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Cuba

Publié le 02/12/2021

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1PRÉSENTATION

Cuba, en espagnol Cuba, pays insulaire des Grandes Antilles. Sa capitale est La Havane.

L’île de Cuba est située au sud des États-Unis et à l’est du Mexique, à 77 km à l’est d’Haïti et à 140 km au nord de la Jamaïque. Elle est entourée au nord par le détroit de Floride, à l’est par l’océan Atlantique, au sud-est par le passage du Vent, au sud par la mer des Caraïbes, à l’ouest par le détroit du Yucátan.

2MILIEU NATUREL
2.1Relief et hydrographie

Regroupant plusieurs petits archipels autour de l’île principale de Cuba, le pays totalise une superficie de 114 525 km². Très allongée (1 200 km de long) et ne dépassant pas 191 km de large, l’île de Cuba est en grande partie plate, hormis quelques régions de basses montagnes : les collines de Guaniguanico (699 m d’altitude), à l’ouest de La Havane ; le massif de l’Escambray (1 140 m) et la sierra de Trinidad, au centre ; la sierra de Los Organos, dans la partie occidentale ; et surtout la sierra Maestra, au sud-est, qui culmine au pic Turquino (2 005 m) et qui surplombe la fosse de Bartlett (environ 7 000 m de profondeur).

Près de 80 p. 100 du territoire est constitué de plaines argileuses et de plateaux, marqués par l’érosion karstique qui a contribué à la formation de cônes constituant des mogotes.

La côte septentrionale est rocheuse et escarpée, à l’exception de la partie centrale bordée de sable blanc ; au sud, elle est basse et marécageuse, excepté au niveau de la sierra Maestra. Le littoral est partout découpé de golfes et de baies, constituant autant de ports naturels : La Havane, Cárdenas, Bahía Honda, Matanzas et Nuevitas sur la côte nord ; Guantánamo, Santiago de Cuba, Cienfuegos et Trinidad, sur la côte sud. Cuba se caractérise également par la présence de grottes calcaires et de récifs coralliens.

L’île compte plus de 200 rivières, dépassant rarement 40 km de long ; aucune n’est vraiment importante et leur niveau varie fortement en fonction des précipitations. Seul le río Cauto (343 km), qui se jette au sud-est dans le golfe de Guacanayabo, est en partie navigable.

Les innombrables îles et îlots (cayos) qui entourent Cuba représentent une superficie d’environ 3 500 km2 et sont répartis en cinq grands groupes — d’ouest en est : los Colorados, Sabana, Camagüey, Jardins de la Reine, los Canarreos — auxquels il convient d’ajouter l’île de la Jeunesse (anciennement île des Pins), la plus vaste avec une superficie de 3 056 km2.

2.2Climat

Le climat de Cuba est tropical et humide. Les températures moyennes varient de 20 °C en janvier (mois sec et frais) à 27 °C en juillet (mois chaud et humide). La saison des pluies s’étend de mai à octobre, et les précipitations annuelles s’élèvent à plus de 1 320 mm. L’île est parfois balayée par de violents cyclones.

2.3Végétation et faune

Le faible écoulement des eaux, dû à un important taux d’humidité, permet aux sols de produire une végétation luxuriante et variée (plus de 8 000 espèces ont été recensées). La forêt dense et la savane sont les deux types de végétation les plus répandus. La partie orientale de l’île est densément boisée, et l’on y trouve plus de trente variétés de palmiers, des pins et de nombreuses essences précieuses (acajou, campêche, ébène, bois de rose, cèdre).

Le hutia (un rongeur) et le solénodonte (un insectivore très rare) sont deux espèces indigènes. L’île abrite de nombreuses chauves-souris et 137 espèces d’oiseaux (vautour, dindon sauvage, caille, pinson, mouette, ara, perruche, colibri, pélican), ainsi que des singes, des iguanes, des tortues, des caïmans et plus de 700 espèces marines (langouste, crabe, oursin, requin, bar, anguille, thon). On rencontre beaucoup d’insectes et notamment des moustiques qui ne transmettent toutefois aucune maladie.

3POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1Démographie

En 2008, la population cubaine était estimée à 11,4 millions d’habitants, soit une densité moyenne de 103 habitants au km2. Le taux de croissance annuel de la population est assez faible : de 0,82 p. 100 en 1990, il a été estimé à 0,79 p. 100 pour la période 1995-2000. En 2008, le taux de fécondité était de 1,60 nombreenfant par femme. Selon les mêmes estimations, les moins de 14 ans représenteraient 18,55 p. 100 de la population totale, les individus âgés de 65 ans et plus, 10,9 p. 100. L’espérance moyenne de vie est de 77,3 ans.

