Commentaire des Coutumes de Beauvaisis

« Diane de Peretti ( IDH 107 ) Coutumes de Beauvaisis « Il y a, dit-on, cent quarante-quatre coutumes en France qui ont force de loi ; ces lois sont presque toutes différentes.

Un homme qui voyage dans ce pays change de loi presque autant de fois qu’il change de chevaux de poste (...

) il n’y a guère de coutume qui n’ait plusieurs commentateurs ; et tous, comme on croit bien, d’un avis différent.

(…) Dieu ait pitié de nous ! » affirme Voltaire dans Dictionnaire philosophique en 1764. En effet, à partir de l’an 1000, les coutumes se forment selon des zones géographiques, en épousant les cadres de la féodalité.

La coutume est norme impérieuse et orale.

Elle est répandue partout et a un rôle fondamentale.

C’est «le droit du quotidien».

A partir du XII ème et au début XIII ème siècle un changement va s’ opérer.

De plus en plus, il a un contact de la coutume avec l’écrit.

Les actes écrits se développent dans tous les domaines.

Le coutume va donc subir des changements.

De plus en plus, les tribunaux civils rédigent des actes écrits.

A partir de la fin du XIII ème siècle, des patriciens vont se mettre à rédiger des recueils, des compilations de coutume.

On assiste à la rédaction des coutumes: la coutume orale se retrouve mise par écrit.

Le Roi envoie des agents royaux dans toutes les régions de France.

Dans le Nord de la France, ils s’appellent les baillis, dans le Sud ce sont des sénéchaux.

Ce sont les agents déconcentrés du pouvoir.

Certains de ces représentants notamment dans le Nord vont de leur propre initiative, rédiger des recueils.

Le plus connu de tous les baillis s’appelle Beaumanoir, de son vrai nom Philippe Sir de Beaumanoir.

Il est né entre 1252 et 1254, mort le 7 janvier 1296 et est le plus célèbre des auteurs coutumiers.

C'est un grand juriste coutumier du Moyen Âge .

Il a rédigé un coutumier du Beauvaisis en 1283: «Coutumes de Beauvaisis».

Cette œuvre sur le droit du comté de Clermont-en-Beauvaisis est très remarquable pour sa richesse et sa précision.

Le texte est précédé d'un prologue et d'une capitulation .

I l est divisé en 70 chapitres et compte près de 2000 paragraphes.

Ce texte n'est pas une rédaction officielle des coutumes, mais fait partie des coutumiers , c'est-à-dire des textes commentaires de coutumes.

Cette œuvre fait référence à la volonté du seigneur Robert de retranscrire les coutumes de son pays dans un ouvrage.

Cette volonté de rédaction des coutumes est de plus en plus présente à cette époque.

On cherche à passer de l'oral à l'écrit en prenant exemple sur le d roit romain et le droit canonique qui sont des droits écrits .

Cette rédaction des coutumes est donc un phénomène d'imitation de la forme des droits savants.

C'est ainsi qu'apparaissent les textes coutumiers.

Le premier commentaire coutumier qui apparaît au début du XIIIe siècle sera le Très ancien coutumier de Normandie.. »