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Commentez ce jugement de M. Paul Tuffrau sur Colette : « On ne cherchera chez elle ni philosophie profonde, ni caractères exceptionnels. Elle ne connaît que la sensation. »

Publié le 09/12/2021

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Mais, malgré sa complexité, le mécanisme humain obéit à certains mobiles éternels : l'amour, la jalousie, le besoin de tendresse, la lassitude et la légèreté sont à la base de toutes les souffrances. Seules les réactions changent selon la réceptivité et la sensibilité des personnage. De cette façon, Colette parvient à esquisser une véritable étude de moeurs : avec Le Blé en herbe est traité le problème- de l'amour chez les adolescents ; avec La Seconde, La Chatte, ou encore Duo, Colette - en s'appuyant sur sa propre expérience - met l'accent sur les difficultés du couple. Enfin, la série des Claudine brosse le portrait d'une collégienne de province, vite éblouie par la vie parisienne. III. La sensation. Dès sa prime enfance, Colette apprit de sa mère « à écouter tout ce qui dans la nature frémit et bruit ». Cette connaissance de la nature lui fut une joie sans cesse renouvelée. Aussi, à ceux qui souffrent, offre-t-elle : 1. la consolation de la nature.

« Commentez ce jugement de M.

Paul Tuffrau sur Colette : « On ne cherchera chez elle ni philosophieprofonde, ni caractères exceptionnels.

Elle ne connaît que la sensation.

» Introduction : La critique a souvent reproché aux romanciers féminins de se complaire, tels de nouveaux Narcisses, dans la contemplation de leur propre image.

Colette ne semble pas, au premier abord, démentir cette affirmation.Journal de se: sensations, son œuvre ressemble souvent à une autobiographie Aussi les personnages qui l'animentont-ils la simplicité de leu] auteur.

Etrangers aux systèmes philosophiques, ils ne sont n héroïques, ni tragiques maisprofondément humains.

A quelle vision poétique correspond cette apparente banalité ? I.

La philosophie profonde. Colette n'a rien d'une théoricienne.

Ni déiste, ni matérialiste, elle répugne à employer les termes, souvent pompeux,du vocabulaire philosophique.

Cependant, guidée par un instinct sûr et une inlassable bonté, elle a placé sa vie etson œuvre sous le double signe de :La liberté.

C'est le thème central de ses préoccupations.

Elle est d'abord l'expression d'un amour instinctif : commel'insecte ou comme l'élément, elle n'obéit qu'aux lois de la nature.

Aussi refuse-t-elle de se laisser enfermer dans unrôle déterminé.

A la suite de Montaigne, elle épouse le mouvement « nonchalant et fortuit » de la vie : femme delettres, elle fut aussi comédienne et danseuse de music-hall ; citadine (Paris de ma fenêtre), elle ne renia jamais lacampagne (Les Vrilles de la Vigne), car sa liberté est avant tout disponibilité. 2.

La charité.

Elle éclate dans toute son œuvre.

Colette, qui accepta avec tant de sérénité ses propressouffrances, se pencha toujours sur celle des autres.

Sa charité, qui ne doit rien à la religion, s'exerça aussi bienenvers l'animal blessé dans sa chair qu'envers les êtres blessés dans ' leur cœur.

C'est pourquoi le thème de lasolitude douloureuse est prépondérant chez Colette (cf.

la solitude de Chéri, celle de La Vagabonde ou encore celledes époux dans La Chatte).

Des caractères exceptionnels.

Les personnages de Colette ne sont ni sublimes nimystérieux : peu soucieux de démarches intérieures, ils ont tous cependant depuis la charmante Claudine jusqu'à laprimesautière Gigi) une présence inoubliable.

En fait, toujours accrochée au réel, Colette est extraordinairementlucide. 1, La lucidité.

Aussi, en dépit d'une bonté native, cet écrivain a continuellement refusé les concessions.

C'est aveclucidité qu'elle examine les êtres et les choses.

De là, une œuvre essentiellement vraie.

Ses héros ne sont jamaisstéréotypés : ils vivent dans le temps et dans l'espace, avec leurs erreurs. 2.

Les thèmes éternels.

Mais, malgré sa complexité, le mécanisme humain obéit à certains mobiles éternels : l'amour,la jalousie, le besoin de tendresse, la lassitude et la légèreté sont à la base de toutes les souffrances.

Seules lesréactions changent selon la réceptivité et la sensibilité des personnage.

De cette façon, Colette parvient àesquisser une véritable étude de mœurs : avec Le Blé en herbe est traité le problème- de l'amour chez lesadolescents ; avec La Seconde, La Chatte, ou encore Duo, Colette — en s'appuyant sur sa propre expérience —met l'accent sur les difficultés du couple.

Enfin, la série des Claudine brosse le portrait d'une collégienne deprovince, vite éblouie par la vie parisienne. III.

La sensation. Dès sa prime enfance, Colette apprit de sa mère « à écouter tout ce qui dans la nature frémit et bruit ».

Cetteconnaissance de la nature lui fut une joie sans cesse renouvelée.

Aussi, à ceux qui souffrent, offre-t-elle :1.

la consolation de la nature.

Il ne s'agit pas de se réfugier, comme l'avaient fait les Romantiques, au sein de lanature, mais d'apprendre à l'aimer en la déchiffrant..

La joie qu'elle procure alors n'a rien de mystique, elle relève dela sensation pure.

La saveur d'un fruit mûr, les effluves qui montent de la terre mouillée, le chant de l'oiseau, lacouleur de l'insecte..., Colette voit tout et s'enivre de tout. 2.

la chaleur d'un style.

Aux yeux rougis par les larmes, Colette offre aussi la chaleur d'un style coloré.

Elle exprimela sensation par un vocabulaire concret qui lui rend sa fraîcheur et sa spontanéité.

Par la magie du verbe, les bêteset les plantes s'animent et découvrent les festivités cachées de la nature. Conclusion : Ainsi, par sa vie et par son œuvre qui est la vie même, Colette apporte un message simple et généreux.

Elle bannit l'angoisse et prend possession de la terre : son royaume est de ce monde et sa philosophie àl'échelle des humbles.

A sa suite, nous acceptons la souffrance, et reconnaissons les faiblesses de «l'humainecondition»; nous apprenons à déchiffrer la nature et à nous enivrer de la poésie « du quotidien ».

Profonde sagessequi refuse l'égotisme stérile et rejoint, dans une certaine mesure, l'humanisme élargi d'un Montaigne.. »

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