Environ 66 p. 100 des Cubains sont d’origine espagnole, 22 p. 100 sont des métis et 12 p. 100 des Noirs, descendants des esclaves amenés dans l’île au xviie siècle. Les Asiatiques, issus de l’immigration chinoise de la seconde moitié du xixe siècle, constituent une minorité (0,1 p. 100). Il n’existe quasiment aucun descendant des Indiens Ciboneyes, Guanajuatabeyes et Taïnos, qui habitaient l’île avant sa découverte par Christophe Colomb.

3.2Divisions administratives et villes principales

Cuba est divisée en 14 provinces, auxquelles s’ajoute la municipalité de l’île de la Jeunesse.

La Havane, capitale et premier port du pays, abrite une population estimée à 2 184 990 habitants (1996). Les autres villes importantes sont : Cienfuegos (360 000 habitants), port de la côte orientale de l’île ; Santiago de Cuba (356 000 habitants), ville coloniale dotée de nombreuses manufactures de tabac au sud-est ; Camagüey (327 046 habitants), centre de traitement du sucre au cœur de l’île ; Holguín (331 580 habitants), marché d’une riche région agricole du sud-est ; Santa Clara (177 000 habitants), carrefour commercial et routier au centre ; Guantánamo (174 000 habitants), ville industrielle du sud-est ; et Matanzas (146 078 habitants) port sur le détroit de Floride.

En 2005, la population urbaine représentait environ 76 p. 100 de la population totale.

3.3Institutions et vie politique
3.3.1Institutions

Cuba est régie par la Constitution de 1976, qui définit le pays comme un « État socialiste des ouvriers et des paysans «, au sein duquel les pouvoirs appartiennent au prolétariat. La Constitution a été amendée à plusieurs reprises, notamment en 2002 par un amendement garantissant le caractère « irrévocable « du socialisme. Le Parti communiste cubain (PCC) est le seul parti légal. Le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (589 membres élus pour cinq ans au suffrage universel), qui tient deux sessions annuelles et élit le Conseil d’État. Ce dernier est formé par un président, six vice-présidents et un secrétaire. L’Assemblée nomme également un Conseil des ministres, principal corps administratif.

Fidel Castro, le lider máximo, premier secrétaire du Parti communiste cubain, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, commandant en chef des forces armées, a désigné comme successeur son frère, Raúl Castro, second secrétaire du Parti et premier vice-président des deux Conseils. Il lui délègue l’ensemble de ses fonctions en août 2006 à la suite d’un accident de santé.

3.3.2Pouvoir judiciaire

Le pouvoir judiciaire est exercé, à l’échelon national, par la Cour suprême populaire, les cours de justice et les cours municipales. Des tribunaux révolutionnaires sont convoqués pour juger les crimes contre l’État.

L’organisation Amnesty International a recensé 22 prisons d’État et 54 camps de détention et de travail, mais les statistiques relatives au nombre de prisonniers politiques sont très variables et sujettes à caution.

3.3.3Gouvernement local

Les 14 provinces de Cuba se divisent en 169 municipalités, chacune possédant une assemblée qui nomme les comités exécutifs, dont les membres forment les cinq assemblées régionales de chaque province. Au-dessus se trouve l’assemblée provinciale, également dirigée par un comité exécutif. À tous les niveaux, le comité contrôle les fonctions administratives quotidiennes de son assemblée. L’administration de l’île de la Jeunesse est, quant à elle, directement contrôlée par le gouvernement central.

3.3.4Défense nationale

L’armée cubaine, qui fut largement équipée par l’URSS, était traditionnellement très importante par rapport à la population et comptait, grâce à un service militaire de trois ans, des effectifs importants. On estimait ainsi l’armée cubaine à 162 000 hommes en 1985. Ils sont toutefois en forte régression et, dans un contexte marqué par la disparition de l’URSS, on en comptait 105 000 dix ans plus tard et 49 000 en 2004. En 2003, l’État a consacré 4 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) à la défense nationale.

Les forces cubaines sont intervenues dans plusieurs pays africains pendant les années 1970 et 1980 (de 1975 à 1989, en Angola, et de 1978 à 1990, en Éthiopie). Les États-Unis gardent une base aéronavale dans la baie de Guantánamo, en raison d’une concession illimitée qui leur fut accordée en 1903 et renouvelée en 1934.

