Cours seconde guerre mondiale histoire Terminale

« 1 / 2 1 LA SECONDE GUERRE MONDIALE I) REPƒRAGES CHRONOLOGIQUES ET SPATIAUX =>Le dŽroulement de la guerre peut tre divisŽe en deux phases : la premire voit se multiplier les victoires pour lÕAxe.

Le Reich allemand se Ç dilate È sur lÕensemble de lÕEurope, Hitler cherchant ˆ rŽaliser son objectif dÕexpansion de lÕÇ espace vital allemand È.

Aprs la rapide victoire contre la Pologne (1939) puis contre la France (1940), Hitler lance ses troupes sur lÕURSS en juin 1941.

Ces victoires sont exploitŽes par les services de propagande de Goebbels afin de donner de la Wehrmacht lÕimage dÕune armŽe trs mŽcanisŽe, efficace et invincible.

Dans le Pacifique, les Japonais Žtendent leur Ç espace de coprospŽritŽ È en envahissant le nord de la Chine (Mandchourie) ds 1931, puis la c™te est de la Chine en 1937 (Massacres de Nankin).

En 1941-1942, ils conquirent notamment les Philippines, la Malaisie, Singapour et la Birmanie.

=>A partir de lՎtŽ 1942 et surtout 1943, on assiste ˆ un lent renversement de situation.

Les USA reconquirent progressivement les ”les du Pacifique afin de construire des pistes dÕaviation suffisamment proches du Japon pour lancer des raids aŽriens.

En Europe, aprs la victoire psychologique de Stalingrad, les SoviŽtiques remportent une victoire dŽcisive ˆ Koursk en aožt 1943 qui sonne le dŽbut de la retraite pour lÕarmŽe allemande.

EnfoncŽe sur le front est, elle est ensuite attaquŽe sur un front sud, en Italie ˆ lÕautomne 1943.

LÕouverture dÕun front ouest en juin 1944 referme progressivement lՎtau sur le Reich.

JusquÕen mai et aožt 1945, la rŽsistance allemande et celle du Japon restent acharnŽes.

II) UNE GUERRE DÕANƒANTISSEMENT =>Lors de lÕattaque sur lÕURSS, en juin 1941, la guerre change de nature.

-Les ordres des gŽnŽraux allemands sont clairs : lÕennemi doit tre totalement anŽanti.

Les SoviŽtiques Ç judŽo-bolchŽvico-asiatiques È sont considŽrŽs comme des sous-hommes, nŽanmoins trs dangereux et fanatisŽs par le rŽgime bolchevique.

Les lois traditionnelles de la guerre sont donc oubliŽes.

Deux millions de prisonniers de guerre soviŽtiques meurent en 6 mois.

Les responsables politiques soviŽtiques sont systŽmatiquement ŽliminŽs.

Les massacres touchent ensuite les populations civiles juives et non-juives.

-L e sige de Leningrad est un autre Žpisode dramatique de la guerre dÕaŽantissement.

Ce sige est prŽvu par le Ç  plan famine  È ŽlaborŽ par les nazis pour exterminer par la faim les SoviŽtiques.

CommencŽ le 8 septembre 1941, le sige fut levŽ par les SoviŽtiques le 27 janvier 1944 (1  800  000  morts, dont prs d'un million de civils).

Avec 872 jours, ce sige est le plus long de l'histoire moderne jusqu'ˆ celui de Sarajevo au dŽbut des annŽes 1990 (1  425  jours). -Quant ˆ la bataille acharnŽe de Stalingrad (juillet 1942-fŽvrier 1943), elle a entra”nŽ, c™tŽ soviŽtique, la mort de 500 000 soldats et 40 000 civils, et, c™tŽ allemand, 450 000 soldats tuŽs ou blessŽs.

=>De nombreux autres massacres de civils, dans toute lÕEurope, ponctuent la guerre : On peut citer celui de Kragujevac en Yougoslavie en octobre 1941 (5000 morts), Lidice en TchŽcoslosvaquie en juin 1942 (400 morts) ou celui dÕOradour sur Glane en France en juin 1944 (700 morts).

Le massacre de Lidice a ŽtŽ sans doute un des premiers crimes nazis mŽdiatisŽs chez les AlliŽs (campagne de presse et affiches en Angleterre) contribuant ˆ ternir (le mot est faible) lÕimage de lÕarmŽe allemande en Europe.

=>La rŽsistance acharnŽe de lÕAllemagne dure jusquÕau suicide dÕHitler le 30 avril 1945.

Comment lÕexpliquer ? -Les pertes militaires allemandes furent aussi ŽlevŽes dans les 10 derniers mois que dans les 4 premires annŽes de la guerre.

Au total 5,3 millions de soldats furent tuŽs : 2,7 millions avant juillet 21944 et 2,6 millions ensuite (dont 1,5 sur le front Est) ; 300 ˆ 400 000 soldats mourraient chaque mois pendant cette dernire pŽriode.

-LÕexigence des AlliŽs dÕune capitulation sans condition a pu inciter les Allemands ˆ combattre jusquÕau bout pour justement pouvoir nŽgocier une paix honorable.

