mières culturellement définies et façonnées (rapport langage/ culture)
peuvent aussi constituer des obstacles épistémologiques dans la me
sure où elles resserrent en elles tout le caractère empirique et affectif
du rapport immédiat, non critique, au monde (cf.
le thème de /'obs
tacle verbal chez Bachelard).
Inséré dans les questions de psycholo
gie, le thème du langage doit y être envisagé en liaison avec les
processus d'abstraction par lesquels l'expérience vécue s'organise,
s'unifie, se découpe.
Il fait donc bien partie, en compagnie de l'idée
et du jugement, des fonctions cognitives et logiques, même si une
autre insertion dans la progression d'ensemble pouvait être envisa
gée.
117.
»
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