3.4Langues et religions

L’espagnol est la langue officielle de Cuba mais, comme dans tous les pays d’Amérique latine, il comporte du vocabulaire d’origine africaine ou indienne.

Les catholiques représentent la majorité de la population cubaine, dont seule 33 p. 100 se déclare pratiquante. Même à l’époque coloniale, le pays n’a jamais été l’objet d’une évangélisation profonde et le régime de Fidel Castro, s’il n’a jamais rompu ses relations avec le Vatican, n’a pas vraiment contribué à répandre la foi. Cependant, à la suite de la visite du pape Jean-Paul II en janvier 1998, le gouvernement a rétabli la fête de Noël après une interruption de trente ans et a déclaré que désormais ce jour serait férié pour tous. Il existe une petite communauté protestante et juive. Enfin, comme dans toutes les Caraïbes, les cultes introduits par les esclaves africains et imprégnés de religion catholique, à l’image de la santería, sont toujours vivaces.

3.5Éducation

L’école est obligatoire et gratuite pour les enfants de 6 à 12 ans. À la fin des années 1960, environ 10 000 nouvelles classes furent créées en milieu rural. En 1993, 73,5 p. 100 des adolescents de 12 à 17 ans étaient scolarisés. Le taux d’alphabétisation était de 97,3 p. 100, en 2005. L’université la plus importante est celle de La Havane, fondée en 1728.

3.6Culture

La culture cubaine est riche d’un double héritage espagnol et africain.

Cuba est un pays de longue tradition musicale : au son des instruments africains (bongo, conga) se dansent le bembé ou la caringa. Certaines musiques folkloriques, comme la rumba, la salsa, le són et le punto, ont subi des influences européennes. (Voir aussi Musique latino-américaine ; Danses de société.)

Les écrivains cubains les plus connus sont les poètes du XIXe siècle : José Maria de Heredia, Gertrudis Gómez de Avellaneda (1814-1873), José Julian Martí et Julián del Casal (1863-1893), ainsi que les romanciers contemporains : Alejo Carpentier et José Lezama Lima (1912-1976). (Voir aussi Littérature hispano-américaine.)

La Havane possède une riche bibliothèque qui compte environ 2,2 millions de volumes. Elle est aussi le siège du Musée national qui abrite des collections d’art moderne et classique et des vestiges des cultures indigènes. Les autres musées importants sont le Musée colonial et anthropologique de La Havane, le musée Emilio-Bacardi-Moreau d’histoire naturelle de Santiago et le musée Oscar-M.-de-Rojas, à Cárdenas. Bibliothèques et musées sont gérés par le gouvernement.

4ÉCONOMIE
4.1Généralités

Le gouvernement révolutionnaire installé au pouvoir depuis 1959 a nationalisé 90 p. 100 du secteur industriel et 70 p. 100 des terres agricoles. L’effondrement du bloc soviétique, privant Cuba de ses principaux soutiens et de ses partenaires commerciaux, ainsi que le maintien de l’embargo imposé par les États-Unis en 1960, pèsent lourdement sur l’économie nationale. L’ouverture économique du pays s’accroît cependant depuis 1993, date à laquelle Fidel Castro a signé un décret autorisant quelques investissements privés et l’établissement de zones franches. D’autre part, les autorités s’efforcent de développer le tourisme international, misant sur les nombreuses possibilités offertes par l’île dans ce domaine. Avec un apport d’environ 45 p. 100 des devises, et 2,3 millions de visiteurs par an au milieu des années 2000, le tourisme est, depuis la fin des années 1990, le principal moteur de la croissance.

En 1985, selon le dernier chiffre disponible, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 19,27 milliards de dollars. Le taux de croissance de 9 p. 100 pour 2005 annoncé par le ministre de l’Économie est estimé entre 5 et 6 p. 100 par les experts internationaux. La réalité quotidienne reste néanmoins difficile. En effet, les Cubains souffrent encore d’importantes inégalités sociales, les plus démunis dépendant de prix à la consommation trop élevés et de la pénurie de certains produits. Le marché noir avec ses produits parallèles est encore présent.

4.2Agriculture, forêts, pêche

En 2000, le secteur primaire occupait 24 p. 100 de la population active et contribuait à la formation de 6,7 p. 100 du PIB. L’agriculture cubaine est encore contrôlée par l’État à 80 p. 100 ; des coopératives regroupent les 20 p. 100 de terres restant. Comme le reste de l’économie cubaine, l’agriculture manque de diversification, et les deux grandes réformes agraires engagées sur fond de révolution castriste en 1959 et en 1963 n’ont pas permis une augmentation suffisante de la production alimentaire.

