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Commentaire chapitre XI Thérèse Raquin

Publié le 04/05/2021

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« Commentaire Littéraire d’un extrait du chapitre XI de Thérèse Raquin Aujourd’hui perçu comme un monument de la littérature française, Émile Zola, chef de file du naturalisme, aura marqué la société française de son époque par la brutalité qui se dégageait au sein de ses œuvres.

Il a été éreinté par la critique, notamment à cause de son roman Thérèse Raquin , paru en 1867.

Il raconte l’histoire de Thérèse, une femme à fort caractère mariée à un homme faible et maladif, Camille.

Elle ne l’aime pas et s’ennuie à ses côtés.

Elle rencontre un jour Laurent, un homme puissant et sensuel.

Ils deviennent amants et décident d’éliminer le mari gênant à l’occasion d’une promenade en barque sur la Seine.

L’extrait que nous allons étudier est un passage de la scène du meurtre de Camille.

Que révèle cette scène d’action violente sur la psychologie des personnages ? Nous allons d’abord étudier la tension dramatique de cette scène de meurtre.

Avant de nous intéresser à ce qu’elle révèle des personnages.

Cette scène de meurtre présente une forte tension dramatique.

De prime abord, Zola met en exergue la brutalité et la soudaineté de l’acte par l’utilisation de verbes d’action au passé simple dans des phrases courtes : «Laurent serra plus fort, donna une secousse.

Camille se tourna et vit la figure effrayante de son ami, toute convulsionnée» (l.4-5).

Ces propositions juxtaposées qui dominent le texte donnent lieu à une succession prompte et intense des actions sur un intervalle de temps plutôt court.

En effet au départ, Camille croit que c’est un jeu : «Laurent se leva et prit Camille à bras-le corps.

Le commis éclata de rire» (l.1).

Avant de prendre conscience qu’il est en train d’être attaqué : «Avec l’instinct d’une bête qui se défend, il se dressa sur les genoux, se cramponnant au bord de la barque» (l.6-7).

Ces péripéties créent donc un effet de suspens pour la suite.

Il est par exemple souligné par le renversement de situation lorsque Camille passe de la situation du dominé à celle du dominant à travers l’acte de morsure : «sa victime, folle de rage et d’épouvante, se tordit, avança les dents et les enfonça dans ce cou» (l.19-20).

Bien que cette scène soit assez rapide, elle a également le souci de paraître interminable.

Pour cela, l’auteur a recours à une multitude d’indicateurs temporels tels que «pendant quelques secondes» (l.7-8), «de nouveau» (l.13), «dernier appel» (l.14), «secouait toujours» (l.16).

Ils renforcent l’effet de suspens ainsi que l’aspect dramatique de la scène étant donné qu’elle s’éternise.

En outre, même la façon dont Camille meurt, la noyade, semble lente. Effectivement, ses appels au secours de la ligne 9 et 13 sont répétés pour souligner le fait qu’il agonise : «Thérèse ! Thérèse !».

Les cris de Camille contrastent avec le silence de la scène, ce qui permet de l’étaler davantage sur la durée et de créer une atmosphère à la fois calme et surtout terrifiante.

Malgré ces appels, Thérèse reste passive et voit son mari mourir noyé lentement : «Il revint deux ou trois fois sur l’eau, jetant des cris de plus en plus sourds» (l.22-23).

Cette scène constitue un spectacle, autant pour Thérèse que pour le lecteur.

Cette scène de meurtre se caractérise enfin par son réalisme violent observable à travers différents procédés. Zola n’a rien caché du côté terrible de cette scène, c’est justement caractéristique de son écriture.

Comme le prouve par exemple les expressions : «avança les dents et les enfonça dans ce cou» (l.19) et «les dents de celui-ci lui emportèrent un morceau de chair» (l.21-22).

Le combat est décrit minutieusement, il est aussi physiquement intense, et particulièrement violent.

Nous observons d’ailleurs dans cette expression, le lexique du corps humain qui accentue l’aspect réaliste du roman : «dents» (l.19), «cou» (l.19), «chair» (l.22).

Mais cette scène d’action violente permet également de révéler les réactions opposées des personnages. Camille pour commencer se montre tout d’abord égal à lui même.

Il est faible et fait preuve de naïveté à travers son comportement enfantin et les mots qu’il emploie, pensant que Laurent s’amusait avec lui : «éclata de rire» (l.1), «chatouilles» (l.2), «plaisanteries» (l.2).

Cependant, sa méfiance croît de façon exponentielle lorsque Laurent mit la force : «Laurent serra plus fort, donna une secousse.

Camille se retourna et vit la figure effrayante de son ami, toute convulsionnée» (l.4-5).

Sa méfiance se manifeste par le champs lexical de la peur : «figure effrayante» (l.4), «convulsionnée» (l.5), jusqu’à atteindre un point où il est comparé à une véritable bête féroce : «Avec l’instinct d’une bête qui se défend» (l.5), «emportèrent un morceau de chair» (l.21).

Il y a eu une inversion des rôles que se traduit par l’acte de morsure de Camille.

Il est passé de la situation du dominé à celle du dominant pendant un court instant.

Laurent quant à lui apparaît comme déterminé d’en finir à tout prix avec Camille.

Non seulement sa détermination s’observe par le fait qu’il ne dit pas ne serait-ce qu’un mot et va droit au but, il enchaîne les actions : «Laurent se leva et prit Camille à bras-le corps» (l.1), «serra plus fort, donna une secousse» (l.4).

Mais il a aussi une maîtrise de lui-même remarquable par sa capacité à ne pas renoncer malgré le fait que Camille l’ait mordu : «Et lorsque le meurtrier, retenant un cri de souffrance, lança brusquement le commis à la rivière» (l.19-20).

Thérèse enfin, a le statut de complice du crime et de spectatrice de la scène.

La gradation à la ligne 14 nous montre qu’elle est bouleversée devant ce spectacle horrible : «pliée, pâmée, morte» (l.14).

C’est la raison pour laquelle elle reste passive et n’agit pas alors que son mari l’appelle au secours : «Elle était rigide, muette» (l.12).

Pour conclure, nous pouvons dire que la scène du meurtre occupe une place centrale dans le roman.

Elle décrit avec précision et réalisme le passage à l’acte des amants.

Conformément à la doctrine naturaliste, Zola ne cache rien de la violence de la scène.

Il s’agit de montrer la brutalité, voire l’inhumanité des personnages, quitte à choquer le lecteur. Les personnages se révèlent ici, dans leur force ou leur faiblesse.

Mais cette noyade est le prélude d’un long cauchemar que devront vivre les amants, un cauchemar qui les conduira au bord de la folie.. »

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