Cordell Hull (1871-1955)

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Hull, Cordell (Olympus, Tennessee, 1871 -Bethesda, Maryland, 1955) ; secrétaire d’Etat américain. C’est pour son internationalisme que F.D. Roosevelt propose (en 1933) à H., co-artisan de la libéralisation du parti démocrate et sénateur influent, le poste de secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Partisan des idées de Jefferson et influencé par la tradition libérale des Etats du Sud, H., entré tôt dans l’arène politique, se bat pour réduire les taxes douanières et instituer un impôt sur le revenu. Pour H., les expériences de la Première Guerre mondiale apportent la preuve que la question douanière est indissociable du contexte international et que les guerres économiques portent en elles le germe de guerres plus sanglantes. En tant que secrétaire d’État aux Affaires étrangères, il tente de limiter ces risques de conflit en signant des traités de commerce bilatéraux et en menant une politique de bon voisinage. Lorsque les événements qui agitent l’Europe exigent des décisions politiques rapides, H. se montre plus hésitant que le président et les hommes dynamiques de son entourage, ce qui crée des tensions avec Roosevelt, sans toutefois mener à la rupture. En novembre 1941, c’est H. qui dirige les négociations décisives avec les Japonais, dans lesquelles, en accord avec le président, il tente d’abord de repousser l’état de guerre dans le Pacifique en laissant entrevoir de possibles concessions ; puis, les Américains se faisant de plus en plus de souci pour leur sécurité, H. durcit son attitude dans le Pacifique sous la pression des nationalistes chinois. Le fossé se creuse entre les deux hommes lorsque Roosevelt, après Pearl Harbour, tend à prendre lui-même les décisions les plus importantes en matière de politique extérieure, tandis que H. souhaite maintenir les relations avec la France de Vichy. Au terme de douze années, H. doit abandonner ses fonctions en 1944 pour raisons de santé. Dans l’ombre de Roosevelt, ses capacités et son engagement dans la collaboration internationale lui ont apporté une grande notoriété. Sa contribution à la création de l’ONU, dont il est considéré comme le père, lui vaut le prix Nobel de la paix en 1945.