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Cours sur la liberté

Publié le 24/06/2025

Extrait du document

« La liberté La liberté, comme la justice, peut être une aspiration profondément obsédante chez les hommes ou les peuples qui en sont privés.

« La liberté ou la mort » disaient les révolutionnaires, celle-ci est un bien très précieux que nous plaçons au-dessus de tout.

Est-elle un absolu, un but en soi ou un moyen ? Etre libre, oui mais pourquoi faire pourrait-on se demander ? Cependant la liberté a un coût.

Cela est évident sur le plan politique mais aussi intérieur.

La liberté est aussi une maîtresse exigeante, souhaitons-nous vraiment nous donner les moyens matériels, intellectuels… de notre liberté ? Sommes-nous prêts à nous donner les moyens de penser par nous-mêmes, décider par nous-mêmes, faire par nous-mêmes… N’est-il pas, comme le dit Kant (1724-1804), si confortable de laisser les autres se charger de ces laborieuses occupations.

Aimons-nous vraiment autant que nous le prétendons la liberté ? (I) LA LIBERTE DE FAIRE. Faire ce que nous voulons.

On distingue plusieurs niveaux de liberté, l’un d’eux concerne les actes que pose le sujet (celui qui agit).

Nous nous sentons ici libres quand nous pouvons faire ce que nous voulons.

Telle est la manière la plus courante de définir la liberté. Cette liberté concerne nos actes ou encore ce que l’on appelle : l’agir ou le faire.

La liberté est ici la qualité d’un acte, nous parlons d’acte libre.

Cette définition en implique d’autres. En effet, un acte est libre lorsqu’il est exempt de toute contrainte extérieure.

Lorsque nous subissons des contraintes venant de l’extérieur qui nous empêchent de poser les actes que nous voulons poser ou qui nous obligent à poser des actes que nous ne voulons pas poser, nous ne nous sentons pas libres.

Nous pouvons aussi définir la liberté de manière négative comme étant une absence de contraintes extérieures. Ces contraintes extérieures sont de natures multiples : Ce peut être une contrainte physique qui nous oblige à poser l’acte (comme la pesanteur qui nous empêche de voler, le fouet qui oblige l’esclave à avancer, ou la victime à céder à son agresseur), ce peut être une contrainte matérielle (comme un problème financier qui peut nous obliger à renoncer), ce peut être une contrainte légale (comme une loi qui nous oblige), ou encore une contrainte morale (comme un chantage affectif que l’on fait peser sur nous)… Nous mettons donc ici le mot « liberté » au pluriel, nous parlons des libertés de circulation de réunion d’association, de liberté de la presse, de liberté religieuse ou syndicale… Nous avons le sentiment de gagner en liberté lorsque nous repoussons plus loin ces contraintes extérieures, lorsque nous repoussons par exemple plus loin l’autorité de l’Etat et que celui-ci cesse, comme dans le totalitarisme, de contrôler la totalité de la vie sociale. Faut-il souhaiter être complètement libre ? A l’opposé du totalitarisme le libéralisme entend déréguler le fonctionnement de la société et ceci pour laisser l’individu le plus libre possible.

L’Etat n’a plus alors qu’à garantir ses fonctions régaliennes (justice, police défense). Lorsqu’il existe une loi commune on ne peut plus tout à fait agir comme l’on veut et ceci est peut-être souhaitable.

Effectivement comme le dit Rousseau (1712-1778), « quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à l’autre».

La liberté débouche souvent sur le conflit avec l’autre. Si la loi limite notre liberté, elle limite aussi celle des puissants qui ne peuvent plus nous faire tout ce qu’ils veulent nous faire (et ceci bien qu’ils en aient les moyens), elle nous 1 protège aussi des espaces de liberté.

Ainsi nous dit Rousseau, « La liberté des uns s’arrête la où commence celle des autres ». La loi et l’Etat peuvent aussi être les garants de notre liberté et de notre égalité.

La loi établie et garantie par l’Etat nous donne des droits identiques et donc des libertés identiques quels que soient les individus.

Le droit est le pouvoir de poser des actes si nous le voulons. Bien sur il ne suffit pas qu’un acte ne soit permis (ou ne soit pas interdit) pour que nous puissions le poser.

Notre liberté n’est que théorique tant que nous n’avons pas les moyens matériels, financiers, techniques… de poser les actes.

Or ces moyens sont très inégalement répartis.

Tant que ces inégalités demeurent des lois et des droits identiques ne suffisent pas à nous donner les mêmes libertés.

Les conflits entre ceux qui peuvent agir et ceux qui ne le peuvent pas se retourneraient inévitablement contre les pauvres ou les démunis...

