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Dans un tableau conforme aux moeurs de l'époque et au décor du célèbre salon, vous montrerez ce qu'était une de ces réunions des gens du monde et des gens d'esprit autour de l' « incomparable Arthénice ». On y remarquera particulièrement Malherbe, dans son rôle de redresseur de mots et de correcteur de vers.

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Dans un tableau conforme aux moeurs de l'époque et au décor du célèbre salon, vous montrerez ce qu'était une de ces réunions des gens du monde et des gens d'esprit autour de l' « incomparable Arthénice ». On y remarquera particulièrement Malherbe, dans son rôle de redresseur de mots et de correcteur de vers.. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
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« Dans un tableau conforme aux moeurs de l'époque et au décor du célèbre salon, vous montrerez ce qu'était une deces réunions des gens du monde et des gens d'esprit autour de l' « incomparable Arthénice ».

On y remarqueraparticulièrement Malherbe, dans son rôle de redresseur de mots et de correcteur de vers. DÉVELOPPEMENT La chambre bleue de l'incomparable Arthénice est, ce soir-là, pleine de beau monde.

« Le Louvre n'est plus auLouvre, il est tout chez Mme de Rambouillet », vient de dire un gentilhomme en pénétrant dans cette assembléechoisie.

Nous sommes, en 1627, aux premières années de ce règne mondain d'une femme, qui inaugure en France lavie de société.

Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet, reçoit.

Ses hôtes ne se lassent pas d'admirer lesderniers embellissements de cet hôtel, construit sur ses plans, ces enfilades de salles éclairées de hautes fenêtres,aux meubles d'une sombre richesse, ces tapisseries aux tons délicats, ces cabinets qui étalent tant d'objets d'artcurieux, ces tableaux d'Italie, ces corbeilles de fleurs qui font régner un printemps parfumé dans la demeure, ceslampes d'un modèle qu'on ne voit qu'en ce lieu, dont les lumières habilement distribuées font valoir la beauté desfemmes et leurs parures : dentelles et brocarts, perles et coiffures bouclées.La conversation s'anime : n'est-ce pas le plaisir par excellence des gens d'esprit ? Or l'esprit est de rigueur dans lamaison : c'est le « Sésame, ouvre-toi » qui donne accès à ce cercle envié.

L'esprit, à lui seul, remplace les quartiersde noblesse.

Sans préjugés de caste, la marquise juge que le talent est une dignité, et sa chambre bleueaccueille les poètes, pourvu qu'ils soient « honnêtes gens ».

La cour des Valois, d'ailleurs, n'a-t-elle pas honoréRonsard et ses disciples ? Celle d'Henri IV, trop gasconne et militaire, a négligé les belles manières et lesraffinements de l'esprit, ils ne sont guère recherchés non plus à la cour de Louis XIII ; mais une femme, chez soi, lesrappelle d'un sourire.

On voit donc céans les auteurs du jour : Chapelain, fort érudit mais un peu gauche et toutengoncé dans son savoir; Valentin Conrart, empressé au contraire à faire valoir une science récente, et toutheureux de se frotter aux beaux esprits de Paris; Scudéry avec sa faconde de méridional, jeune poète d'uneincroyable fécondité.

Mais surtout, ce soir, on se montre M.

de Balzac, qui tient le sceptre dans le domaine del'éloquence, l'art de bien dire en prose, et M.

Malherbe, le maître incontesté de la poésie.

Auprès de lui, deux de sesdisciples préférés, Racan dont les Bergeries, parues depuis peu, ont enchanté les esprits « champêtres », etMaynard, qui a écrit de beaux vers mélancoliques.

L'un arrive de sa Touraine, l'autre de son Auvergne, car il fautbien, quand on est homme de goût, paraître de temps à autre en la capitale, pour y respirer le bel air qui ne setrouve que là.Admirons le visage régulier de Malherbe, avec sa barbiche effilée.

Son allure quasi martiale rappelle qu'il a tenu l'épéeavant la plume.

Notons surtout l'assurance qui lui vient d'une parfaite conscience de son génie et de sa renommée.Il a soixante-douze ans, et vient de composer cette année même un poème que lui a demandé Louis XIII : Pour leRoi allant châtier la rébellion des Rochelois.

La maîtresse de maison invite le poète à réciter ces strophesvéhémentes qui maudissent l'hérétique, fauteur de troubles, et présagent le triomphe des troupes royales. Prends ta foudre, Louis, et va comme un lionDonner le dernier coup à la dernière têteDe la rébellion. Un murmure flatteur accueille cette lecture.

Mme de Rambouillet félicite l'auteur en paroles gracieuses.

Par feintemodestie, Malherbe n'y répond d'abord que par un soupir : Je suis vaincu du temps, je cède à ses outrages. Mais aussitôt Racan de compléter la strophe : Ton esprit seulement, exempt de sa rigueur, A de quoi témoigner en ses derniers ouvrages Sa première vigueur. Et chacun de louer la perfection de ces poèmes.

Balzac : « Vous apprîtes, Monsieur, à la France, ce que c'est quela poésie, vous avez inventé l'art d'écrire avec pureté, montré que l'éloquence prend sa source dans le choix despensées et des paroles, et vous avez prouvé que souvent l'heureux arrangement des mots est préférable auxchoses et aux mots eux-mêmes.

»Malherbe, qui n'est pas d'ordinaire si modeste, feint de croire et affirme un instant que l'importance du poète n'estpas grande dans un État, et, qu'après tout, il n'est peut-être pas plus utile qu'un bon joueur de quilles...Mais tout le monde se récrie, et une dame d'esprit soutient que c'est chose de conséquence que de former le goûtd'une grande nation et de réformer l'art des vers comme a su le faire l'auteur de tant de belles stances et de bellesodes, qui dureront autant que notre langue.« Quel est, demande entre haut et bas à son voisin un jeune cava- lier qui arrive de l'armée, ce vieux docteur àcheveux gris et à lunettes qui semble le point de mire de l'assemblée ? — Eh, mon cher marquis, c'est le fameuxMalherbe, regratteur de mots et de syllabes, le pédagogue de la cour! Pour moi, j'ai pitié d'un homme qui fait de sigrandes affaires entre pas et point, qui traite des gérondifs et des participes comme si c'était la querelle de deuxpeuples voisins et jaloux de leurs frontières.— Il eut pourtant le mérite, fait un autre, de dégasconner la cour, ou tout au moins il s'y efforça, sans en être toutà fait venu à bout...— Bah! vous verrez que la mort l'attrapera sur l'arrondissement d'une période ou l'hémistiche d'un vers dont la rime. »

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