La sauvagerie de la guerre ˆ lÕest Žtait en soi une motivation pour continuer de combattre et rejeter toute idŽe de reddition.

Mme Stauffenberg, le principal responsable de lÕattentat contre Hitler en juillet 1944, en cas de rŽussite, envisageait de nŽgocier une paix avec les AmŽricains mais de poursuivre la guerre ˆ lÕest contre les SoviŽtiques.

-A la tte de lÕarmŽe, les Ç vieux È gŽnŽraux nÕavaient pas ŽtŽ formŽes au nazisme mais leur patriotisme, leur nationalisme se confondait aisŽment avec une partie de lÕidŽologie nazie.

Ils sÕaccommodrent de la guerre dÕanŽantissement.

Dans lÕensemble, ils restrent fidles ˆ leur chef, en prenant la position de lÕapolitique, cÕest-ˆ-dire du militaire obŽissant au politique, une faon donc de se dŽdouaner de tous les crimes commis.

-Des fonctionnaires efficaces et un ministre de lÕarmement comme Albert Speer accomplirent des miracles de gestion et permirent le prolongement des combats alors mme que lÕindustrie allemande manquait de tout et Žtaient bombardŽe quotidiennement.

-Cependant la population allemande nÕa pas soutenu le rŽgime jusquՈ la fin.

En fait la popularitŽ du rŽgime avait dŽclinŽ depuis lÕhiver 1941-1942.

Et depuis juillet 1944, le parti nazi inspirait largement la haine.

Hitler ne se montrait pratiquement plus en public.

-CÕest pourquoi le parti a exercŽ une terreur sur les simples citoyens ou simples soldats (exŽcutions sommaires de ceux qui refusent de combattre, pendaisons et exposition des jeunes ou des mres qui refusent que leurs fils combattent) -Mais cÕest la personnalitŽ dÕHitler qui fut dŽterminante.

Il ne dŽvia jamais de sa ligne : gagner ou mourir.

En avril 1945, il dŽclare Ç Si la guerre est perdue, le peuple allemand est perdu lui aussi.

Il est inutile de se prŽoccuper des conditions qui sont nŽcessaires ˆ la survie la plus ŽlŽmentaire du peuple È.

-Hitler Žtait le chef de lÕEtat, le commandant en chef de lÕarmŽe, le chef du gouvernement et le chef du parti.

Affronter Hitler dans quelque instance organisŽe que ce fut, politique ou militaire Žtait totalement impossible.

Les Žlites dominantes avaient forgŽ des liens avec Hitler dans une Žpoque prŽcŽdente et ces liens furent impossible ˆ rompre.

Parmi toutes les raisons expliquant ce combat ÒjusquÕau-boutisteÓ, les structures du pouvoir et les mentalitŽs sous-jacentes sont donc les plus fondamentales.

DivisŽs et concurrents, les principaux responsables ne possŽdaient ni la volontŽ collective, ni les mŽcanismes de pouvoir pour empcher Hitler dÕentra”ner lÕAllemagne vers sa destruction totale : cÕest cela qui fut dŽcisif.

-CÕest seulement la mort dÕHitler qui permit ˆ lÕamiral Dšnitz (choisi par Hitler pour lui succŽder) dÕentamer des nŽgociations de paix dŽbut mai 1945.

=>La guerre raciale entre USA et Japon dans le Pacifique Du 3 mai 1946 au 12 novembre 1948, le procs de Tokyo rŽvŽla lÕampleur des crimes contre la paix et crimes de guerre commis par les Japonais.

Mais les dŽbuts de la Guerre Froide et la nŽcessitŽ dÕune alliance entre le Japon et les USA mirent un terme ˆ lÕexamen des atrocitŽs rŽciproques de la guerre du Pacifique.

Les tŽmoignages des combattants amŽricains dŽcrivent les mutilations perpŽtrŽes, non seulement sur les cadavres des soldats US (dŽmembrement, dŽcapitation) par les Japonais, mais aussi des AmŽricains sur les combattants japonais, comme ce Ç marines È ouvrant avec son poignard les joues dÕun soldat japonais encore vivant pour en extraire les dents en or.

TŽmoin de la scne un autre combattant lui dit : est-ce-que toi aussi, tu es devenu asiatique ? Ç Going asiatic È devient une expression utilisŽe pour dŽsigner les troubles psychiatriques džs ˆ la violence des combats et rŽsume ce que fut la guerre du Pacifique : un conflit racial, attisŽ par une haine mutuelle entre combattants.

Dans le cas amŽricain, des affiches de guerre reprŽsentent les Japonais sous les traits dÕanimaux dangereux, sales ou rusŽs, comme des reptiles, des primates ou des insectes.

Cette animalisation de lÕennemi, en radicalisant les diffŽrences entre AmŽricains et Japonais, mit ˆ distance lÕennemi jusquՈ lui dŽnier les droits humains les plus ŽlŽmentaires : Ç tuer un japonais, cՎtait comme tuer un 2 / 2. »