DAVID HUME : DIALOGUE SUR LA RELIGION NATURELLE (Résumé & Analyse)

« IALOGUES SUR RELIGION NATURELLE David HUME Hume est d'origine écossaise, secrétaire d'ambassade, ami de J.J.

Rousseau.C'est un empiriste.

Les Dialogues (traduction M.

David, Vrin, 1973) ont été composés en 1749, rédigés une première fois en 1751, mais sont parus seulement en 1779; ils ont donc été /'oh jet de soins constants pendant trente ans.

La religion naturelle est un projet, apparu à la Renaissance, consistant à établir une religion sur la seule raison -la lumière natu­ relle-.

indépendamment de la Révélation.

Ils' agissait de lutter, par ce moyen, contre le fanatisme et la superstition engendrés par la croyance populaire.

Cependant, à travers /'examen critique de ce projet, Humes' intéresse moins à la connaissance de Dieu qu'à la connaissance del' homme : les philosophes partisans de la religion naturelle ne seraient­ ils pas victimes, eux-mêmes, de leur besoin irrationnel de croire et de se rassurer quant à l'avenir ? Que se cache-t-il derrière leur appel à la raison ? l'ouvrage comporte principalement deux mouvements.

Des parties 2 à 9, Hume examine les attributs naturels de Dieu et mène la critique de l'idée de dessein intelligent dans la nature.

Dans les parties JO et 11, il examine les attributs moraux de Dieu et mène la critique del' idée de dessein moral dans le monde.

Les trois personnages sont Cléanthe, un théiste partisan de la religion naturelle, Déméa, un dogmatique traditionaliste parti­ san de la religion révélée, et Philon, partisan du scepticisme.

1.

RELIGION NATURELLE EST-ELLE POSSIBLE ? (LETTRE À HERMIPPE ET PARTIE l) A.

La méfiance à l'égard de la raison 206 • Le prétexte du dialogue est le point de savoir à quel moment on doit enseigner la théologie.

Chaque personnage est alors introduit avec ses traits de caractère et sa doc­ trine.

Selon Déméa, il faut rejeter la philosophie ; il faut habituer les jeunes à la piété par la répétition, l'enseignement et l'exemple ; on amènera ainsi leur esprit à la soumission et à la modestie.

• Philon renchérit en soulignant la faiblesse de la raison, surtout lorsqu'on veut l'appliquer aux questions métaphysiques.

B.

Les dangers du scepticisme • Cléanthe s'insurge alors contre le scepticisme philosophique; c'est une attitude intenable; le sceptique, comme tout le monde, est obligé, pour vivre, d'adopter des cer­ titudes pratiques:« Nous verrons alors si vous sortez par la porte ou par la fenêtre, et si vous doutez réellement que votre corps ait de la pesanteur ...

»(p.

13).. »