Cuba est le 12e producteur mondial de sucre (en 2004) et la canne à sucre occupe le tiers de la surface cultivée du pays. Jusqu’à la fin des années 1980, le sucre cubain a été artificiellement soutenu par les achats soviétiques qui s’effectuaient sur la base de 89 cents le kilo, alors que le cours mondial était de 13 cents. Privé de cet appui, la production cubaine a périclité : au début des années 1990, la récolte annuelle de canne à sucre s’élevait à environ 70 millions de tonnes et la production de sucre non raffiné était d’environ 6 millions de tonnes. Cependant, celle-ci devait chuter à 4,2 millions de tonnes en 1993 et, en 1998, à 3,2 millions de tonnes, la récolte la moins abondante depuis près de cinquante ans. Viennent ensuite le riz, la patate douce et le tabac, majoritairement cultivé à l’ouest et au centre-ouest, et dont la récolte (29 700 t en 2006) sert en grande partie à la fabrication de cigares de réputation mondiale (300 millions de cigares havanes par an). Les autres productions agricoles sont le cacao, le café, les agrumes, les ananas, les mangues, le maïs et les cultures maraîchères.

Le cheptel bovin représentait 4 millions de têtes, le cheptel porcin 1,7 million de têtes et le cheptel ovin 3,2 millions de têtes en 2004.

L’abattage incontrôlé a peu à peu réduit les zones boisées qui ne couvraient plus que 8 p. 100 de la superficie de l’île en 1960. Cependant, un programme de reboisement a permis de faire remonter ce chiffre à 20 p. 100, à la fin des années 1980, et à 24,5 p. 100 en 2005. La récolte porte surtout sur les bois durs.

Enfin, des pêcheries modernes ont été implantées, mais le pays, s’il est un grand producteur et exportateur de langoustes, a vu la quantité de poisson pêchée enregistrer un fort recul à partir de la fin des années 1980 ; 52 387 tonnes ont été pêchées en 2005.

4.3Mines et industries

En 2000, le secteur secondaire occupait 24 p. 100 de la population active et contribuait à la formation de 46,4 p. 100 du PIB.

L’extraction minière concerne essentiellement le nickel, dont Cuba est le 6e producteur mondial au milieu des années 2000 et dont il détient les troisièmes réserves mondiales, ainsi que le cuivre, le manganèse, le chrome et le zinc. Cuba exploite également du sel, du cobalt, de la pierre, du pétrole brut et du gaz naturel.

Les principales productions industrielles sont le ciment, les engrais, le papier, le pétrole raffiné, le caoutchouc, les dérivés du tabac, les produits agroalimentaires et les textiles. Les industries légères progressent lentement et leur production est encore insuffisante. Seule l’industrie pharmaceutique est importante et de bonne qualité.

L’électricité de l’île est essentiellement produite dans des usines thermiques utilisant les produits pétroliers, le charbon ou les résidus de cannes à sucre ; le projet de centrale nucléaire de Jaragua a été abandonné en 1992.

La rupture des liens économiques privilégiés avec l’URSS, a entraîné une grave pénurie en matière énergétique : le manque de carburant rendant très difficile la circulation des véhicules privés ou publics, la bicyclette est devenue le moyen de transport le plus répandu.

4.4Secteur tertiaire

En 2000, le secteur tertiaire occupait 52 p. 100 de la population active et contribuait à la formation de 46,9 p. 100 du PIB.

L’unité monétaire de Cuba est le peso cubain, divisé en 100 centavos. Toutes les banques cubaines ont été nationalisées en 1960.

Le tourisme est en passe de devenir la première activité économique du pays. Considérable avant la révolution, il est aujourd’hui en constante augmentation (+12 p. 100 en 2005) et constitue une source de devises particulièrement importante pour le gouvernement : on estimait à 1,6 milliard de dollars les recettes de 2003, alors qu’elles s’élevaient à 152 millions en 1988. L’île a accueilli 2,15 millions de visiteurs en 2006 et près de 1,5 million en 1998.

Au milieu des années 1990, Cuba comptait environ 60 856 km de routes. La compagnie nationalisée des chemins de fer exploitait 12 655 km de voies, dont 62 p. 100 desservaient les raffineries et les plantations de sucre. L’Empresa Cubana de Aviación, la compagnie aérienne nationale, exploite des liaisons nationales et internationales.