C’est ce que Marx (1818-1883) reproche au libéralisme qui place en compétition ou en conflit des individus très inégaux.

Le libéralisme est selon lui « un renard libre dans un poulailler libre ». Liberté et autonomie.

Lorsque nous ne subissons pas de contraintes extérieures, nous agissons par nous-mêmes.

Nous pouvons donc aussi définir la liberté comme le fait d’agir par soi-même, ou d’agir de manière autonome.

Tout ce qui nous rend autonome (intellectuellement, physiquement, matériellement, économiquement…) nous rend donc plus libre.

Comme le dit Rousseau, lorsque nous avons besoin des bras des autres (des moyens, des connaissances, de l’argents… des autres) pour faire ce que nous avons à faire, ceux-ci peuvent nous être refusés et donc nous empêcher de faire ce que nous voulons faire. Pour devenir autonome il faut cependant souvent et longtemps dépendre des autres, de qui nous allons apprendre tout ce qui sera nécessaire à l’acquisition de cette indépendance. La liberté un but ou un moyen ? Le désir de liberté ou d’indépendance peut parfois être un frein à celui de l’épanouissement.

Nous pouvons faire plus de choses avec l’aide des autres que seuls.

Nous avons parfois besoin des bras des autres pour aller au bout de nos projets, pour faire ce que nous voulons faire. De même créer une relation avec l’autre crée un attachement, une dépendance.

Celui qui veut rester libre ne peut se lier aux autres, il est condamné à la solitude.

Comme le disait Schopenhauer (1788-1860) « on ne peut être vraiment soi qu’aussi longtemps que l’on est seul ; qui n’aime donc pas la solitude n’aime pas la liberté car on est libre qu’en étant seul ». Là aussi la liberté n’est peut-être qu’un moyen et non une fin en soi, elle consisterait à choisir soi-même ses dépendances (celles qui nous conviennent). Nous pouvons encore voir qu’être libre demande d’avoir du choix et de pouvoir choisir par soi-même.

Il est important d’être libre car nous connaissons de manière intime et nous savons mieux que les autres quelle est la voie qui nous convient celle dans laquelle nous pouvons nous réaliser.

Cependant pour faire quelque chose de sa vie, construire quelque chose, il ne faut pas rester à la croisée des chemins mais s’engager dans une voie.

Celui qui revient sur ses choix ou veut rester à la croisée des chemins (pour rester libre, toujours avoir le choix) n’avance pas dans la vie.

D’une certaine manière choisir et avoir le choix s’opposent, car choisir c’est opter pour un choix et renoncer aux autres (ne plus avoir le choix).

Au début de sa vie l’homme peut tout faire, tout est possible (tous les choix sont possibles) il a une très grande plasticité, mais il devra choisir par son travail ce qu’il deviendra.

L’homme d’abord indéterminé va se construire lui-même (se déterminer petit à petit) et devenir ce qu’il aura choisi d’être (professeur, artiste…).

Petit à petit notre vie prend forme et il est de plus en plus difficile de changer, de revenir en arrière (« dans la vie on ne se refait pas »).

Pour être heureux, se réaliser il devra aller au bout de ses choix.

La liberté consisterait, alors que tout était possible, à choisir, à se déterminer petit à petit vers un 2 état de développement particulier (un choix possible) à l’exclusion de tous les autres et donc ne plus avoir le choix. (II) LA LIBERTE INTERIEURE. Liberté et réflexion.

Les actes que pose le sujet que je suis ont d’abord été pensés. L’activité extérieure a d’abord été précédée d’une activité intérieure du sujet.

Quand nous ne pensons pas avant d’agir nous avons tendance à reproduire des habitudes ou des automatismes acquis de par le passé.

Nous agissons un peu comme un robot dont la mémoire est programmée.

En revanche, plus nous réfléchissons et plus nous découvrons d’autres manières d’agir, d’autres possibilités.

La réflexion nous ouvre un plus grand choix et donc nous rend plus libres.

Effectivement quand nous n’avons pas le choix, qu’il n’y a qu’une seule solution qui s’offre à nous, nous nous sentons moins libres.

Quand nous inventons une nouvelle voie nous sommes sur que nous ne laissons pas nos habitudes ou nos automatismes intellectuels passés (produit d’une éducation ou d’un conditionnement social) orienter nos actes.

Etre libre consiste, nous dit Bergson (1859-1941), à inventer une nouvelle voie. Liberté et volonté.

Entre les différentes alternatives ou choix que je perçois grâce à l’activité intellectuelle, il me faut choisir, me décider.

Je me sens bien sûr libre si je.... »

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