Comment s’organisent les relations internationales entre 1949 et le début des années 1970 ?
Publié le 20/03/2024
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CHAPITRE 5 – Une nouvelle donne géopolitique :
bipolarisation et émergence du tiers-monde
Comment s’organisent les relations internationales entre 1949 et le début des
années 1970 ?
De 1949 au début des années 1970, le monde est marqué par deux phénomènes
majeurs, obéissant à des logiques différentes : la guerre froide, confrontation globale
entre l’Est et l’Ouest, et la décolonisation, qui révèle les fractures entre le Nord et le
Sud.
La guerre froide entre les États-Unis et l’URSS engendre une forte bipolarisation.
Deux
blocs,
unis
militairement
et
politiquement,
s’organisent
autour
des
deux
superpuissances.
Celles-ci évitent l’affrontement direct, synonyme d’apocalypse
nucléaire, et s’opposent dans des conflits indirects, par alliés interposés.
En même temps, la décolonisation permet l’indépendance de nombreux États africains
et asiatiques.
C’est ainsi qu’émerge le tiers-monde, regroupant les pays en voie de
développement en dehors de la logique des deux blocs.
Cela favorise l’affirmation de
nouveaux acteurs et complique l’ordre international.
© Nathan 2020.
Histoire Terminale, coll.
Guillaume Le Quintrec
Cours 1.
La guerre froide ou la division Est/Ouest du monde (p.
150151)
De 1949 à 1975, les relations internationales se structurent autour de deux
superpuissances : les États-Unis et l’URSS.
Si leur affrontement direct est rendu
impossible par l’arme nucléaire, elles s’opposent dans des conflits indirects et
une rivalité permanente.
A - Un monde bipolaire
Deux modèles idéologiques.
Les États-Unis et l’Union soviétique défendent et diffusent
des valeurs opposées.
D’un côté, le modèle américain, libéral, met en avant les libertés
individuelles, la démocratie et le capitalisme.
De l’autre, le modèle soviétique,
communiste, met en avant l’égalité, la « démocratie populaire », l’économie dirigée par
l’État.
L’affrontement n’est donc pas seulement géopolitique, mais aussi idéologique,
entre deux systèmes qui se diabolisent mutuellement.
Chaque camp veut prouver sa
supériorité et la compétition s’étend à tous les domaines (technologique, sportif, etc.).
Des tensions croissantes en Asie.
L’arrivée de Mao Zedong au pouvoir en Chine en
1949 fait craindre aux Occidentaux un basculement de l’Asie dans le communisme.
Les États-Unis lancent une intervention militaire avec leurs alliés au secours de la
Corée du Sud, quand celle-ci est envahie en 1950 par la Corée du Nord communiste.
L’URSS fournit des armes et la Chine des troupes à la Corée du Nord.
Les combats
s’arrêtent en 1953, aucun camp ne parvenant à s’imposer clairement, et la péninsule
reste divisée en deux États.
La guerre de Corée a fait plus de deux millions de morts
(militaires et civils).
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Histoire Terminale, coll.
Guillaume Le Quintrec
Le face-à-face en Europe.
Ces tensions accélèrent l’organisation d’un bloc politique et
militaire autour de chaque superpuissance dans une Europe coupée en deux par le «
Rideau de fer ».
L’Allemagne est divisée en deux États en 1949 : la RFA (République
fédérale allemande) ou « Allemagne de l’Ouest » et la RDA (République démocratique
allemande) ou « Allemagne de l’Est ».
L’alliance atlantique entre les États-Unis et leurs
alliés européens se dote d’une organisation militaire en 1950 : l’OTAN.
L’URSS
réplique en créant le pacte de Varsovie en 1955.
B - Un affrontement direct impossible
L’équilibre de la terreur.
L’URSS acquiert l’arme atomique en 1949, ce qui oblige les
deux superpuissances à définir une stratégie de dissuasion nucléaire.
La guerre entre
elles devient impossible, car elle conduirait à l’apocalypse nucléaire.
La course aux
armements vise à maintenir un niveau de dissuasion crédible face à l’autre.
L’émergence d’autres puissances nucléaires (Royaume-Uni, France, Chine) vient
cependant compliquer la donne.
Entre statu quo et crises récurrentes.
La mort de Staline en 1953 et la politique de
déstalinisation menée par son successeur, Nikita Khrouchtchev, permettent un
apaisement relatif des tensions entre les deux Grands.
On parle alors de « coexistence
pacifique » et la compétition se déplace dans les domaines sportif et technologique.
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Guillaume Le Quintrec
L’espace devient un nouvel enjeu de la rivalité entre l’URSS, qui réalise un premier vol
habité en 1961, et les États-Unis, qui envoient le premier homme sur la Lune en 1969.
Mais cette désescalade des tensions n’empêche pas l’éclatement de crises majeures.
En 1961, l’URSS et la RDA construisent à Berlin un mur pour empêcher l’émigration
des Allemands de l’Est à Berlin-Ouest.