4.5Commerce extérieur

Le nickel est au milieu des années 2000 le premier produit d’exportation, tandis que les exportations de sucre et de ses produits dérivés sont en régression, suivis par le tabac, les minerais et les produits alimentaires. Les principales importations sont les produits alimentaires, les combustibles, les matières premières industrielles et le matériel de transport.

Les États-Unis, autrefois principal partenaire commercial de Cuba, ayant déclaré un embargo total sur les échanges commerciaux entre les deux pays en 1960, l’île s’est tournée vers les pays du bloc communiste, à commencer par l’URSS. Des échanges sucre-pétrole faisaient de Moscou le premier fournisseur en pétrole de l’île et le principal débouché pour le sucre cubain. Depuis le début des années 1990, le poids des pays du Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM) dans le commerce extérieur de Cuba a nettement diminué au profit de la Chine et de ses voisins latino-américains, avec lesquels l’île effectue près de la moitié de ses échanges, contre 7 p. 100 seulement en 1990, notamment le Venezuela dirigé par Hugo Chávez, devenu son premier partenaire commercial dans les années 2000. Dans le même temps, Cuba s’est efforcée de renforcer ses liens commerciaux avec les pays de l’Union européenne, qui fournissent 38 p. 100 des importations et absorbent près de 30 p. 100 des exportations et, malgré l’embargo, les États-Unis constituent le troisième fournisseur de l’île.

En 2001, avec 5,25 milliards de dollars d’importations et 1,66 milliard de dollars d’exportations, la balance commerciale cubaine était déficitaire. Ce déficit est structurel, malgré les recettes dues au tourisme et aux transferts de fonds de la diaspora cubaine, autorisés à partir de l’été 1998 (environ un milliard de dollars pour l’année).

5HISTOIRE

Cuba est découverte par Christophe Colomb le 28 octobre 1492, lors de son premier voyage vers ce qu’il croit être l’empire du grand Khan. L’île est alors habitée par environ 100 000 Amérindiens : Guanajuatabeyes, Ciboneyes, Taïnos, Arawaks, ainsi que par des tribus anthropophages, les Caribes. L’île est baptisée d’après son nom indigène, Cubanascan. Juan de la Cosa fait des relevés cartographiques et Sebastián de Ocampo est le premier Européen à en faire le tour complet, en 1508.

5.1La colonisation espagnole
5.1.1La prospérité économique

La colonisation de Cuba commence en 1511, sous l’égide de Diego Velázquez de Cuellar, nommé gouverneur de l’île et fondateur de Baracoa, de Santiago de Cuba (1514) et de La Havane (1519). En moins de cinq ans, la population indigène de tempérament pacifique, systématiquement massacrée, est réduite à quelques centaines d’individus. En outre, base de ravitaillement pour les expéditions espagnoles vers le Mexique et le Panamá, Cuba possède des réserves d’or qui sont rapidement épuisées. L’administration locale est donc en charge de promouvoir de nouvelles activités économiques : le tabac, les plantes tinctoriales, puis la canne à sucre connaissent un essor considérable, favorisé par l’importation d’esclaves africains. Sorte d’« avant-port « américain sur la route de l’Europe, l’île devient commercialement très active.

Après la guerre de Sept Ans, au cours de laquelle les Britanniques occupent provisoirement La Havane (1762-1763), le gouvernement espagnol encourage plus encore l’expansion commerciale et le développement agricole, en particulier grâce à l’ouverture du port sur l’extérieur. La population connaît alors une forte augmentation, et les produits cubains ont, à partir de 1791, un formidable succès sur les marchés européens, après que la révolte haïtienne a ruiné les plantations françaises de Saint-Domingue.

5.1.2L’émergence du nationalisme

Dès le début du xixe siècle, les différends entre les Espagnols et les Créoles s’exacerbent. Les autorités locales doivent faire face aux aspirations à l’indépendance de tous les peuples de l’Amérique espagnole. À Cuba, le mouvement connaît un véritable essor grâce à l’action de Carlos Manuel de Céspedes. Riche propriétaire d’un domaine sucrier, franc-maçon, il libère ses esclaves et appelle ses compatriotes à la révolte, constituant des groupes de manzanilleros et déclenchant la guerre de Dix Ans (1868-1878). À l’issue du conflit perdu par les insurgés, le pacte de Zanjón (10 février 1878) accorde d’importantes concessions aux Cubains. L’île est dotée d’une certaine autonomie, l’esclavage est aboli en 1880 et l’égalité des droits entre les Blancs et les Noirs, proclamée en 1893. Les conséquences du pacte atteignent le domaine politique, avec la constitution des premiers partis politiques, ainsi que le secteur économique, puisque les entreprises américaines augmentent leurs investissements dans la région.

