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Commentaire rédigé de Un homme passe sous la fenêtre et chante de Louis Aragon

Publié le 17/05/2020

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« Commentaire rédigé de Un homme passe sous la fenêtre et chante de Louis Aragon Un homme passe sous la fenêtre et chante est un poème de Louis Aragon extrait du recueil Elsa.

Il est composé de cinq strophes de huit vers en octosyllabes et il y aune sorte de refrain spécifique à chaque strophe.

Bien qu'à première vue, il semble être un blason dédié à Elsa Triolet, épouse d'Aragon, le registre de ce poème estplus élégiaque que simplement lyrique et les allusions à la mort et au malheur de façon générale y sont nombreuses.Quel est donc le rôle du temps dans l'évocation de l'amour dans ce poème et pourquoi Louis Aragon a-t-il choisi de lui donner cette composition cyclique ?Nous étudierons tout d'abord l'évocation de l'amour malheureux faite par l'auteur puis sa méditation sur le temps et enfin sa volonté de donner à ce poème desapparences de chanson populaire. Il est certes vrai que dès le début de ce poème, « le ver est dans le fruit » comme l'aurait dit Verlaine, cependant, l'auteur évoque le temps du bonheur de façon trèspositive et pittoresque : les champs lexicaux du bonheur : « heureux » (vers 2) de l'amour « amoureux » (vers 6) du printemps « primevères » (vers 11) et de lalumière « soleilleux » (vers 10) sont très présents.

D'autre part, il associe le printemps à l'amour par le vers 6, où il écrit « Le printemps pour être amoureux ».L'image donnée par Aragon est celle d'un couple uni comme il le montre par les métaphores qu'il emploie : « Comme la vitre pour le givre// Et les vêpres pour lesaveux// Comme la grive pour être ivre » (vers 3 à 6), mais aussi par l'emploi du « nous » au début du poème.

La présence de l'autre suffit à être plongé dans unbonheur de nature féérique, où, comme le dit l'auteur, « pleurer même est merveilleux » (vers 12).

Néanmoins, cela nous renvoie à un pouvoir de l'amour qui seraitmagique donc impossible.En outre, les métaphores employées, bien que pouvant sembler anodines de prime abord sont le signe d'une fêlure, d'une faille dont la source est ancienne.

En effet, legivre est froid donc mort ; s'il parle d'aveux cela est négatif car un couple aussi fusionné n'est pas supposé avoir de secret tout comme l'ait l'allusion aux « sarcasmes» (vers 30) qui n'ont pas leur place en amour.

Enfin, si le printemps est fait pour être amoureux, l'amour est éphémère, ne dure qu'une saison.

Cette impression debrièveté est accentuée par l'évocation des primevères qui sont les premières fleurs à disparaître.

Par surcroît, l'expression « qui embrassent » (vers 27) au sensétymologique signifie qui entoure de ses bras donc qui en quelque sorte enferme et tue.Toutefois, l'auteur considère que ni lui ni son épouse ne sont responsables de cette dynamique négative et que seul le temps est à blâmer. En effet, en parcourant le texte, on ne peut que ressentir une impression de rupture, une scission dans le couple.

Ainsi, l'auteur emploie tout d'abord la premièrepersonne du pluriel faisant du couple une unité et ce tout au long de la première strophe.

Il use ensuite de la deuxième personne du singulier puis finit par utiliser le «on », impersonnel et englobant le lecteur dès la quatrième strophe.

De plus, l'auteur emploie l'imparfait pour évoquer les temps heureux « Nous étions faits pour êtrelibres// Nous étions faits pour être heureux » (vers 1 et 2) ou encore « avais des bras des rêves » (vers 9) signifiant ainsi qu'elle le prenait dans ses bras, havreprotecteur où il pouvait s'évader à sa guise, mais que ce n'est plus le cas, que la désillusion a fait place au bonheur désormais révolu.

Enfin, par les métaphoresemployées aux vers 3 à 6, ou, par le vers 14 « Aimé du Diable et du Bon Dieu » et qui présentent une certaine ambiguïté, par cela qu'y sont associés des idéesopposées, généralement l'une négative et l'autre positive, on comprend que l'amour est la résolution des contraires mais que les différences finissent par s'accentuer.De cela, il rend le temps responsable, temps qui réduit l'amour, aussi profond et transcendant, qu'il ait put être à une dégradation, une mort, inéluctables.