La tension est maximale en 1962 avec la crise des missiles à Cuba, où J.F.
Kennedy
et N.
Khrouchtchev évitent de peu la guerre nucléaire.
POINT DE PASSAGE 1962 : la crise des missiles de Cuba p.
154
La Détente.
Cela pousse les deux « Grands » à une nouvelle désescalade : un «
téléphone rouge » permet désormais la communication directe entre la MaisonBlanche et le Kremlin.
Les dirigeants américains et soviétiques prennent l’habitude de
se rencontrer lors de « sommets », notamment pour limiter la course aux armements.
Dans cette période qualifiée de « Détente », les deux camps continuent cependant de
s’affronter indirectement.
À partir de 1964, au Vietnam, les États-Unis engagent
massivement leurs troupes pour lutter contre le régime communiste installé au nord.
POINT DE PASSAGE Les guerres d’Indochine et du Vietnam p.
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C - Les limites de la bipolarisation des relations internationales
La fissuration des blocs.
Sous la présidence de Charles de Gaulle, la France qui
devient une puissance nucléaire en 1960, prend ses distances vis-à-vis de son allié
américain.
Elle reconnaît la République populaire de Chine en 1964 et quitte le
commandement intégré de l’OTAN en 1966.
À l’Est, la Chine affirme elle aussi son
indépendance vis-à-vis de son allié soviétique : après la mort de Staline, Mao Zedong
critique la politique de l’URSS et finit par rompre avec elle en 1960.
L’affirmation de contestations internes.
Aux États-Unis comme en URSS, des
mouvements d’opposition se développent dans les années 1960.
Le mouvement des
droits civiques, les aspirations de la jeunesse (révolution sexuelle, mouvement hippie),
les contestations de plus en plus virulentes contre la guerre du Vietnam convergent
pour remettre en cause le modèle américain et la société occidentale.
À l’Est, la
déstalinisation
permet
l’expression
de
revendications
démocratiques.
Mais
l’expérience réformatrice tentée en Tchécoslovaquie en 1968 est violemment réprimée
par les troupes du pacte de Varsovie.
POINT DE PASSAGE L’année 1968 dans le monde p.
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Le sens des mots p.
151
La « guerre froide » L’expression est popularisée en 1947 par le journaliste
américain Walter Lippmann, pour qualifier la situation de forte tension, mais sans
affrontement direct, entre les États-Unis et l’URSS.
Cette expression désigne
aujourd’hui la période 1947-1991, où les relations internationales sont dominées par
ces deux superpuissances.
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DOSSIER p.
152-153 : L’Europe coupée en deux
La division entre les deux blocs passe au centre de l’Europe.
Elle est
matérialisée par une frontière hermétique, surnommée le « Rideau de fer » par
Winston Churchill dès 1946.
Elle devient particulièrement spectaculaire en 1961
à Berlin, quand la ville est coupée en deux par un mur.
Quelles sont les conséquences de la guerre froide en Europe ?
Doc 4 p.
153 : « Ich bin ein Berliner »
Il ne manque pas de personnes dans le monde qui ne comprennent pas ou qui
prétendent ne pas comprendre quelle est la grande différence entre le monde libre et
le monde communiste.
Qu’ils viennent à Berlin ! D’autres disent que le communisme
est la vague de l’avenir.
Qu’ils viennent à Berlin ! Certains enfin, en Europe et ailleurs,
disent que nous pouvons travailler avec les communistes.
Qu’ils viennent à Berlin !
[…] Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n’est pas
parfaite.
Cependant, nous n’avons jamais eu besoin, nous, d’ériger un mur pour
empêcher notre peuple de s’enfuir.
[…] Le Mur fournit la démonstration éclatante de
la faillite du système communiste.
Cette faillite est visible aux yeux du monde entier.
Nous n’éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux,
comme l’a dit votre maire, une offense non seulement à l’Histoire mais encore une
offense à l’humanité […].
Ce qui est vrai pour cette ville l’est pour l’Allemagne.
[…] Vous vivez assiégés dans un
îlot de liberté, mais votre vie fait partie d’un tout.
[…] La liberté est indivisible, et quand
un homme est réduit en esclavage, aucun autre n’est libre.
Quand tous seront
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libres, alors nous pourrons attendre le jour où cette ville ne sera plus divisée, le jour
où ce pays divisé ne fera plus qu’un, et où ce grand continent qu’est l’Europe vivra
dans l’espoir et la paix.
Quand ce jour viendra enfin, et il viendra, le peuple de Berlin
pourra se féliciter d’avoir tenu bon sur la ligne de front pendant près de deux
décennies.
Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont des citoyens de Berlin, et
c’est pourquoi, en homme libre, je suis fier de prononcer ces mots : « Ich bin ein
Berliner.
»
John Fitzgerald Kennedy, Discours prononcé à Berlin le 26 juin 1963.
© Nathan 2020.
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Guillaume....
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