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Corpus extrait de Cahier de Douai, Arthur Rimbaud Parcours “Emancipations créatrices”

Publié le 29/03/2025

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« Corpus extrait de Cahier de Douai, Arthur Rimbaud Parcours “Emancipations créatrices” __________________________________________________________________________ • Texte 2 - “Première soirée”, Premier cahier, Cahier de Douai, 1870 (pages 38-39). 1 Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. 5 Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d’aise Ses petits pieds si fins, si fins. – Je regardai, couleur de cire 10 Un petit rayon buissonnier Papillonner dans son sourire Et sur son sein, – mouche au rosier. – Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un doux rire brutal 15 Qui s’égrenait en claires trilles, Un joli rire de cristal. Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : « Veux-tu finir ! » – La première audace permise, 20 Le rire feignait de punir ! – Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux : – Elle jeta sa tête mièvre En arrière : « Oh ! c’est encor mieux ! 25 Monsieur, j’ai deux mots à te dire… » – Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D’un bon rire qui voulait bien… – Elle était fort déshabillée 30 Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Intro : Génie précoce, Arthur Rimbaud à 16 ans lorsqu’il réunit 22 de ses poèmes dans un manuscrit pour les confier à son ami Paul Demeny.

Ces textes ne seront publiés qu’après la mort du poète, sous le titre de Cahiers de Douai.

Le poème « Première soirée » est tiré de ce recueil, qui se distingue par une influence parnassienne marquée et une recherche de la virtuosité formelle.

On sent dans ce poème l’humour satirique, marque de la révolte contre les conventions sociales du poète.

Intitulé tout d’abord « Comédie en trois baisers » puis « Trois baisers », ce poème de 8 strophes octosyllabiques reflète les premiers émois sensuels de l’adolescent mais fait aussi une satire de l’amour mièvre .

PAR QUELS MOYENS LE POETE SE MOQUE-T-IL DE LA « COMEDIE » AMOUREUSE QUI SE JOUE A L’ADOLESCENCE ? Afin de répondre à cette problématique nous proposerons un plan en 2 mouvements.

De la strophe 1 à 3 nous verrons la présentation d’une séduction sensuelle réciproque, puis que les 3 baisers correspondent aux 3 actes d’une comédie amoureuse dans les 5 dernières strophes I) V1 Présentation d’une séduction sensuelle réciproque « était » v.

imparfait de l’indicatif annonce une expérience vécue, un souvenir suggéré Adv intensité « fort » forme une hyperbole car le poète s’émeut de peu annonçant alors l’atmosphère sensuelle Utilisation pronom personnel « Elle » pour ne pas la nommer A travers les guillemets, le poète raconte à qqn ce qu’il s’est passé, on assiste à la narration d’un souvenir sensuel entre 2 ados « fort déshabillée » litote qui souligne le caractère sensuel de la scène V2+v3 « grands arbres indiscrets » personnification, la nature est omniprésente dans ce moment d’intimité V4 Rep « tout près » évoque la mièvrerie de la scène Strophe 1 identique à la 8 : forme circulaire du poème Strophe 1 à 7 on retrouve la figure de l’asyndète couplée aux vers octosyllabiques qui suggèrent la rapidité de cet instant renforçant ainsi le côté infantile V5 « grande chaise »utilisation de l’adj q.

« grande » forme une hyperbole mettant en avant la petitesse de la jeune fille Formant alors une antithèse avec la rep du vers 8 « si fins, si fins » V6 Le rejet de « mi-nue » nous fait comprendre que la jeune fille porte de – en – de tissu « joignait les mains » impression posture de prière : cherche à résister / faire semblant : un jeu d’apparences V7 CCL « sur le plancher » exprime qu’ils sont à même le sol, eux aussi sont donc nus V8 Allitération en S resitue l’échange niais entre les 2 ados L’adverbe d’intensité « si » fait écho au vers 4 et accentue la mièvrerie V9 Le tiret « - » marque une pause, un silence Intervention de « je » rompt le lyrisme éventuel du poème car le poète intervient avec un pronom personnel « regardai » passé simple insiste sur son regard qu’il assume pleinement Cliché Romantique de la.... »

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