Commentaire Rouge et Noir chapitre 10
Publié le 31/01/2022
Extrait du document
«
Commentaire d’un extrait du chapitre X de la Ière partie du
Rouge et le Noir
Au début du XIXe siècle, le mouvement littéraire du romantisme
exprime les aspirations d’une génération née « trop tard dans un
monde trop vieux », comme l’écrit Alfred de Musset dans Romances
sans paroles .
Des jeunes gens à l’étroit dans la société bloquée de
l’Ancien Régime rêvent à un destin aussi fulgurant et glorieux que
celui des généraux de l’Empire et de la Révolution, et surtout du plus
brillant d’entre eux, Napoléon.
Dans Le Rouge et le Noir , roman
publié en 1830, Stendhal dépeint les espoirs d’ascension sociale d’un
jeune homme pauvre, Julien Sorel.
Dans le chapitre X, nous suivons
le héros marchant dans la nature après avoir obtenu une
augmentation inespérée de la part de son employeur, M.
de Rênal.
Nous verrons comment le narrateur insère dans le récit d’une
promenade un portrait moral de son personnage.
Dans un premier
temps, nous étudierons en quoi cet extrait est un paysage-état
d’âme, avant d’examiner comment le narrateur adopte un point de
vue changeant pour exprimer les pensées de Julien, et enfin nous
verrons que le portrait de Julien est ambigu.
Ce passage nous présente un personnage dont les pensées sont en
accord avec la nature dans laquelle il marche.
Tout d’abord, le paysage de montagne est décrit de manière
valorisante, autour de l’idée de grandeur : l’adjectif « grand »
qualifie trois fois des éléments de la nature (lignes 6, 28, 32), les
roches sont même « énormes » (5) ou immense[s] » (13), comme les
cercles de l’épervier (33).
L’é lév ation caractérise ce paysage de
montagne : « haut » (7), « élevées » (16), auquel est aussi associée la
pureté (15).
De plus, l es lieux sont baignés de « soleil » (9, 29), on
est au mois d’ « août » (29), « Les cigales chantaient » (29), les bois
sont d’une « beauté ravissante » (4) et offrent « une fraîcheur
délicieuse » (8) : tous les éléments de la nature concourent à rendre
la promenade du héros idyllique.
Ce paysage est sauvage, comme la
nature qu’aiment les baroques.
L’empreinte humaine s’y réduit à « un
étroit sentier à peine marqué » (11-12).
Le texte progresse selon le
déplacement physique de Julien, dont le nom se retrouve dans la
première phrase de chacun des trois premiers paragraphes (3, 10,
28): il marche d'abord au milieu des bois, puis il monte jusqu'au
sommet d'un « roc immense » (13), enfin il contemple le paysage
qu'il domine.
Cette progression dans la nature est liée aux pensées de Julien :
l'ascension physique représente l'ascension spirituelle qu'il souhaite
accomplir (l.
14-15), et un accord s'établit entre ses sentiments et le
paysage : dans le premier paragraphe, la « méditation » (1) à propos
de la victoire sur M.
de Rênal le calme et lui permet d'apprécier la
« beauté » de son environnement (4), avant que, dans un effet
inverse, « la sérénité et même la joie » (16) que lui procure son
ascension lui rappellent cette victoire dans le deuxième paragraphe.
La victoire remportée lui fait songer à un incident précédent, dont il
avait réussi à se sortir à son avantage en dissimulant le portrait de
Napoléon III (l.
24-25).
Dans le troisième paragraphe, toute la région
semble lui être soumise : « Il voyait à ses pieds vingt lieues de pays »
(31).
Il est le maître du monde.
Le « silence » (30), répété ligne 33,
correspond à son goût pour la musique (36).
Le vautour qui le.
»
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