Corpus de texte
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Nous faisons face à un corpus de deux textes, convoquant Anouilh et Molière, deux
dramaturges français n’appartenant pas au même siècle.
Cependant, ils utilisent tout deux les mêmes
registres : tragique, dramatique, et comique.
Ici, Anouilh n’utilise pas le comique puisque sa pièce,
Antigone , est le reflet de la réalité ; sa pièce est donc tragique.
Molière, lui, se sert de la comédie pour
illustrer la situation du protagoniste, Done Elvire.
Anouilh écrit Antigone durant la Seconde Guerre Mondiale, ce qui nous permet de relier sa réécriture à
la tragédie qu’il était en train de se passer.
Ainsi, le personnage d’Antigone est l’allégorie de la
Résistance, s’opposant à Créon, son oncle.
Elle préfère se rebeller face à celui-ci, en enterrant son
frère Polynice.
L’extrait du corpus, soit l’échange entre Antigone et son oncle, se situe peu avant la fin,
et montre la séparation irrémédiable entre ces deux personnages.
Créon tente de résonner sa nièce de
différentes façons : il lui parle de la vie, la comparant à un « trésor » qu’elle détient encore, mais
encore à une « eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir» et il insiste avec une répétition
« ferme tes mains » x2, afin de lui faire prendre conscience ; il compare aussi la vie à un livre, un
enfant, un banc, mais encore le bonheur.
C’est avec ce mot qu’Antigone va s’interroger sur elle-même,
à la troisième personne du singulier : « que faudra-t-il qu’elle fasse...
».
Créon, à la suite de toutes ces
questions, lui dis « tais-toi », ce qu’il répète encore une fois après, soit une anaphore.
A sa dernière
réplique, Antigone prend un ton ironique pour se moquer de son oncle : « un royaume où vous ne
pouvez plus entrer avec vos rides, votre sagesse, votre ventre ».
La situation d’Antigone est tragique,
puisqu’elle choisie la mort, malgré le fait que son oncle tente de la dissuader de revenir sur son acte.
Elle lui tient tête « Non, je ne me tairai pas ! » puisqu’elle cherche à prouver qu’elle a raison, et que
lui, a tort ; et ceci va dans les deux sens, car Créon trouve qu’elle a tort de vouloir mourir si jeune.
L’échange est une remise en cause de l’adversaire, soit Créon, puisqu’il en viendra à dire qu’il n’a pas
eu le choix de dire oui, oui au trône, qu’il fallait bien que quelqu’un se dévouât.
Molière, lui, a
représenté la femme trompée par un homme libertin, et nous nous attendons à ce que ce soit l’homme
qui « domine » la femme, qui la blesse, cependant, Done Elvire ne se laisse pas faire, et devient donc
le personnage dominant.
En utilisant la comédie dans la tragédie, Molière rend Dom Juan incrédule,
indifférent, tandis que Done Elvire, elle, prend le dessus de différentes manières sur lui, en passant par
les interruptions, les insultes.
Elle reste calme, mais reste offensée sans perdre sa noblesse.
Les deux dramaturges ont, dans ces deux extraits, présenté la situation tragique de chacun des
protagonistes, dans un échange conflictuel, antagonique.
L’un est une tragédie, l’autre propose une
tragi-comédie..
»
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