Colombie: 1983-1984

« file:///F/Lycée/1/450604.txt[13/09/2020 23:26:42] En Colombie, depuis la promulgation d'une loi d'amnistie en novembre 198 2, le président Belisario Betancur a poursuivi ses efforts en vue de pacifier le pays.

En décem bre 1983, un millier de guérilleros (sur 6 000 environ) avaient déposé les armes.

Parallèlement l es extrémistes de tous bords ont tenté de saboter les négociations: le MAS (Mort aux ravisseurs), variante lo cale des "escadrons de la mort", en exécutant des prisonniers libérés ; trois petits groupes d'extr ême gauche respectivement maoïste (Armée populaire de libération, EPL), trotskiste (Autodéfense ouvriè re, ADO) et castriste (Armée de libération nationale, ELN), en décidant de poursuivre la lutte.

Les deux principales organisations de guérilla, le Mouvement du 19 av ril (M 19, extrême gauche nationaliste) et les Forces armées révolutionnaires de Colombie ( FARC, communiste orthodoxe), malgré leurs réticences, publiaient le 21 décembre 1983 une déclaratio n commune pour "aider à la recherche de la paix".

Les manifestations de violence ne cessaient pas pour autant, l 'armée continuant à réprimer impitoyablement tous les mouvements sociaux (la moitié de la populat ion reçoit un salaire inférieur au salaire minimum vital), en particulier dans les campagnes.

Par ailleurs , la mafia de la drogue, dont les revenus étaient estimés pour 1983 à 4 milliards de dollars, est restée un véritable État dans l'État ; elle est allée jusqu'à assassiner le ministre de la Justice, M.

Rodrigo Lara Bonilla, le 1er mai 1984.

Enfin, en mars 1984, on signalait encore des actions du M 19 et des FARC, signe qu e les négociations risquaient de ne pas aboutir.

Les élections dites de "mi-parcours" (municipales et provinciales) du 11 mars 1983 n'ont pas été favorables au Parti conservateur du président Betancur: elles ont é té marquées par un taux record d'abstention (65%) et la victoire du Parti libéral avec 56% des suf frages, contre 40% à son rival.

Cette défaite a sanctionné l'échec de l'équipe au pouvoir à pac ifier le pays, et son impuissance face à la détérioration de la situation économique.

Celle-ci pourrait pou rtant encore s'aggraver en 1984, une maladie (la roya) frappant les feuilles des caféiers (dont la prod uction a représenté 60% des entrées de devises en 1983) et rendant par là même plus difficile le rembour sement d'une dette extérieure s'élevant à 10 milliards de dollars.

Cet échec risque en outre de compromett re la tentative du président Betancur de rendre la Colombie plus indépendante à l'égard des États- Unis, d'adhérer au mouvement des pays non-alignés, et d'appuyer les efforts du "groupe de Contadora" pour r echercher la paix en Amérique centrale.. »