CLAUDE BERNARD

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 C'est en 1865 que paraît l'Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, qui devait ouvrir un vaste ouvrage, Principes de la médecine expérimentale, laissé inachevé par l'auteur.
 
 Deux courants historiques expliquent, par leur conjonction, l'importance et la signification de cet ouvrage, dont son auteur a voulu faire un nouveau Discours de la méthode et qui est considéré aujourd'hui comme très banal : d'une part le cours même du développement de la science médicale qui parvenait enfin à l'âge du laboratoire, et d'autre part l'emprise du positivisme d'Auguste Comte qui pousse Claude Bernard à montrer en quoi et comment la médecine et la physiologie atteignent le stade de l'observation et de l'expérimentation (état positif et scientifique), après être passées par l'état théologique et l'état métaphysique ou philosophique.
 
 C'est dans le stade positif que tout se retrouve, s'organise et prend un sens : en effet la méthode expérimentale synthétise et utilise l'intuition (âge théologique) en en faisant l'« idée « qui donne le branle à la recherche, la raison (âge philosophique) qui déduit les conséquences, et enfin la conception positiviste de la science (observation, études des relations entre les phénomènes observés, expérimentation méthodique, sans souci des causes premières ni d'une explication dernière des phénomènes).
 
 C'est dans cet esprit général que l'auteur développe les règles de toute science expérimentale (seule science digne de ce nom). Il y voit une dialectique entre le savant qui pose des questions à la nature (idée-hypothèse) et l'expérience qui, bien conduite, est la réponse des faits. L'art même de cette conduite expérimentale est fondé sur le raisonnement (induction et déduction) et sur le passage de l'inconnu au connu.
 
 Claude Bernard donne aussi une autre dimension à l'expérimentation, celle de transformer le réel en créant de nouveaux phénomènes. Il retrouve par là les intentions des fondateurs authentiques de la science moderne, Bacon et Descartes ; il écrit : « A l'aide des sciences  expérimentales, l'homme devient un inventeur de phénomènes, véritable contremaître de la Création. «