Il emploiepour l'incriminer la métaphore filée, « Le temps qui passe passe passe// Avec sa corde fait des nœuds » au début et à la fin de la quatrième strophe, mais aussi, lechamp lexical de la mort, par des termes souvent à double sens dont il utilise la connotation tel que « feu » (vers 18), symbole de chaleur mais ayant le pouvoir dedétruire, ou par d'autre tels que « tuer » (vers 38) dont la dénotation est claire.Il donne à son expérience la valeur d'une maxime, d'un aphorisme qui concerne tout le monde.

Il emploie pour cela la troisième personne du singulier et le présentgnomique notamment par l'expression « passe passe passe ».

La leçon qu'il souhaite donner est « On n'a tiré de sa jeunesse// Que ce qu'on peut et c'est bien peu », oncomprend qu'Aragon a renoncé à l'espoir, comme il le signifie par « Qui donc a tué l'oiseau bleu » (vers 37), espoir d'être à nouveau heureux, de reconquérir le cœurde son épouse, de retrouver cette complicité, cette intimité tant regrettée ? Il serait difficile de le dire mais il semble qu'il ait renoncé à l'espoir de façon générale.D'autre part, l'apparition de la première personne du singulier, loin de donner moins de poids à son idée lui rajoute de l'authenticité, mais montre qu'il émet en mêmetemps une certaine réserve, comme s'il souhaitait dire, en donnant à son expérience valeur d'exemple et un peu moins de leçon, que le fait que sa tentative ait étéinfructueuse, était peut-être de sa faute (« si c'est ma faute », vers 35) ou que même si la désillusion est grande, les temps heureux en valaient la peineEnfin, pour que son expérience puisse être plus universelle, il donne à son poème des allures de chanson populaire. Ainsi, dès le titre, Un homme passe sous la fenêtre et chante, on a tôt fait d'imaginer une étroite ruelle d'Andalousie, où un homme accompagné d'une guitare, chantela sérénade à sa belle qui l'observe à travers les moucharabiés de sa fenêtre ou encore, la scène du balcon de Roméo et Juliette, ou celle moins célèbre, mais celan'enlève rien à sa beauté, de Cyrano de Bergerac.

Les références à ce genre de scènes, faisant partie de la culture populaire de tout un chacun, sont nombreuses et ilsemble qu'Aragon ait cherché à les raviver par son poème dont la structure même, fait penser à une chanson.Il est vrai que les rimes, tel qu'on a l'habitude de les définir sont absentes de ce poème, cependant, cela est compensé par la présence de sons qui « résonnent » de lamême façon comme « libres » vers 1 et « givre » vers 3 et de rimes croisés féminines puis masculines tel que « rêves » au vers 9, rime féminine puis « soleilleux » auvers 10, rime masculine.

De plus, la structure cyclique de cette ballade amoureuse, un refrain pour chaque strophe la rend accessible à tous, facile à retenir, agréable àentendre, tout comme le vocabulaire qui y est simple ou l'emploi de la troisième personne du singulier, le « on » qui fait que nous sommes tous concernés.

D'autrepart, ces refrains sont chacun une sorte de maxime, qui en exprimant leurs idées générales, concluent et introduisent les strophes. Pour conclure, ce poème est bien plus profond qu'on pourrait le penser, si on n'en comprenait pas toutes les nuances; Aragon, s'inspirant probablement de ses aînésromantiques, partage son expérience propre, en un épanchement lyrique, quoique léger, qui n'en demeure pas moins émouvant et souvent même mélancolique.

Iltraite d'un sujet fort apprécié des auteurs, si bien connu de tous mais pourtant tellement ignoré, dont les rouages et les progressions nous échappent, il traite donc dela fuite du temps et de l'amour.

Et même s'il semble qu'ils devraient être envisagés séparément dans les écrits, il n'est pas rare d'en trouver les abordant conjointementcomme l'a fait Apollinaire dans Le Pont Mirabeau.. »

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