Commentaire composé sur le texte extrait de Tous les matins du monde , de Pascal Quignard .
Publié le 04/04/2024
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Commentaire composé sur le texte extrait de Tous les matins du monde , de Pascal
Quignard .
Dans son recueil Les Contemplations , Victor Hugo décrit dans son poème
«Demain dès l’aube» (XIV du livre 4) comment il fera abstraction de toute la beauté du
paysage qui l’entoure lors de son voyage pour aller péleriner sa fille Léopoldine qu’il aimait
profondément tant sa disparition l’a brisé .
De même , Pascal Quignard dans son roman
Tous les matins du monde , paru en 1991, raconte l’histoire fictionnelle de Monsieur de
Sainte Colombe qui voit sa vie se briser face à la mort de son épouse tant aimée et qui
essaye d’oublier sa douleur à travers la musique .
Dans cet extrait , il est seul , et en se
réveillant il est soudain pris d’envie de jouer la musique qu’il avait composé lors de la mort
de son épouse nommée «Le Tombeau des Regrets» .
Alors que la musique monte dans la
nuit , la défunte apparaît devant lui .
Nous nous demanderons ainsi comment Pascal
Quignard à travers un récit fantastique sui s’inspire d’histoires connues , parvient-il à
capter l’attention du lecteur tout en provoquant chez lui des sentiments divers .
Nous
verrons dans un premier temps en quoi ce récit est fantastique , dans un second temps
nous étudierons la manière dont l’auteur arrive à capter l’attention du lecteur et quels
sentiments naissent en lui ; enfin , nous nous pencherons sur le mélange de deux histoires
connues effectué dans cet extrait .
Nous traiterons ainsi les éléments montrant que cet extrait est fantastique .Pour ce
faire , nous verrons tout d’abord en quoi ce récit est très réaliste , puis les évènements
surnaturels que tout le monde sait faux introduits dans ce récit .
Enfin, nous détaillerons le
procédé d’intrusion du surnaturel dans le réaliste , formant le fantastique présent dans ce
récit .
Tout d’abord , nous avons la présence constante des temps imparfait et passésimple attestant la nature de cet extrait : le récit .
Ce récit est d’ailleurs extrêmement
détaillé avec la présence d’énormément de propositions subordonnées relatives comme à
la ligne 15 : «[…] le tapis bleu clair qui recouvrait la table […]» mais également avec la
présence de propositions de cause comme aux lignes 11-12 : «[...]dans le soucis de […]
»ou encore par la description très précise d’objets comme la carafe de vin à la ligne 8 :
«une carafe de vin cuit entourée de paille tressée.» .
Le détail se remarque également par
le complément circonstanciel de manière à la ligne 7 «en s’accrochant aux branches » et
par les énumérations aux lignes 3-4 et 16-17: « les instruments , les fleurs , les pâtisseries
[…] » et «la carafe ce vin garnie de paille, le verre à vin à pieds qu’il remplit,un plat
d’étain[…] ».
Cette exhaustivité très présente permet de rendre le récit réaliste .
A présent, nous verrons que toute personne sensé , ne croit pas aux évènements
présents dans ce récit .
En effet , nous sommes face ici à une personne morte qui revit,
car l’épigraphe nous indique clairement que Madame de Sainte Colombe est morte , or à
la ligne 25 , elle est non seulement présente sur terre , mais en plus ,signe de vitalité ,elle
pleure : « C’était sa femme et ses larmes coulaient.
».De plus, les choses ne disparaissent
pas seuls , or ici c’est le cas comme nous le sous-entend la phrase des lignes 26 à 29 : «
[…] il vit le verre à moitié vide et il s’étonna […] une gaufrette fût à demi rongée »
Cependant , nous verrons que malgré ces éléments insensés présents , ils sont
introduits si bien dans le réaliste que le récit en devient fantastique .
En effet , malgré
l’apparition du surnaturel , le récit reste très détaillé comme on peut le voir aux lignes 2021 avec la proposition subordonné relative : « qui lui souriait tout en posant le doigt […] » .
Or , de manière générale , plus on décrit un fait dans les plus petits détails et plus la
probabilité que ce soit un mensonge diminue ; ce qui fait que le lecteur rentre dans ce récit
qui prend alors un registre fantastique .
De plus, nous avons une description d’éléments
triviaux au même moment que les évènements surnaturels se déroulent comme aux lignes
23-24 où la femme réincarnée s’assoit sur le coffre : « sur le coffre à musique qui était
dans le coin auprès de la table et du flacon de vin » .
Ce mélange de terrestre , d’objets
triviaux et de surnaturel aboutit au fantastique .
A présent qu’on a vu en quoi ce récit appartient au registre fantastique , nous
verrons comment le lecteur est tenu en haleine par l’auteur et quels sentiments naissent
en lui .
Le texte débute en effet par une accroche «un jour qu’il » qui permet de capter
l’attention du lecteur : c’était un jour normal , mais il se passa quelque chose , ainsi le
lecteur est curieux de connaître la suite de l’histoire .
Tout au long du texte les phrases
sont relativement courtes , l’auteur n’a pas écrit des phrases extrêmement longues avec
beaucoup d’appositions , dans lesquelles le lecteur a tendance à se perdre au niveau du
sens et ainsi se désintéresse .
Presque chaque action effectué par le personnage est
séparé en une phrase , ce qui rend le sens du texte claire et attire le lecteur comme par
exemple les deux phrases des lignes 8 à 10 : « Il versa sur la terre […].
Dans la nuit de la
cave , il prit un verre et il le goûta.
» où les actions sont distinctement séparés .
Nous
pouvons remarquer également la présence de beaucoup de conjonctions ce coordinations
«et» tout au long du texte ,ce qui permet de lier les différentes parties de la phrase ,
entraînant ainsi une lecture fluide que le lecteur apprécie .
Nous avons également l’emploi
de synonymes pour désigner le récipient qui contient le vin : «carafe » (l.8), «flacon » (l.
24) et «fiasque»(l.27) ,ceci afin de diversifier les mots et de ne pas lasser le lecteur .
De
plus l’action est coupé par des descriptions exhaustives comme à la ligne 9 : «la couche
d’huile qui préservait le vin du contact de l’air .» , ce qui tient le lecteur en haleine , il se
hâte de lire ces descriptions ( qui rappelons le permettent le réalisme du récit) afin de
connaître la suite du récit.
Enfin , l’auteur crée du suspens car il ne dévoile l’identité de la
femme qu’après avoir décrit son comportement ( l.
19 à 25 ) ,or, le lecteur souhaite savoir
qui est-ce ,il....
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