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Dans tout amour, n'aime-t-on que soi-même ?

Publié le 15/05/2020

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« L'amour est un sentiment qui est censé avoir pour objet un autre que soi.

En même temps, l'amour de soi est uneformule qui renvoie aussi à une forme concrète d'amour.

Mais peut-on s'aimer soi-même dans l'autre et, puisquevotre sujet est encore plus explicite, n'est-ce finalement toujours que soi que l'on aime ? Peut- être faut-il d'abordjustifier la question.

En quoi s'aime-t-on ou peut-on s'aimer en aimant l'autre ? N'est-ce pas là une forme perversed'amour ? Prenez l'exemple de Don Juan qui pense aimer tant qu'il convoite et n'éprouve plus que rejet lorsqu'il aobtenu les faveurs de ses conquêtes.

L'amour est ici une illusion, c'est le désir de soi-même, le désir d'être désiréqui l'emporte.

L'amour au contraire n'exige-t-il pas que l'on fasse don de soi ? Que l'on accepte aussi de renoncerun peu à soi ? [C'est toujours l'amour de soi que l'on recherche à travers celui des autres.

Tout amour est égoïste puisque l'on veut être le désir du désir de l'autre.] Celui qui aime veut être tout au monde pour l'être aiméIl se considère donc comme éminemment aimable et veut conquérir autrui.

Lorsque j'aime, je désire surtoutque l'on m'aime; je veux être pour l'autre sa raison de vivre.

J'aime en lui l'amour qu'il a pour moi.

Je veux êtrele désir du désir de l'autre.

Je veux être rassuré sur mon pouvoir de séduction, sur ma valeur.

Il m'arrive mêmede vouloir comme le montre Sartre aliéner la liberté de l'autre. "Il arrive qu'un asservissement total de l'être aimé tue l'amour del'amant.

Le but est dépassé : l'amant se retrouve seul si l'aimé s'esttransformé en automate.

Ainsi l'amant ne désire t il pas posséder l'aimécomme on possède une chose ; il réclame un type spéciald'appropriation.

Il veut posséder une liberté comme liberté.Mais, d'autre part, il ne saurait se satisfaire de cette forme éminente dela liberté qu'est l'engagement libre et volontaire.

Qui se contenteraitd'un amour qui se donnerait comme pure fidélité à la foi jurée ? Quidonc accepterait de s'entendre dire : « je vous aime parce que je mesuis librement engagé à vous aimer et que je ne veux pas me dédire ; jevous aime par fidélité à moi même » ? Ainsi l'amant demande le sermentet s'irrite du serment.

Il veut être aimé par une liberté et réclame quecette liberté comme liberté ne soit plus libre.

Il veut à la fois que laliberté de l'Autre se détermine elle même à devenir amour et cela, nonpoint seulement au commencement de l'aventure mais à chaque instantet, à la fois, que cette liberté soit captivée par elle même, qu'elle seretourne sur elle même, comme dans la folie, comme dans le rêve, pourvouloir sa captivité.

Et cette captivité doit être démission libre etenchaînée à la fois entre nos mains.

Ce n'est pas le déterminismepassionnel que nous désirons chez autrui, dans l'amour, ni une libertéhors d'atteinte, mais c'est une liberté qui joue le déterminismepassionnel et qui se prend à son jeu." SARTRE "Aimer, est-ce vouloir priver l'autre de sa liberté ?" On reproche souvent à l'amour d'être possessif, tout enpensant le plus souvent que cette possessivité est la conséquence des sentiments des amants.

Ainsi dira-t-on d'un amour qui n'est pas jaloux qu'il n'est pas non plus sincère.

En effet, la relation amoureuse ne se réduitpas au simple effet d'un sentiment réciproque, mais elle implique aussi une certaine forme d'exclusivité.

Si l'onse demande alors ce que chacun attend de l'autre, on ne viendra peut être à dire qu'aimer, c'est exiger del'aimé qu'il renonce à sa liberté.

Mais c'est aussi exiger qu'il le fasse librement.Ces contradictions sont l'objet de la réflexion de Sartre.

Il faut bien faire attention à ce que son point de vuen'est pas celui d'un moraliste, cad qu'il ne veut pas dénoncer les attitudes égoïstes des amants, à la manièred'un LaRoche Foucault ou d'un Pascal, ni énoncer des normes de conduite universelles en amour.

Il ne s'agitpas non plus d'une simple description psychologique qui révélerait par induction la nature humaine -rien nesaurait être plus éloigné de la pensée sartrienne qu'un tel projet.

L'examen des relations amoureuses estl'occasion, voire le prétexte de réfléchir au fait que l'homme est liberté, et c'est cette liberté de la consciencequi est le véritable enjeu de l'amour.

L'altruisme n'est qu'une des formes de l'amour de soi. »

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