Corée du Nord: 1989-1990

« file:///F/Lycée/1/450756.txt[13/09/2020 23:43:55]Corée du Nord 1989-1990 La Corée du Nord est restée apparemment insensible aux vents du ch angement venus d'Europe de l'Est.

Mais les observateurs ont été unanimes à prévoir qu'une é volution serait inévitable à terme.

Un des événements les plus marquants de l'année 1989 a été le Festival mondial de la jeunesse tenu en juillet avec la participation de 30 000 personnes venues de 179 pays.

Il a été conçu comme une réplique au succès des Jeux olympiques de Séoul en septembre 1988.

Si ceux- ci ont consacré la Corée du Sud sur le plan international, le Festival de Pyongyang a signalé le désir de la Corée du Nord de sortir de son isolement.

En politique intérieure, ce sont naturellement les changements interv enus dans les "démocraties populaires" européennes qui ont préoccupé les dirigeants nord-c oréens.

En août 1989, Radio Pyongyang a fait état d'une lutte idéologique au sein du Parti du travail di rigée contre un courant qui tentait de "souiller la ligne juste".

Elle a précisé que Kim Jong Il, fils du président et dauphin, en est sorti vainqueur.

Mais alors qu'une rumeur persistante, au début 1990, prêtait au pr ésident, Kim Il Sung, l'intention de passer le pouvoir à son fils, il n'en a rien été.

On a cru pouv oir en déduire que Kim Il Sung a du mal à légitimer son fils comme héritier.

Ainsi, il semble qu'il existera it, au sein du Parti, un groupe de personnes sensible au vent "libéral" qui souffle dans le monde communiste.

Le s ystème est resté apparemment verrouillé, mais des observateurs étrangers ont pu constater que l es intellectuels évoquaient, en privé, des questions autrefois taboues telles que les "éventuelles contradic tions du socialisme".

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les événements d e Roumanie aient été un choc pour le régime nord-coréen, d'autant plus que les deux régimes ont main tenu jusqu'au dernier moment des liens étroits: le Premier ministre, Yon Hyong Muk, et le ministre des Affai res étrangères, Kim Yong Nam, ont visité la Roumanie, respectivement en novembre et en décembre 1989 .

Mais le 27 décembre, deux jours après l'exécution des Ceausescu, Pyongyang reconnaissait le gouver nement provisoire roumain au nom du "respect du choix du peuple".

Toutefois, les autorités décidaie nt, le 4 janvier 1990, le rapatriement de 1 700 étudiants nord-coréens d'Europe de l'Est, dont 800 de Tché coslovaquie.

La situation économique ne s'est pas améliorée en 1989-1990.

Le Premier ministre a indiqué lors de la réunion nationale des innovateurs de la production, fin février 19 90, neuf secteurs qui demandent une accélération particulière: charbon et autres minéraux, én ergie, métallurgie, machines-outils, électronique, chemins de fer, industrie légère, construction et biens de consomm ation.

Sur le plan diplomatique également, l'année 1989 a été mauva ise pour la Corée du Nord.

Le succès de la Nordpolitik de Séoul (vis-à-vis de l'URSS et de l'Europe de l'Est ) et sa percée dans le tiers monde ont fait apparaître Pyongyang plus isolé que jamais dans son propre camp.

T outefois, la Corée du Nord a réussi à établir des contacts directs avec les États-Unis: depuis décemb re 1988, plusieurs rencontres ont eu lieu à Pékin entre le conseiller politique de l'ambassade des États-Unis et son homologue nord-coréen.

En novembre 1989, Gaston Sigur (département d'État) s'est rendu à Pyongyang puis, en mars 1990, le vice- ministre nord-coréen des Affaires étrangères s'est rendu à l 'université de Stanford à la tête d'une délégation pour participer à une conférence sur le désarm ement.

En mai 1990, la Corée du Nord a restitué aux États-Unis cinq dépouilles de soldats américain s disparus pendant la guerre de Corée (1950- 1953).

Les États-Unis ont, semble-t-il, mis un terme à leur polit ique d'ostracisme à l'égard de la Corée du Nord, ce qui a marqué un développement important, bien que peu rem arqué, dans les relations entre les deux pays.. »