5.2L’indépendance

Les réformes mises en place sont finalement peu suivies d’effet et les Cubains s’insurgent de nouveau en février 1895, sous le commandement de José Martí et des généraux Antonio Maceo et Máximo Gómez. Martí et Maceo sont à la tête du Parti révolutionnaire cubain, créé en 1891, au cours d’une période où les mouvements politiques se multiplient : Parti de l’union constitutionnelle (1878), Parti réformiste (1893), Parti autonomiste et Parti libéral (1878). Les États-Unis, qui contrôlent déjà le marché du sucre cubain, interviennent au côté des insurgés en avril 1898, précipitant la guerre hispano-américaine, provoquée par la perte du Maine, un navire de guerre américain que l’Espagne est accusée d’avoir torpillé. Le traité de Paris du 10 décembre 1898 met fin au conflit, l’Espagne renonce à sa souveraineté sur l’île et un gouvernement militaire est mis en place par les Américains.

La république de Cuba est formellement instituée le 20 mai 1902, et sa Constitution intègre l’amendement Platt, autorisant l’intervention américaine dans les affaires du pays et l’installation de deux bases navales à Cuba, en contrepartie de privilèges douaniers. Les États-Unis envoient en 1906 et en 1912 des troupes sur l’île pour lutter contre des insurrections. Le 7 avril 1917, Cuba entre en guerre aux côtés des Alliés.

5.3L’instabilité politique et sociale

L’augmentation des difficultés économiques marque les lendemains de la Première Guerre mondiale. Les élections contestées de 1921 aboutissent à la dictature de Gerardo Machado y Morales (1925-1933).

Celui-ci est renversé et une longue période de violence et de troubles débute, aggravée par la crise économique mondiale qui touche durement l’économie sucrière et donnant lieu à de fréquents changements de gouvernement. Grande figure de la vie politique cubaine, le libéral Ramón Grau San Martín, arrivé au pouvoir en 1933, prend, durant les quatre mois de son gouvernement — que les Américains refusent de reconnaître —, une série de mesures importantes : vote des femmes, journée de travail de 8 heures, nationalisation de l’électricité. Il est renversé en janvier 1934 par le général Fulgencio Batista y Zaldívar, appuyé par les États-Unis. Pour calmer les mécontentements qui se font entendre, les Américains renoncent la même année à l’amendement Platt.

Commandant en chef de l’armée et ministre de la Défense, lors des gouvernements de Carlos Mendiota (1934) et de Mariano Gómez (1936), Batista est lui-même porté à la tête du pays lors des élections de 1940. En décembre 1941, le gouvernement cubain déclare la guerre à l’Allemagne, au Japon et à l’Italie, et devient membre de l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1945. L’élection présidentielle de 1944 voit la victoire de Ramón Grau San Martín, candidat d’une large coalition de partis. Carlos Prío Socarras, qui lui succède en 1948, connaît une présidence difficile et impopulaire ; la situation économique ne cesse de se dégrader tandis que s’instaure un climat de troubles et de violences politiques.

5.4Le régime de Batista

Le 10 mars 1952, l’ancien président Batista s’empare du pouvoir avec l’appui de l’armée. Soutenu dans un premier temps par les syndicats et les communistes, son régime se révèle être celui de l’arbitraire et de la corruption. La mainmise des capitaux étrangers sur l’économie du pays s’accroît encore : dans les années 1950, les Américains contrôlent 90 p. 100 des mines de nickel et des exploitations agricoles, 80 p. 100 des services publics, 50 p. 100 des chemins de fer et, avec le Royaume-Uni, toute l’industrie pétrolière.

Une opposition non institutionnalisée se développe alors autour d’un certain nombre d’intellectuels. En 1953, Batista écrase une tentative de soulèvement dirigée par Fidel Castro, un jeune juriste, qui est jeté en prison. Réélu sans opposition l’année suivante, le dictateur octroie une amnistie aux prisonniers politiques ; Castro choisit alors de s’exiler au Mexique.

