Corée du Sud - 1980-1981: Un peuple écrasé, un "modèle" en crise

« file:///F/Lycée/1/450724.txt[13/09/2020 23:43:52]Corée du Sud 1980-1981 Un peuple écrasé, un "modèle" en crise L'année 1980 a été marquée par l'irrésistible ascension d 'un militaire rusé, le lieutenant-général Chon Doo Hwan.

Arrivé au pouvoir après l'assassinat du président Park Ch ung Hee en octobre 1979, la purge de l'armée le 12 décembre, l'écrasement des révoltes de mai 198 0, Chon Doo Hwan, dirigeant de la CIA coréenne, deviendra général en août, puis président de la République - après avoir neutralisé sans difficulté un personnage inconsistant, le président par intérim Choi Huy Hah.

Chon Doo Hwan a pris le pouvoir dans un contexte économique difficile : en 1979, en effet, pour la première fois depuis dix-huit ans, la croissance du PNB était due essentiellement au marché intérieur plutôt qu'aux secteurs exportateurs.

A cela s'ajoutait une forte pous sée inflationniste liée au second choc pétrolier et, surtout, à l'élévation de l'offre de monnaie.

La dévaluation du won, de plus de 16%, en janvier, pour relancer les exportations, n'a pas résorbé la crise. Dès avril, le mécontentement monte dans les cités industrielles : à Sabuk, trois mille mineurs de charbon demandent une hausse des salaires ; des remous agitent Séoul, Pusan e t Masan.

Le 17 mai, la loi martiale est étendue à tout le territoire et l'un des dirigeants i mportants de l'opposition libérale au régime, Kim Dae Jung, est arrêté, tandis que des révoltes é clatent dans sa province d'origine, Cholla, notamment dans la ville de Kwangju ; cinquante mille étudiants manife stent aussi à Séoul.

Exigeant des élections et la libération des prisonniers politiques, les révo ltés de Kwangju prennent le contrôle de la ville le 21 mai.

Pour la première fois, les ouvriers et les chômeurs des cendent massivement dans la rue (ils représentent 53% des personnes arrêtées) aux côtés des é tudiants.

La répression est brutale (plus de mille morts), et Kwangju tombe le 27 mai.

En juin, Chon, devenu président du Comité spécial pour la sé curité nationale, lance une campagne de "purification sociale" contre la corruption, l'incompétence, mais aus si - sans le dire - contre toute opposition politique réelle.

Cette campagne a touché les fonctionn aires, puis les employés des entreprises nationalisées, le corps enseignant des universités et les media.

P lus de 57 000 personnes sont arrêtées dont 51 061 "voyous" (catégorie fourre-tout où se mêlent les d élinquants et les contestataires politiques) et près de 39 000 sont envoyés dans des camps de "rééducatio n psychologique et physique" le long de la zone démilitarisée.

Modifiant quelque peu la politique économique de Park, Chon envisage de donner plus de place aux mécanismes du marché, de promouvoir les exportations et de relâ cher les contrôles sur les entrées de technologie et de capitaux étrangers.

Il a engagé aussi une politi que de restructuration industrielle pour réduire les capacités de production excédentaire de certains se cteurs (par exemple, l'automobile).

Devant les hausses de prix (près de 36% pour les prix de détail et 45% p our les prix de gros), il a fallu accorder des augmentations de salaires (22,7% en janvier-juin 1980).

Le process us de ralentissement s'est poursuivi en 1980: la croissance économique réelle a été de 5,7% contre 9,2% en moyenne sur la période 1962-1979.

La production de riz a baissé de 30%.

Et la det te extérieure atteint 27 milliards de dollars.

Panacée pour les pays du tiers monde? Le "modèle" coré en - tel qu'il est rêvé en Occident - en est loin.. »