5.5La révolution castriste
5.5.1La prise du pouvoir et les premières réformes

Le 2 décembre 1956, Fidel Castro débarque au pied de la sierra Maestra avec 80 insurgés. Mis en échec par l’armée, les rebelles peuvent toutefois rejoindre le maquis ; parmi eux, Che Guevara, jeune médecin et révolutionnaire argentin, compagnon d’armes de Castro. Pendant deux ans, ceux qu’on appelle les barbudos vont mener la guérilla contre l’armée régulière, s’assurant progressivement du soutien d’une grande partie de la population. Hésitants sur la politique à suivre, les États-Unis suspendent leurs livraisons d’armes à Batista en mars 1958. Le succès de la contre-offensive des insurgés amène le dictateur à quitter le pays le 1er janvier 1959.

Un gouvernement provisoire est nommé, avec à sa tête Fidel Castro, un homme qui se veut au-dessus des partis. Rapidement, une réforme agraire, confisquant des terres aux Américains, est lancée ; les raffineries de sucre et de pétrole sont nationalisées. La politique de grands travaux mise en œuvre a pour effet de résorber le chômage ; des programmes destinés à améliorer l’éducation et la santé publique portent rapidement leurs fruits.

5.5.2La rupture avec les États-Unis

En octobre 1960, Washington impose à l’île un embargo commercial. La rupture totale des relations diplomatiques se produit en janvier 1961 et, le 17 avril, un commando d’exilés anticastristes soutenus et entraînés par les États-Unis débarque dans la baie des Cochons, au sud de l’île. L’échec de cette tentative d’invasion accélère l’orientation socialiste du régime.

Le 14 octobre 1962 éclate la crise des Fusées : les États-Unis découvrent à Cuba des rampes de lancement de missiles fournies par l’Union soviétique. Le président américain John F. Kennedy annonce alors un blocus naval de l’île. Après plusieurs jours de négociations, pendant lesquels une guerre nucléaire semble imminente, le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev accepte de retirer ses missiles. En 1965, les gouvernements cubain et américain signent un accord permettant aux Cubains d’émigrer aux États-Unis. Plus de 260 000 personnes quittent l’île avant la fin officielle du pont aérien en 1973.

5.5.3L’isolement

De nombreuses mesures politiques ordonnées par Fidel Castro isolent Cuba du reste des pays latino-américains. Le pays est exclu de l’Organisation des États américains (OEA) en 1962, et accusé d’essayer de fomenter des rébellions au Venezuela, au Guatemala et en Bolivie. En 1967, Che Guevara est arrêté et exécuté sans procès alors qu’il dirige un groupe de guérilleros en Bolivie.

Le 1er octobre 1965, le Parti communiste cubain est fondé et, à partir de cette époque, Cuba adopte complètement le modèle communiste et reste largement dépendante de l’aide économique de l’Union soviétique et des pays du bloc de l’Est. Le pays devient également membre du Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM). Le premier congrès du Parti communiste cubain a lieu en 1975, et une nouvelle Constitution est adoptée. L’Assemblée siège pour la première fois en décembre 1976 et nomme Fidel Castro à la tête de l’État et du gouvernement avec des pouvoirs accrus.

5.5.4Le retour sur la scène internationale

Cuba sort de son isolement diplomatique en juillet 1975, lorsque l’OEA lève ses sanctions. C’est aussi à partir de 1975 que les forces de combat cubaines s’engagent activement sur le continent africain, luttant en Angola et en Éthiopie (jusqu’en 1989). En 1980, les activités cubaines s’étendent au Yémen-du-Sud, alors que le gouvernement américain accuse Cuba d’aider les rebelles du Salvador et le gouvernement sandiniste du Nicaragua. Pendant ce temps, l’économie cubaine continue de recevoir 3 millions de dollars quotidiens d’aide soviétique.

5.5.5La fin de l’aide soviétique

En 1989, l’Union soviétique et Cuba signent un traité d’amitié de vingt-cinq ans, mais l’effondrement du bloc de l’Est ravive la contestation intérieure. En juillet, quatre officiers de l’armée sont exécutés et dix autres condamnés à des peines de prison, accusés de contrebande et de trafic de drogue. Les forces militaires soviétiques se retirent peu à peu et l’aide économique se tarit. En novembre 1993, l’Assemblée générale de l’ONU, soutenue par l’ensemble des pays d’Amérique latine, vote une résolution demandant la fin de l’embargo américain et une proposition de loi est déposée dans ce sens au Congrès des États-Unis, sans succès.

Le mécontentement général et l’aggravation de la pauvreté amènent le gouvernement à engager des réformes économiques : en juillet 1993, la possession de dollars, autrefois considérée comme un délit passible d’emprisonnement, est légalisée et, en octobre 1994, les marchés libres paysans sont de nouveau autorisés. Cependant, le régime continue de bafouer les droits de l’homme et le nombre d’incarcérations arbitraires et de prisonniers politiques demeure important, même s’il est difficile d’obtenir des renseignements exacts.

Pour freiner l’exode dramatique des balseros, ces Cubains cherchant à gagner les États-Unis sur des embarcations de fortune (500 en 1990, plus de 3 000 en 1993, 30 000 en 1994), deux accords sont signés avec le voisin américain, en septembre 1994 et en mai 1995. Pourtant la ratification de la loi Helms-Burton, en mars 1996, durcit la position américaine à l’encontre du gouvernement cubain, tandis que, sur la scène internationale, Fidel Castro est reçu par plusieurs représentants officiels (à l’Unesco, à Rome où il rencontre le pape Jean-Paul II). Dans le domaine économique, Cuba s’ouvre lentement aux initiatives privées et favorise l’essor des investissements étrangers, particulièrement nombreux dans le secteur des mines (nickel) et du tourisme, malgré une série d’attentats contre les centres touristiques en 1997. Le brusque ralentissement de la croissance contribue à la détérioration de la situation économique, déjà difficile en raison de l’endettement, des mauvaises récoltes de canne à sucre. Les inégalités entre les Cubains ayant accès aux devises étrangères, notamment le dollar, et ceux ne survivant qu’avec des salaires payés en pesos ne cessent de se creuser. En janvier 1998, la visite du pape Jean-Paul II à Cuba permet au régime castriste de rompre un peu son isolement. La condamnation papale de l’embargo américain contraint ainsi les États-Unis à assouplir quelque peu leur politique de fermeté à l’égard de La Havane. La reprise des vols directs entre les deux pays, le rétablissement de l’autorisation, pour les Américains d’origine cubaine, d’envoyer de l’argent à leur famille restée à Cuba, et l’accélération des formalités administratives nécessaires à l’envoi de médicaments sont ainsi décidés par Bill Clinton qui ne remet pas en cause toutefois la loi Helms-Burton, que seul le Congrès pourrait annuler. Cependant la notion d’extraterritorialité contenue dans cette loi qui permet aux Américains de prendre des mesures de rétorsion contre toute entreprise étrangère commerçant avec Cuba ou investissant dans l’île, est un sujet de discorde entre les États-Unis d’une part et l’Union européenne, le Japon et le Canada d’autre part. En juillet 1998, cependant, après de longues négociations, le président américain s’engage à suspendre pendant une durée déterminée cette disposition et en janvier 1999, il annonce des mesures d’assouplissement de l’embargo, sans pour autant renoncer à sa stratégie d’isolement. Dans le même temps, Cuba normalise ses relations avec l’Espagne, le Canada, le Guatemala et avec la République dominicaine, ce qui constitue un nouveau pas vers la réintégration de Cuba dans l’espace caraïbe. À l’issue d’une tournée triomphale de Fidel Castro durant l’été 1998, Cuba est admise comme observateur au sein du groupe ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique).

Sur le plan intérieur, malgré l’insistance du pape à réclamer une libéralisation du régime, qui aboutit à la libération de plusieurs prisonniers politiques, Fidel Castro, réélu par le Parlement pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’État, en février 1998, se refuse à tout changement démocratique et rejette toute réforme pouvant engager l’île sur la voie d’une transition du socialisme vers le capitalisme. En 1999, comme en avril 2003, des vagues de répression s’exercent à l’égard de toute contestation sociale, politique et civile ; en avril 2001, Cuba est condamné par la Commission des droits de l’homme de l’ONU. Dans le même temps, le rapport sur les indicateurs de développement de la Banque mondiale (2001) salue les performances de Cuba qui se place en tête des pays les plus pauvres pour les dépenses en matière de santé et d’éducation. En juin 2002, les électeurs cubains sont appelés à se prononcer par référendum sur le caractère « intouchable « du régime socialiste, prélude à un amendement en ce sens de la Constitution, approuvé à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Dans ce contexte, Fidel Castro, âgé de 80 ans et malade, délègue en août 2006 l’ensemble de ses fonctions de Premier secrétaire du Parti communiste, président du conseil d’État et chef des forces armées à son frère Raúl, lui-même âgé de 75 ans, ministre de la Défense et numéro deux du régime depuis 1997.

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